Réalisateur : WALKER Pete
Distribution : Artus Films



1974 – date de sortie BR : janvier 2018
Durée : BR102min DVD 98min

**** interdit moins de 16 ans ****

Collection : British Horror
Couleurs
Combo Blu Ray et DVD
Langues : Anglais, Français
Sous-titres : Français
Bonus : « La maison des Sévices » par David Didelot




Les éditions ArtusFilms innovent avec des combos Blu-Ray/DVD.
Le premier a en bénéficier, avec deux longs métrages, est le réalisateur britannique Pete Walker. Nous voici ici avec un film très curieux, qui ne manquera pas de faire parler et de questionner : flagellations.

Tout commence avec une phrase un peu curieuse, remplie de double sens sur les châtiments corporels. Comme le souligne David Didelot dans son commentaire du film, nous ne savons pas si Pete Walker glorifie ou condamne les châtiments corporels. Ce qui permet de voir le film sous deux angles opposés.

Au début cela ressemble à une belle romance des années 70. Julia, une mannequin (Ann Michelle) qui vient de perdre son petit ami volage, se fait consoler par un visiteur de la soirée de vernissage d’une exposition photo où elle apparaît seins nus dans un jardin public.
Ce bel inconnu qui répond au nom de Mark E. Desade (une première référence bien appuyée), va inviter sa nouvelle conquête pour un week end qui se veut romantique. Mais au lieu de passer du bon temps dans cette maison familiale à la campagne, la pauvre Julia va se retrouver enfermée dans une prison d’un style très particulier. Ici, la loi est faite par Justice Bailey (Patrick Barr), un vieillard sénile, qui ne fait que répondre aux délires moraux de Mrs Wakerhurst (Barbara Markham). Les deux surveillantes austères, répondent aux noms de Walker (Sheila Keith) et Bates (Dorothy Gordon - deuxième référence bien appuyée).
Pour les maîtres des lieux, l’amende dont a écopé Julia est une peine bien trop douce. La voilà condamnée par leur tribunal fantoche à séjourner dans cette prison jusqu’à ce qu’elle trouve la rédemption.
Attention, toute incartade au règlement intérieur est passible de sanction, dont la flagellation, bien entendu.

Ce film est en grande partie un huis clos dans cette prison, qui semble coupée du monde. Qui pourra sauver Julia d’une mort presque certaine ? La jeune femme possède en effet un esprit rebelle, qui est en inadéquation avec les lieux. Jusqu’à quand pourra-t-elle résister ?
Pete Walker est un réalisateur habile. Il sait mêler les hommages appuyés à la limite du cliché, avec des passages plus fins. Vous aurez peut-être l’impression d’avoir vu certaines scènes dans d’autres classiques du cinéma d’horreur, mais ne vous laissez pas tromper, Flagellations est sorti la même année que Massacre à la Tronçonneuse, toute ressemblance, n’est que pure coïncidence.
Le rôle de Walker, assurée par Sheila Keith que vous pouvez retrouver dans Mortelles Confessions ( lien ici) est bien travaillé, en matrone tortionnaire. Tout comme la fanatique Mrs Wakerhurst (Barbara Markham) qui a basculé depuis longtemps du côté obscur.
Ces personnages aux caractères forts et au profil psychologique très marqué, sont presque plus intéressants que Julia. Comment peut-on arriver à recréer une prison pour palier aux (soit disantes) lacunes morales de la société ?

La position adoptée par Pete Walker n’est pas claire sur le sujet. Sa réalisation n’est pas complaisante cela dit. Il n’y a pas de scènes insoutenables de tortures ou de punitions.
Les brimades sont aussi bien physiques que psychologiques. Si vous pensiez regarder un film sado masochistes à tendance érotique, ce n’est pas le cas.
Pete Walker est un réalisateur qui a de grandes idées. Il les porte à l’écran sans état d’âme et fait en sorte de vous marquer l’esprit.
Flagellations est une véritable source de discussion et de débat. Un film inspiré, entre thriller et horreur.


Xavier