Les carnets de Darwin, Tome 1 : l’œil des celtesAnnée de sortie : 2010

Auteur : OCAÑA/RUNBERG
Editeur : Le Lombard



Album cartonné/56 pages couleurs

Date de parution : 14 février 2010

ISBN : 978 2 8036 2646 5

L’année 2009, qui lui était consacrée, à peine achevée, Charles Darwin devient le héros d’une nouvelle série fantastique éditée par Le Lombard. Au menu, pas vraiment les travaux controversés de l’origine des espèces mais plutôt d’obscures écrits sur des bêtes qu’on ne nomme pas. Si la Reine Victoria se montre peu en accord avec les écrits scientifiques de Darwin, son premier ministre y voit la solution à un problème bien étrange. Effectivement, des ouvriers ont été sauvagement assassinés dans le Yorkshire. Il semble que le coupable soit d’origine animale mais plutôt d’un genre inavoué. L’homme d’Etat demande donc à Darwin de se rendre sur place afin de déterminer ou non la présence d’un garou et cela dans le plus grand des secrets.

Le décor est à peine planté dans ce premier tome où les sujets sont tout juste éffleurés. On ne sait donc pas très bien où va nous mener l’histoire. Pour l’heure, on navigue entre l’uchronie, le fantastique et l’horreur. Runberg n’oublie pas le contexte très social de l’époque victorienne en Grande-Bretagne et il souligne l’émergence de l’émancipation féminine et la mise en place de piquets de grève chez les ouvriers mécontents. Le personnage de Darwin est présenté comme très ambigu, laissant apercevoir un côté très skyzophrène. Cet aspect pour le moins dérangeant laisse donc présager que l’histoire peut rapidement tomber totalement dans l’uchronie. Attendons le prochain volume pour que l’auteur nous éclaire sur ce point.

Le dessin d’ Ocaña se veut très réaliste. Aussi à l’aise pour les décors intérieurs de la City que pour la nature brute du Yorshire, Ocaña a aussi un trait particulièrement efficace pour saisir les sentiments des personnages. De même les scènes horrifiques s’avèrent très réalistes, ce qui donne froid dans le dos. Seul les scènes d’actions manquent un peu de mouvements, peut-être parce que l’on reste sur des plans assez fixes et que rien ne sort des cases.

« Les carnets de Darwin » commencent donc tranquillement et sûrement, avec un duo d’auteurs qui s’accorde parfaitement, mais on devra attendre la suite pour réellement nous faire une opinion et nous attacher aux personnages. En effet, malgré le titre, le côté « malédiction » celtique est tout juste évoqué et l’on se demande quelle sera son importance par la suite.

Tiphaine