Sherlock Holmes et les vampires de Londres, tome 1/2 : L’appel du sangAnnée de sortie : 2010

Auteur : CORDURIÉ S./KRSTIĆ-LACI V.
Editeur : Soleil




Collection : 1800/éditeur : Soleil


Album cartonné/48 pages couleurs


Couverture : J.S. Rossbach


Date de parution : 27 Janvier 2010


ISBN : 978-2-30200-966-0


Notre regard s’arrête tout d’abord sur l’impressionnante couverture (comme toujours ai-je envie d’écrire) de J.S. Rossbach, le talentueux co-illustrateur du (très) beau livre Merlin en compagnie de Aleksi et de J.L. Istin (éditions soleil), où l’on perçoit bien la dimension dramatique que va prendre le récit…





Ensuite, on se dit tout naturellement que Sherlock Holmes s’avère décidément une source inépuisable d’inspiration (en ce qui concerne mes goûts de lectrice, tant mieux !) et que les vampires continuent d’investir les différentes formes d’expressions artistiques, notamment la BD franco-belge.





Il faut finalement se rendre à l’évidence : ce n’est pas pour rien si S. Cordurié a signé de nombreux albums en 2009. Il s’agit d’un conteur de génie et ce premier tome du diptyque « Sherlock Holmes et les vampires de Londres » est là pour le prouver.


D’une façon plutôt intéressante, l’auteur s’arrête sur un événement marquant des aventures du détective : sa non-mort dans les chutes de Reichenbach. C’est en effet ainsi, en mettant en scène un combat mortel entre Holmes et son ennemi de toujours, le Professeur Moriarty, que Sir Arthur Conan Doyle souhaitait mettre fin à sa collaboration avec le plus célèbre violoniste opiomane de tous les temps. C’était sans compter les fans… mais ceci est une autre histoire !


Revenons à « L’Appel du sang », premier tome du diptyque écrit par Cordurié. Pour parfaire sa mise-en-scène, Holmes s’exile à Paris, lieu où il pense être à l’abri des sbires de Moriarty qui ne croient pas à son décès. Or, il va être témoin d’un crime commis par des vampires. Ceux-ci ont suivi la trace de Sherlock et le somment de les accompagner voir leur maître à Londres. N’ayant que peu d’alternatives, il décide de les suivre plus ou moins de son plein gré. Il apprend ainsi que les stryges ont besoin de ses services de fin limier. Lui seul serait en effet capable d’arrêter l’un des leurs, rendu fou, qui commet des crimes si intolérables que la Reine Victoria elle-même menace toute la communauté des non morts de les exterminer s’ils ne stoppent pas le déviant. Utilisant Watson et son épouse comme moyen de chantage, les vampires espèrent bien s’attirer les talents du fameux détective.





D’une narration très efficace avec des dessins tout en détails et des couleurs très sombres, « Sherlock Holmes et les vampires de Londres » dégage une ambiance à la fois très victorienne et plutôt horrifique que gothique malgré le thème. Les cases sont très remplies, quasi oppressantes avec toujours des fonds architecturaux hyper réalistes. Les costumes ont été très travaillés également. J’aime moins les visages qui manquent un peu de finesse et d’originalité même si ils restent très bien réalisés. Les plans sont très variés avec des visions pertinentes en plongées et contre plongées renforçant les passages importants ou dramatiques, et des plans larges pour mettre en valeur les éléments d’architecture.





« L’appel du sang » est donc un premier tome bien réussi qui ravira les amateurs du détective, des vampires et du Londres victorien. Normal direz-vous, tout était dans le titre ! Certes, mais rien ne disait qu’il s’agirait d’une réussite. Et je peux vous assurer que c’en est une belle. Une œuvre originale, où l’auteur a su mêler les mythes tout en mettant sa propre patte à bon escient. Indispensable pour les amateurs. A découvrir sans inquiétude pour les autres.


Tiphaine