Le Docteur Génessier, chirurgien spécialisé dans les greffes de peau, ne se remet pas de la perte tragique de sa fille Christiane (Edith Scob) dans un accident de voiture. Si tout le monde la croit morte, la jeune femme n’en est pas moins retenue prisonnière dans un laboratoire secret où son père et sa dévouée assistante (Alida Valli) tente de lui refaire un visage. Hélas, le moyen retenu n’est pas des plus louables puisque le médecin se fait kidnappeur et assassin pour arriver à ses fins. Il enlève en effet des personnes aux traits proches de ceux de Christiane afin de leur prélever la figure et de la greffer sur la tête de sa fille.

Les yeux horrifiés de Christiane sont un personnage à part entière de ce film. Témoins de toutes les horreurs subies : de la mutilation suite à l’accident d’auto, à la nécrose des tissus greffés et à la compréhension des meurtres… Et même si il date de 1960 ce long métrage donne encore froid dans le dos à qui le découvre (puisqu’il fait toujours son petit effet même quand on ne le découvre pas). Certes, il y a depuis des effets spéciaux bien plus efficaces et gore qui renforcent de tels types de narration (cf : La piel que Abito de P.Almodovar). Mais la force de l’ellipse et du non dit n’ont jamais eu leur pareil en matière d’angoisse.

Ce film est un véritable chef d’œuvre du genre avec une utilisation sublime du noir et blanc. Je suis et resterai une inconditionnelle et vous le conseille sans réserve ! (A regarder jusqu’à la fin pour la symbolique saisissante de la conclusion).