Réalisateur : RAIMI Sam
Distribution : Disney



Sortie en salle : 13 mars 2013

Durée : 2h07 min

Sam RAIMI est au sommet de son art.

Il n’y a rien à redire sur la qualité de son dernier long métrage. Servi par un bon casting n’utilisant presque aucune mega-star d’Hollywood, si ce n’est James Franco, il a su dompter la 3D comme peu. Loin des effets de style ou superfétatoire de rendez-vous manqués, Sam RAIMI joue avec habilité avec cette technique, sans oublier l’essentiel : le scénario.

Qu’on se le dise une bonne fois pour toute : le scénario prime !
Le monde d’Oz a toujours survécu grâce à des variations plus ou moins heureuses. Oz, un monde extraordinaire en 1985, Oz la série télévisée en 1997. En 2005, il y a eu . En 2011 Tom & Jerry et le magicien d’Oz. Il existe également le roman de Gregory Maguire Wicked (éditions Bragelonne http://www.bragelonne.fr/livres/view/wicked), qui a été adapté en une remarquable comédie musicale (que nous avons eu la chance de voir à Londres).
Pour sa part, Sam RAIMI livre avec Le monde fantastique d’Oz sa version de ce qu’était le monde de Oz plusieurs années avant l’arrivée de Dorothée. Il s’agit donc d’une préquelle au film de Victor Fleming.

Cette idée de prendre un médiocre prestidigitateur d’un cirque ambulant, joli cœur, beau parleur, escroc et sans scrupule permet à James Franco de laisser libre court à son talent, sans trop se forcer. Il lui suffit de faire toutes ses petites mimiques et de finir avec son sourire enjôleur pour que vous ayez envie de lui mettre des claques. C’est parfait !
Quant aux 3 sorcières campées par Mila Kunis (Theodora), Rachel Weisz (Evanora) et Michelle Williams (Glinda), elles donnent parfaitement le change. Même les personnages secondaires sont hauts en couleur à l’image de Tony Cox, de Bill Cobbs (l’ingénieur).
Tous sont parfaits dans leurs interprétations, pourtant rendues délicates par l’utilisation de nombreux effets numériques. Avec ce qu’il faut de grandiloquence, sans jamais tomber dans la bouffonnerie.

Côté image, un grand bravo aux responsables des effets spéciaux. Créer autant de décors, animer autant de personnages n’a pas dû être une partie de plaisir. Le résultat est saisissant. Aucun faux raccord apparent, ni problème de positionnement de la main ou du regard entre les acteurs et les incrustations numériques (singe, poupée, fleurs…).
Les paysages sont grandioses. Toutes les séquences de vol sont l’occasion d’en mettre plein la vue pour le plus grand émerveillement des spectateurs.
A commencer par la séquence d’arrivée du magicien en Oz. La transition est magistrale. Si elle était attendue, elle se fait au meilleur moment qui soit. L’élargissement de l’écran, la 3D dans les chutes, les couleurs vives sont un véritable ravissement visuel. Techniquement, ce passage d’un 4/3 noir et blanc à un 16/9ème couleurs est époustouflant et ne pourra que faire date. Parfait hommage et écho à l’illustre Magicien d’Oz, il emmène le spectateur dans une très jolie relecture.
Répétons-le, pour une fois la 3D vaut vraiment le détour. A la fois active et passive pour le spectateur, elle offre des sensations (objets arrivants sur nous) tout en proposant des plongées vertigineuses dans le monde.

La musique de Danny Elfman est très agréable. Même s’il ne s’est pas compliqué la vie sur ce coup-là. Il joue beaucoup avec les voix de femme vaporeuses et évanescentes. S’il ne s’agit pas de sa meilleure partition, elle n’en est pas moins très plaisante.

Sam RAIMI a su réaliser un divertissement qui est à destination de tout le monde, petits et grands. Une remarquable réussite pour quelqu’un qui reste fidèle à ses valeurs (vous ne manquerez pas de voir le nom de Bruce Campbell au générique, à vous de le retrouver ensuite à l’écran). Il sublime aussi des ambiances gothiques et steampunk avec un cimetière du pays d’Oz particulièrement esthétique. Il n’oublie pas non plus de petites touches d’humour pour le spectateur averti qui devient son complice (allez donc faire un tour du côté du China Town du Pays d’Oz).

Reste un monde d’Oz totalement en accord avec l’esprit qu’on s’en fait entre la méchante sorcière de l’Ouest, le vrai-faux magicien, les singes ailés et les personnages peu sûrs d’eux et toujours contraints de réaliser une quête.
Le monde fantastique d’Oz est un film à visionner sur grand écran pour en apprécier toute la magie.