Réalisateur : VERBINSKI Gore
Distribution : Twentieth Century Fox



Date de sortie en salles : 15 février 2017

Durée : 2h27

Ce film est presque le film parfait. Il ne lui manque qu'un tout petit quelque chose pour me faire basculer dans l'extase du 7ème art. Un je ne sais quoi, que je n’arrive pas à définir…

Pour ce qui est bel et bien dans le film et qui m’a ravi (presque) au plus haut point :
Les hommages appuyés aux classiques du fantastique.
Le jeu sur la perception de la réalité.
Les performances de tous les acteurs et actrices
Les décors
Les costumes
Les angles de caméra
Etc

Tout commence (comme dans « Dracula ») par un jeune homme qui est envoyé par sa société pour récupérer l'un des associés, qui est en cure dans les montagnes suisses.
Rien de plus simple en théorie. Les enjeux sont de tailles, la boite risque gros : seul cet associé peut éviter la liquidation. C'est avec ce lourd poids sur ses frêles épaules que Lockhart va se retrouver à l’Institut.

Lors que Lockhart pensait faire un simple aller-retour, il va se retrouver face à une situation aussi incroyable que réelle ou aussi plausible qu'imaginaire : les patients ne sortent pas du centre de cure.
Est-ce de leur propre initiative ? Est-ce qu'ils sont retenus contre leur volonté ? Est-ce malgré tout pour leur bien? Qui décide de quoi dans cet hôpital ?
Comment démêler le vrai du faux? Toute la réussite de ce centre de cure repose sur les propriétés de son eau. Mais quelles sont elles ? Qu’y a-t-il dedans? Est-ce qu'un additif est utilisé ?
Est-ce que vous voulez le savoir ? Sérieusement ?
Jusqu'où est-ce que Lockhart est-il capable d'avancer ses investigations ? Mais à quoi cela sert-il ?
Pourquoi tant de suspicion dans son esprit face au monde qui l'entoure ? Alors que c'est tout le contraire : le personnel de l'hôpital est aux petits soins pour lui. Ou est-ce tout le contraire ?

Difficile de se faire une opinion dans ce jeu de miroir, entre rêve et réalité.
Rien n'est figé, les preuves peuvent vous glisser entre les mains comme une anguille.
Tout n'est que question de point de vue, de perspective…
Rien n'est acquis en tout cas. L'ensemble est construit sur un équilibre fragile. Est-ce que tout va tenir une fois de plus ?

L'attitude de Lockhart est parfaite comme tous les intervenants dans "A cure for life".
Ils sont leurs personnages, comme si tout le casting était un cameo.
Pourtant les rôles sont loin d'être évidents. Car garder de la crédibilité dans un univers aussi sans dessus dessous est chose compliquée. A moins que tout ne soit à prendre au pied de la lettre, car rien n'est illusion. Il faut alors savoir composer avec l'excentricité et l'horreur, ce qui est une autre paire de manche.

Les décors sont mémorables : la route pour accéder à l'hôpital, le bâtiment, la vue sur les montagnes, les cuves, l'enchevêtrement de pièces qui transforme en exploration labyrinthique presque chaque déplacement…
Rien n'a été laissé au hasard pour mettre le spectateur dans une position inconfortable. Du physique de l'infirmière quand Lockhart est dans la cuve, en passant par différentes techniques de soin peu ragoûtantes, certains pourraient avoir là encore quelques émotions.
Mais rien d'atroce ou d'insurmontable.

Une belle réussite en tout cas pour ce film de genre qui salue avec élégance ses pairs.


Xavier