Le jeune et téméraire Rafi mérite bien sa place aux côtés de son père, capitaine du vaisseau pirate le Barracuda. Mais aura-t-il suffisamment de clairvoyance pour éviter les ennuis ? Maria Del Scuebo, une quinzaine d’années, quant à elle, ne laissera pas s’en aller sa fierté même sur le chemin du marché aux esclaves. Et que dire de son serviteur Emilio à qui elle a daigné prêter une robe pour lui sauver la vie ? Parviendra-t-il à bluffer les acheteurs en se présentant sous les traits d’une jeune donzelle plutôt plate au niveau de la poitrine ?



« Esclaves », premier tome d’un triptyque de piraterie flamboyante intitulé « Barracuda » s’avère un véritable délice pour tout amateur de flibuste. Comme toujours, la plume habile de Dufaux fait mouche et nous sert ici une aventure épique, remplie de personnages au caractère bien trempé et avec un hommage aux films de piraterie et à l’icône Errol Flynn.



Et si l’on se trouve de suite dans le vif du sujet, avec une belle bataille navale, un abordage mené en bonne et due forme, un combat à l’épée et un partage de butin, la donne va bien vite changer. C’est ainsi que le lieu de l’action sera la ville d’échanges bien plus que le bateau ou même l’île au trésor dont on entrevoit les lointains contours sur une certaine carte… De même, nous avons affaire à des protagonistes bien particuliers, notamment les trois héros qui s’avèrent être d’impétueux adolescents pleins de ressources et dans des camps bien opposés. La figure de Flynn, qui ressemble trait pour trait à son homonyme, l’acteur ayant incarné Capitaine Blood, renforce le côté énigmatique de l’ensemble.



Les dessins de Jérémy, dont c’est le premier album en tant que dessinateur, sont somptueux. Transcrivant parfaitement la tension entre les personnages et les différents enjeux, les illustrations montrent tout aussi bien la fougue des combats. En outre, le détail est présent en masse sur les costumes et les décors, étayant fort à propos le scénario.