Une entité extraterrestre colonise la planète bleue en habitant des corps humains. Un corps féminin (Scarlett Johanssen) apparaît approprié à ses besoins. Grâce à lui, elle va séduire des hommes et les dépouiller de leur enveloppe charnelle.
Mais au fil de ses pérégrinations, l’extraterrestre semble parfois s’intéresser à son environnement jusqu’à s’humaniser à sa façon.

On peut aisément qualifier ce film d’OVNI. Oui, c’est facile… mais tellement approprié. Cette vision de l’alien est vraiment différente de ce que l’on a déjà connu cinématographiquement parlant.
Scarlett Johanssen est époustouflante avec sa neutralité. Elle s’expose nue, sans aucune sensualité, comme un matériau brut pourtant objet des désirs humains. Il faut dire que l’entité ne fait pas de distinction et que les victimes sont bien souvent les laissés pour compte de la société. Ceux qui ont aussi peu de chance de séduire que d’être volontairement courtisés.
L’actrice qui prêtait sa voix à une intelligence artificielle qui mimait l’humain à merveille dans Her (Spike Jonze), se désincarne ici totalement. Elle doit ne nous montrer aucune intention et elle y parvient magistralement. Le meilleur étant les subtiles marques de changements où l’entité tente de comprendre le comportement humain. Par exemple, en testant certaines attitudes notamment le rituel de nourriture.

La réalisation de Jonathan Glazer est très discrète, sans fioriture. Parfois contemplative, il faut le signaler. Les séductions et les meurtres traînent en longueur, en s’étiolant, volontaires marques de déclin.

Voici donc un renouveau dans le traitement du film d’extraterrestre. Un thriller tout en lenteur (mais si ça existe) qui offre à Scarlett Johanssen un rôle sidérant où elle excelle.