Malgré ses multiples efforts, sa grande ressource, son instinct de survie, et son esprit astucieux, Ajjer a été dépossédée de l’œuf de dragon qu’elle protégeait inlassablement depuis le début de l’aventure, depuis le moment où elle a tué l’empereur et s’est emparé de la progéniture à venir du monstre ailé.

A défaut de dragon, c’est l’œuf qui sera jugé. Ajjer va donc suivre sa trace jusqu’au tribunal pour tenter de le récupérer avant son éclosion et de le mettre en lieu sûr. Le chemin reste semé d’embûches.



La couverture transmet bien l’ambiance générale de l’album : l’opiniâtreté d’Ajjer et l’immensité qui l’entoure et qui donne l’impression qu’elle se bat contre des moulins.

Le dessin continue d’être très détaillé au niveau des architectures – assez martiales – des bâtiments extérieurs et des intérieurs. Les sous sols verdâtres se révèlent glauques à souhait, nous transcrivant presque les odeurs peu ragoûtantes qui y sévissent.

Le scénario reste parfois opaque sur les intrigues politiques mais le fil de base est bien clair et vous laissera apprécier à sa juste valeur la (les ?) révélation (s) finale (s).



Ce quatrième tome de la somptueuse et décadente saga de Christophe Dubois et Nicolas Pona marque son épilogue. L’obsédante opposition graphique entre les rouges sombres et les gris crasseux ou les bancs presque immaculés (mais jamais totalement) prend fin avec l’album balayant le peu d’illusions qui restaient au lecteur. La chute sera abrupte et cohérente malgré tout. Attendez vous au pire pour les protagonistes!