Nous avons vu le film, le dimanche, après qu'il ait reçu 2 prix, celui du public et celui du jury. Sur la papier, cela pourrait ne pas séduire les plus sceptiques: "un film russe, qui n'a rien à envier à Gravity."
Ok. Les films russes nous ne connaissons pas bien, à part des films de propagandes ou des vieux classiques. Mais à chaque fois, il faut être bien en forme pour les voir. Et accepter la différence dans les références culturelles.
Quant à Gravity, à part le côté technique qui est très fort, nous avons détesté cette superproduction qui n'apporte rien. Nous n'attendions qu'une seule chose pendant tout le film et ça n'arrive même pas !
Mais passons. Saluyt-7 a reçu les prix du Jury et du Public. Cela veut dire qu'il doit être plaisant à voir et techniquement bon.

Verdict : nous avons été bluffés !
Le film est basé sur des faits réels.
La station spatiale Salyut 7 (qui a précédé la station Mir) connaît un problème technique. Il est impensable pour les russes de laisser les américains ou des européens aller dépanner leur appareil et (ils en sont convaincus) leur voler leur technologie. 2 solutions : détruire cette structure de 20 tonnes ou envoyer une mission de sauvetage.
C'est la seconde option qui sera retenue, avec un équipage réduit, dont un spationaute avait été interdit de vol pour cause d'hallucinations ! Une drôle de tentative de la dernière chance. Nous allons suivre avec une certaine inquiétude leur aventure humaine et technique.

Rien n'est laissé au hasard pour ce film qui est haletant. Même s’il dure 2 heures, vous ne voyez pas passer le temps. Il y a de si nombreux événements qui s'enchaînent. La tension se retrouve à tous les niveaux : dans l'espace , mais aussi dans la zone de commande au sol, et dans les comités de décisions restreints du régime politique qui ne fait pas dans la demi mesure.
Le film est une réussite quel que soit l'angle que vous prenez pour l'étudier.
Le scénario est rythmé, dans longueur, avec de nouveaux événements à chaque fois, et conserve une bonne cohérence de bout en bout.
Les dialogues sont bien sentis. Avec des détails forts comme les gestes échangés entre les membres du poste de pilotage de Baïkonour.
Le jeu des acteurs, qui en plus ressemblent aux vrais protagonistes, s’avère excellent. Tous ont un niveau époustouflant.
La musique, qui garde le spectateur dans une ambiance parfaite du début à la fin.
Les effets spéciaux, qui nous en mettent plein les yeux à chaque instant. Aucune erreur, vous avez l'impression de visionner un reportage sur la réparation d'une station spatiale.

Du grand art. Sans faux semblant. Le double prix est mérité, sans l'ombre d'une hésitation.