Le Fils du pendu (Moonrise) DVDAnnée de sortie : 2017

Réalisateur : BORZAGE Frank
Distribution : Artus Films



Date de sortie en salle : 1948/sortie DVD Artus films : 8 décembre 2017

Collection Classiques Américains
Version : anglaise
Sous titres : français
NB - 1.37 - 16/9 compatible 4/3 – DVD PAL Zone 2
Durée : 75min

Avec : Dane Clark, Gail Russell, Ethel Barrymore, Rex Ingram, Lloyd Bridges…



Danny Hawkins doit vivre avec un lourd héritage. Son père a en effet été exécuté par pendaison alors qu’il n’était un très jeune enfant. Elevé par sa tante, il a subi toute sa jeunesse la persécution de ses « camarades » de classe qui lui rappelaient sans cesse le drame de sa vie.
Adulte Danny est un homme lunatique mais qui veut faire le bien, n’hésitant pas par exemple à défendre un jeune homme sourd muet objet de fréquentes moqueries. Il est amoureux de Gilly, l’institutrice. Mais celle-ci est proche de Jerry Sykes, le principal tortionnaire de Danny lorsqu’il était jeune. Un soir de bal où les deux hommes ont bien trop bu, une bagarre éclate au cœur des marais tous proches. Comme toujours Jerry rappelle à Danny son passé. Et va trop loin physiquement forçant Danny à répliquer et à le tuer en état de légitime défense. Désemparé, Danny, masque le crime et tente d’agir comme si rien n’était arrivé. Mais sa conscience le travaille, le rendant de plus en plus irascible et imprévisible.

Le point fort de ce classique réside clairement dans son impressionnante mise en scène. Frank Borzage fait montre d’une impressionnante maîtrise des jeux d’ombres et de lumières. Il nous bluffe déjà avec l’opening du film. Entre la scène en ombres chinoises de la pendaison, alternée, voire superposée, avec le berceau de l’enfant au-dessus duquel s’agite doucement un mobile représentant une poupée pendue, puis les moqueries des enfants dans la cour d’école. Le ton est donné et nous en avons déjà pris plein les yeux. Mais c’est loin d’être fini puisque la sensation de course poursuite à l’intérieur d’une grande roue en fin de film est une véritable scène anthologique, d’une originalité et d’une force peu commune. La jolie scène de rendez vous, où la jeune femme s’amuse à parler avec les anciens habitants des lieux, dans une grande maison sudiste désaffectée et la scène de danse qui s’ensuit dénote également d’une belle originalité.
L’alternance entre les décors d’extérieurs, ces marais oppressants mais aussi salvateurs, et les intérieurs (salle de bal, maison du rendez-vous, drugstore…) dynamise la narration et contribue à instaurer une sorte de tension à mesure que le héros se sent coupable et piégé.
Le scénario général présente un héros écorché vif, écrasé par le poids de son passé familial. Il en résulte une relation amoureuse à la fois très forte et d’une grande instabilité, entraînant des faces à faces d’acteurs étonnants. Les bons sentiments dominent néanmoins avec une volonté moralisatrice (assumer ses actes) voir dénonciatrice (bien être des animaux, prise en compte du handicap ou de la vieillesse de façon appropriée…).

Un excellent film à la réalisation extrêmement léchée qui mérite d’être (re)découvert.


Tiphaine