1913. Maxima a passé trois ans désastreux au couvent. Elle n’a jamais eu la permission de rentrer chez elle, toujours punie lors des vacances. Cette fois elle se fait renvoyer pour de bon. Hélas, elle ne reverra pas son père, le plus fervent défenseur de sa curiosité maladive. A la veille de revoir sa fille, on murmure que celui-ci se serait suicidé. Max refuse de croire quiconque et mène elle-même sa propre enquête, parfaitement habituée à fureter et à fouiner dans tous les coins. Ses recherches lui permettent en outre d’échapper à un mariage arrangé et la mènent dans une ville de Madrid bien agitée. Mais le père disparu avait prévu l’activisme de sa fille. Il lui a laissé des indices pour retrouver avant tout le monde la fameuse machine codeuse sur laquelle il travaillait en accord avec les travaux d’un juif du XVème siècle et bien avant lui de la sorcière philosophe Hypatie d’Alexandrie.



Superbe album aux ambiances Art Nouveau, ce premier volume de « Curiosity Shop » pétille autant que son héroïne pseudo ingénue. Le scénario s’avère très riche (le format 56 pages est particulièrement bien approprié) et nous en apprenons énormément dans ce chapitre. Maxima/Curiosity est particulièrement attachante et nous la suivons volontiers. La vie ne l’épargne pas vraiment mais son énergie la pousse toujours vers l’avant rendant les personnages qui l’entourent plutôt pâles. Les éléments historiques, la vie espagnole à cette époque, les références à Dickens et les représentations graphiques des architectures, des tendances picturales et des costumes se révèlent particulièrement bien détaillés, très riches et toujours passionnants.



« Curiosity Shop » n’est pas qu’un hommage à la philosophie ni une ode à la curiosité. C’est un bel album d’aventure avec les bonnes doses de complot, de mystère et d’ésotérisme, servi par des personnages forts. Il s’agit d’un vrai bon moment de lecture avec un vent de fraîcheur qui se fait rare dernièrement. Le tester c’est probablement l’adopter !