Leila a 16 ans et supporte mal sa vie depuis l’accident dont a été victime son frère qui a toujours un pronostic vital engagé. Elle subit en outre les affres de l’adolescence. Pour se libérer de la pression et retrouver l’adrénaline qu’elle adore, elle se rend dans les manèges de la fête foraine voisine.
En se réveillant le lendemain dans son lit, rien n’est plus pareil. Plus personne ne semble présent à Forville. Les véhicules sont tous à l’arrêt, warnings et portes ouvertes… Leila a bien du mal à rencontrer âme qui vive ! A mesure de son errance, elle fait la connaissance de quatre autres adolescents, aussi perdus qu’elle. Mais en plus de la solitude apparente, les jeunes observent un envahissant nuage potentiellement toxique qui entoure la ville.

Seuls est l’adaptation de la bande dessinée éponyme de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti publiée chez Dupuis. Ce grand succès éditorial de série fantastique présente un peu plus de personnages que dans le film. Ces derniers étant singulièrement plus jeunes : enfants et préados, ce qui renforce le contraste de l’utilisation des objets destinés à des adultes. En effet, nos héros conduisent des grosses cylindrées à loisir, utilisent des flingues ou bravent des interdits. Et c’est évidemment plus frappant de les voir faire très jeunes plutôt qu’à la limite de l’entrée dans l’âge adulte comme dans le film.
On se doute néanmoins que le jeu des acteurs gagne à l’utilisation d’ados plutôt que d’enfants. Je salue d’ailleurs le très bon travail de Jean-Stan du Pac qui tient le rôle du plus jeunes des cinq, Terry. Je l’avais déjà trouvé très bon dans son film précédent (Le cœur en braille) et il confirme son talent. Ses partenaires de Seuls ne déméritent pas pour autant.

Le scénario diffère aussi un peu dans les tenants et les aboutissants par rapport à la série BD, qui rappelons-le, n’est pas achevée. Il s’appuie sur les 5 premiers tomes de la bande dessinée. Au global cela fonctionne bien.
En revanche, pour qui est habitué au fantastique et à ces ambiances faussement fin du monde, l’effet de surprise ne sera pas là. Le rouage est bien huilé mais sans originalité par rapport à des séries ou des livres que je ne citerai pas pour ne pas éventuellement spoiler ceux qui ne seraient pas encore au courant.
Le thriller est efficace, notamment par le traitement des images (sachant que certains passages sont vraiment trop poussés dans le côté saccadé et pourraient bien rendre le spectateur épileptique). La narration est rythmée, avec de nombreux rebondissements. Les plans sont maîtrisés et accrocheurs.

Seuls manque donc d’originalité et de vraies surprises mais se rattrape par le jeu des acteurs, son côté thriller maîtrisé et l’action menée tambours battants.