La Madone de Pellini, tome 1 : Lamb HouseAnnée de sortie : 2010

Auteur : RIVIERE/FEDERICI
Editeur : Delcourt




Collection : Machination


Album cartonné/48 pages couleurs


Date de parution : 03/02/2010


ISBN : 978-2-7560-1891-1


Les éditions Delcourt rééditent le premier tome de « La Madone de Pellini » afin permettre aux lecteurs de disposer dans très peu de temps de l’intégralité du diptyque, dont le second tome sortira le 23 mars. Cette œuvre fantastique empruntant aux influences des auteurs gothiques britanniques du XIXème siècle se penche ici plus particulièrement sur l’univers de Henry James (qui obtint la nationalité anglaise peu avant sa mort). Rivière part en effet du postulat que l’auteur aurait laissé de côté un récit fantastique majeur camouflé dans sa maison secondaire « Lamb House ». Il ne l’aurait pas publié puisqu’il en était l’un des protagonistes. Nous faisons donc connaissance avec la jeune Nora de Wing, qui vient parfaire son goût pour l’étrange et ses aptitudes de médium dans un institut d’études psychiques. Elle y rencontre l’écrivain Henry James et le peintre Francesco Guibilati, eux aussi passionnés de fantastique. Lors d’une séance de spiritisme, les choses tournent mal pour Nora qui vit une expérience bizarre avec Antonia, un fantôme. Par la suite, elle apprend de Guibilati qu’elle ressemble à la muse de Pellini, peintre florentin de la renaissance adepte de mysticisme. Ce modèle se prénommait justement Antonia…


Bien que très dense, ce qui le rend parfois un peu opaque pour le lecteur, le récit prend totalement les allures d’un conte gothique. Avec ses personnages au bord de la folie, ses spectres évanescents et son décors terrifique où l’immanquable forêt est bien présente, nous nous retrouvons dans une ambiance inquiétante à souhait. Le dessin de Federici sert remarquablement bien l’histoire même si on peut vraiment reprocher une utilisation peu agréable des couleurs. Dommage. Il est vrai que les tons généraux pouvaient évoquer une ambiance spectrale. Cependant, l’utilisation systématique de cette gamme tout en pâleur lasse le regard et fait manquer le dessin de relief.


On attend avec impatience le second volume, dont la couverture s’avère exceptionnelle, qui nous donnera les explications attendues. Un bel hommage aux ambiances gothiques et à Henry James.


Tiphaine