Prenez un bon marécage infesté de serpents et d'alligators. Une belle femme rousse y vit avec son frère et sa sœur cadets. Désirée porte bien son nom. Elle est la cible du fils du shérif local, Billy boy. Un gars pas bien intelligent, qui traîne dans le bayou avec un péquenaud du coin. Alors que les deux hommes s'organisent pour mettre les mains sur Désirée, au sens littéral du terme, un drame va se produire. Comme vous vous en doutez Désirée ne va pas se laisser faire. Par un stratagème astucieux, elle échappe aux deux abrutis. Dans l'affolement Billy boy va tuer accidentellement son acolyte. Ayant trop honte, Billy boy va mentir à son père le shérif Joe Bob Thomas (Bill thurman, « rencontre du 3eme type », « silverado », « la créature du lagon noir ») et lui dire que c'est Désirée la meurtrière. Le shérif, son fils et les hommes de la famille Bracken (TJ, Leroy et Pete) se lancent alors dans une chasse à la femme pour faire payer Désirée.
Dans un environnement sale et poisseux, vous verrez toute la bêtise humaine se répendre. 5 hommes, bêtes, méchants et couards vont tenter de punir une femme pour un crime qu'elle n'a pas commis. La sanction sera sans appel. Désirée est un bel exemple de femme forte, belle, intrépide et qui sait manier le fusil. Et de proie, elle va devenir chasseresse. Le marais étant un ennemi commun à tous, mais que Désirée sait utiliser comme un allié.

Le film ne compte pas de grands acteurs, mais tout de même. Il y a bien sûr Claudia Jennings (Désirée) qui fut playmate de l'année en 1970, mais les autres acteurs ont eu une belle carrière au cinéma et ou à la télévision. Le film a même bénéficié d'une exploitation en Europe. Ce qui eu pour effet une demande de suite de la part de la Paramount. Raison pour laquelle il existe Gator Bait II Cajun Justice (également disponible chez Artus Film, lien chronique bientôt).

Ce film est une curiosité à plus d'un titre. Tourné dans des conditions compliquées, avec peu de temps et encore moins d'argent le résultat est plus qu'honorable. Une belle série B, car il y a un vrai travail et une volonté de tirer le meilleur de chaque scène. Les décors naturels font beaucoup. Mais pour un film qui se passe dans les marais, rien de vaut des décors naturels pour que l'ambiance y soit. De ce point de vue le film est une réussite et les 4 semaines de repérages avant le tournage n'ont pas été un investissement inutile.
Le jeu d'acteur est inégal. Mais si vous allez regardez les filmographies de chacun, vous verrez que les carrières sont proportionnelles aux talents des uns et des autres.
Ce film de rednecks est une surprise pour ceux qui ne connaissent pas le genre dont une présentation est faite dans les bonus.
Les marais de la haine est un film à découvrir, sans a priori.

Bonus :
Portrait du Redneck dont l'origine remonte à la guerre de sécession.
Dans les films redneck, il y a toujours une part d'histoire de l'Amérique. C'est en cela que les films redneck sont intéressants.
Si vous voulez prolonger l'expérience, il y a aussi la littérature pulp, dans laquelle on retrouve aussi ce sous genre redneck.
Le film sorti en 1974 arrive quand le genre est au sommet de la mode.

Rencontre avec Ferd et Beverly Sebastian.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, depuis 25 ans, Beverly s'occupe d'une fondation pour les greyhounds réformés des courses avec des familles d'accueil, des programmes avec des prisonniers ou des vétérans de l'armée américaine, suite à sa rencontre avec Jésus.
Ferd de son côté a lui aussi entendu la voix de Jésus, qui selon son témoignage, l'a guéri de son problème cardiaque. Son médecin, reconnaît qu'il a été guéri, alors qu'il n'avait plus qu'une semaine à vivre, mais ne peut pas croire en l'intervention de Jésus. Depuis Ferd s'occupe de son site internet pour que les gens puissent communiquer avec Jésus et guérir.
À quoi servent ces deux témoignages ? Par rapport au film à rien, comme le dit Ferd. Le but est d'utiliser le DVD comme point de contact entre Jésus et vous.

La bande annonce française est une vraie catastrophe. Tout le film est présenté avec d'énormes spoilers. Et la voix off rajoute des informations inexactes sur l’histoire. Du très grand n'importe quoi.
La bande annonce américaine contient les mêmes spoilers. Dans une qualité d'image d'époque. Ce qui vous permet de voir à quel point le travail de conservation dune bobine a été indispensable pour voir le film. (Info à retrouver dans le making of)

Making of:
Vous allez découvrir les souvenirs de Ferd et Beverly Sebastian à propos du film. Ils répondent à des questions du genre "comment avez vous eu l'idée de faire ce film ?", " qu'est ce qui était le plus dur dans le fait de filmer dans un tel lieu?", "utilisiez vous un matériel spécial ?" "Walt Disney vous a-t-il vraiment donné des conseils ?"
Et plein d'autres choses, pour ce film réalisé en 10 jours. Comme des conseils de Roger Corman.