TwixtAnnée de sortie : 2012

Réalisateur : COPPOLA Francis Ford
Distribution : American Zoetrope



Date de sortie : 11 avril 2012
Durée : 1h29


Hall Baltimore, un écrivain moyen, spécialisé dans le roman de sorcellerie, vient dans une petite ville américaine pour une séance de dédicace au drugstore du coin. La particularité de cet endroit réside dans son beffroi, une tour qui surplombe la ville et possède pas moins de 7 horloges, toutes orientées différemment et donnant toutes une heure différente.
Abordé par le shérif du comté, féru de polars, il se trouve face au meurtre d’une jeune fille de la région qui devrait lui servir, selon l’homme de loi de source d’inspiration.
Parallèlement, les nuits et siestes embrumées de boisson de Hall l’entraînent en rêve dans un monde onirico-horrifique où il rencontre une jeune adolescente, V., qui lui rappelle sa fille décédée dans un accident, ainsi que l’incarnation d’Edgar Poe. L’écrivain en perdition compte sur ces rencontres nocturnes pour trouver enfin l’inspiration qui lui fait défaut depuis le drame qu’il a vécu et ainsi payer ses dettes.

Francis Ford Coppola nous offre avec Twixt un exercice de style magnifique avec un traitement de l’image fabuleux. L’opposition entre les ambiances nocturnes et les rouges des objets clefs ou les jaunes chaleureux des flammes nous saisit et nous entraîne dans un voyage visuel exceptionnel.

Comme dans son Dracula, les scènes d’horreurs (en tout cas les nocturnes) sont très esthétisées et envoûtent le spectateur.

Les acteurs sont justes, notamment Val Kilmer, bouffi, campant cet écrivain sur le déclin rongé par ses démons intérieurs et par l’alcool.
Logiquement, un soin particulier a été apporté aux costumes et accessoires mais surtout au maquillage.

Les références à l’œuvre de Poe sont multiples et se retrouvent dans le monde rêvé par Hall Baltimore. Ben Chaplin donne beaucoup de présence à cet esprit de Poe en renforçant son charme et le côté romantique de l’auteur et de ses écrits. Coppola s’appuie également sur des extraits de poèmes de Baudelaire dits en français dans la version originale, ce qui renforce l’appartenance de son film à une mouvance artistique gothique.

Le scénario n’est pas simple. On se perd parfois dans les méandres de l’esprit du personnage principal, entre rêve et réalité, entre roman et vie vécue, entre fantasme et concret. On se demande aussi si l’on va tout comprendre et si le réalisateur ne veut nous rendre fous. Mais l’ensemble se tient bien et nous offre une très belle œuvre fantastique.

Un film diablement bon.

Tiphaine