La Pension du Docteur Eon, intégraleAnnée de sortie : 2008
| Auteur : COTHIAS/GRIFFO |
| Editeur : Le Lombard |
 Album cartonné /144 pages couleurs dont cahier graphique de 4 pages Signé/Le Lombard Date de parution : 21 mars 2008 ISBN : 9782803623921 Attention, nous abordons ici un des musts de la bande dessinée de la fin des années 90. En effet, ce titre, mené de mains d’experts par les talentueux et prolifiques scénariste et dessinateur COTHIAS et GRIFFO, est déjà célèbre depuis une bonne décennie. La collection « signé » chez Le Lombard a cependant la très heureuse initiative de rééditer l’ensemble des deux volumes de la série en un seul agrémenté d’un carnet graphique de 4 pages en fin d’ouvrage, ainsi que des explications que COTHIAS a bien voulu livrer sur ce thriller fantastique pour le moins original. La journaliste Gabrielle LANGE, obsédée par sa carrière, décide de la booster en réalisant une série de reportages à sensation avec l’aide de son assistant, amant et souffre-douleur Mathieu WHITE. Le lieu qu’elle choisi est un asile psychiatrique perdu au dans la campagne au Nord de l’Ecosse. Bien vite toutes les belles certitudes de cette femme tyrannique vont être ébranlée tant par le lieu singulier qu’est la pension du Docteur Eon que par ses hôtes. L’arrivée des deux journalistes au manoir Greenwood est particulièrement spectaculaire avec tous les personnages costumés et les décors. La couverture de ce volume intégrale fait particulièrement bien écho à ce passage magistralement dessiné. Rapidement, le cerveau de Gabrielle bouillonne et les questions fusent : comment se fait-il que tous ces fous soient d’anciennes célébrités qui ont soudainement disparues des sunlights ? Quel est donc le fondement de cette théorie qui affirme que la folie se travaille et est un don qu’on acquiert ? Et surtout, ne suis-je pas moi-même en train de devenir folle ? Il faut dire que l’environnement fantastique et les événements peut ordinaires en cours à la pension ne favorisent pas la tranquillité de l’esprit. Nous n’en dévoilerons pas plus mais vous trouverez des réponses et des explications – plus ou moins mystiques - au fil de l’histoire et vous suivrez le cheminement de la journaliste vers ce que nous pourrons appeler sa rédemption. En effet, COTHIAS ne se prive pas tout au long de son récit de dénoncer les vices du genre humain et d’utiliser les folies des pensionnaires du Docteur Eon comme autant d’hypothétiques solutions aux maux qui rongent notre société. Finalement, cette aventure plaide la théorie selon laquelle tout n’est qu’un éternel recommencement. Le scénariste commente d’ailleurs quelques unes de ses sources diluviennes en fin de volume. Ce commentaire vaut une lecture attentive car il est ponctué de nombreuses touches d’humour et de remarques pas innocentes du tout. Quant aux dessins, évidemment parfaitement maîtrisés par GRIFFO, ils permettent d’exprimer pleinement ce décalage entre réalité et imaginaire foisonnant. Les scènes où la folie se détache exposent une multitude de détails dont le trop plein devient nécessaire. Le dessinateur a su savamment doser les éléments de décors en tenant compte des différents moments du récit et cela fonctionne à merveille. Si la (re)lecture de cette version intégrale reste incontournable pour les bédéphiles, elle fera aussi le bonheur des antimondialistes, des rêveurs en tout genre et des fous… Tiphaine |