Cœur de Papier, tome 1 : le salon Année de sortie : 2010

Auteur : ENNA/RIGANO
Editeur : Soleil




Collection : Métamorphose


Album cartonné


Date de parution : 27/01/2010


ISBN : 978-2-30200-943-1


Avec ce premier volume de l’étonnant « Cœur de papier », on se croirait dans une nouvelle version complètement délirante de « L’autre côté du miroir »…


Crystal Bottomwine, nouvellement orphelin, se fait appelé Kriss parce que son prénom ressemble trop à celui d’une fille. Garçon fragile, il vient de se faire greffer un cœur de papier et débarque dans une maison manoir dirigée par Mamie Nuit, une femme qu’on ne voit jamais mais qui semble observer perpétuellement les petits occupants de l’orphelinat.


La nuit chacun doit faire face à ses peurs et il s’avère bien difficile de dormir quand l’horloge géante de l’escalier ne fait que sonner. Kriss imagine qu’il est déjà mort et n’a plus rien à perdre, il décide donc de rencontrer Mamie Nuit et part à sa recherche.


L’histoire est assez effrayante, et l’avertissement de début d’album précisant qu’il ne s’agit pas d’une histoire pour enfants se comprend aisément et rapidement ! Les peurs des petits héros, les objets aussi insolites que dangereux, les personnages masqués vidés de leurs souvenirs…rythment l’aventure au même titre que les pulsations d’un cœur affolé.


A la fin de ce tome, qui s’achève sur un cliffhanger angoissant, on retrouve une nouvelle d’une dizaine de pages relatant l’histoire d’un des orphelins, Shua. On y voit tous les pans angoissants de son existence passée et on comprend la lourdeur de ses souvenirs et pourquoi les oublier ne l’ennuie pas.


Les dessins sont particulièrement somptueux, parfaitement mis en valeur par les couleurs. Ils ont l’aspect patiné des anciennes demeures et des vieux canapés au cuir craquelé. Les illustrations sortent constamment des cases comme si elles étaient à l’étroit dans cet album, tant les détails foisonnent. Arrêtez vous ainsi sur les pages 18, 21, 24,30 ou 33…


Âmes sensibles, attention, tout est fait ici pour faire surgir vos peurs les plus intimes, celles qui remontent à l’enfance…


Un ouvrage beau et horrifique qui n’est pas sans rappeler les cabinets de curiosités ou les poupées d’ornement.


Tiphaine