Nous sommes en 2111. Riel, un jeune homme rempli d’optimisme, décide de quitté son village submergé par les flots et de monter vers la Grande Ville : Montreal. Là-bas aussi les eaux ont pris le dessus sur la terre. Les gens se déplacent dans des embarcations à l’équilibre précaire et payent les yeux de la tête tout ce qui peut se monnayer. Riel cherche un travail mais les conditions ne sont guère réunies pour en trouver un facilement. Il pourra néanmoins rapidement compter sur Neve pour lui faire découvrir la ville et l’aider dans ses recherches. Parallèlement, un nombre réduit d’élus bénéficient d’un programme scientifique leur permettant de vivre deux cents ans. Une rebelle s’attaque à ce système et cherche à éliminer l’homme à la tête de l’entreprise scientifique qui offre cette cure de jouvence.


Nous sommes donc dans un récit de pure science fiction avec les propos politiques, humanistes et écologiques sous-jacents à ce type d’histoire. Aux commandes du scénario et du dessin, Thierry Labrosse crée un monde sans concession aux couleurs grisâtres comme de la vase ou comme une vision à travers les lunettes filtrantes d’un équipement de l’armée. L’univers graphique n’est pas sans nous évoquer celui de Bilal, mais il sait rester personnel.


Ce premier tome, bien prometteur, pose les bases d’une aventure d’anticipation dans un univers très glauque. Nous avons bien le temps d’identifier les personnages et de vouloir connaître leur parcours. Quand aux conflits politiques, ils sont déjà bien clairs et tranchés. Les affrontements ne semblent pas près de s’arrêter.