Réalisateur : JONES L-Q.
Distribution : Artus Films



Date de sortie en salle : 1975/sortie DVD Artus films : 05/05/2021

Collection SF Vintage
USA
Coffret digipack Blu Ray + DVD
Master 2K - Version intégrale
Edition limitée 1000 exemplaires
Versions : français, anglais
Sous titres : français
Format Cinemascope 2.35 - 1920/1080p
Durée : 90min

Avec : Don Johnson, Susanne Benton, Jason Robards, Tim McIntire
Les suppléments du DVD :
Anticipation 2024, par Christian Lucas et Stéphane Derderian
Entretien avec L.Q. Jones et Harlan Ellison
Diaporama d’affiches et de photos
Film-annonce original

Le traducteur fou a encore frappé, nous sommes en 1975 et le film « A Boy and his Dog » devient dans son titre français « Apocalypse 2024 », mais comment est-ce possible ?
Nous sommes ici 6 ans avant le début de la trilogie classique Mad Max, avec une adaptation du roman de Harlan Ellison.
L’acteur principal, Don Johnson (connu principalement pour son rôle dans la série Miami Vice / 2 flics à Miami) campe un survivant dans un monde aride. Son seul compagnon : un chien, avec qui il communique par télépathie. Le seul but dans la vie du chien consiste à avoir à manger. Le seul but dans la vie de Vic : trouver des femmes. La relation surprenante entre le chien et l’homme n’est pas celle d’un maître avec son animal de compagnie. Le chien, porte le nom de Blood dans la version originale et de Prof dans la version française (encore ce traducteur fou…) et semble être celui qui mène la danse. Il va jusqu’à utiliser le prénom d’Arthur pour provoquer Vic (en référence à Albert Payson Terhune), pour mieux comprendre, je vous invite à regarder les bonus du Dvd/Blu-ray.
Si l’action semble assez simple dans un premier temps, la rencontre avec une femme lors de la projection d’un film, va avoir des conséquences inattendues sur le quotidien de Vic. Lui qui voulait trouver des femmes, n’avait certainement pas imaginé ce genre de situation. Car le monde souterrain dans lequel il va tomber n’a rien d’un paradis terrestre.

Ce film est comme le disent L.Q. Jones et Harlan Ellison, une série B.
C’est une vraie chance que les éditions Artus Films nous proposent de le (re)voir en version intégrale, avec un Master 2K restauré. En bonus, une présentation du film par Christian Lucas et Stéphane Derderion, qui remet le film dans son contexte et vous donnera envie de vous replonger dans d’autres films du même genre, que ce soit Soleil Vert, Phase IV ou Mad Max.
Le second bonus est une longue conversation à cœur ouvert entre L.Q. Jones et Harlan Ellison, qui reviennent en détail sur quelques points évoqués par Christian Lucas et Stéphane Derderion, notamment la suppression des propos sexistes de Vic et la suggestion des dernières images (sur ce dernier point nous ne dirons rien pour ne pas vous gâcher votre visionnage).
Il est intéressant de voir cette discussion, car il y a toujours des écarts entre un roman et son adaptation au cinéma. Pour certains, différence de médium, donc différence de traitement. Pour d’autres, des cris à la trahison. D’autres encore s’extasient devant de nouvelles propositions de lecture ou d’interprétation. Nous n’entrerons pas dans ce débat ici, les intéressés le font eux-mêmes dans le bonus pré-cité. Cela je pense évitera à certains de faire leur troll.

A Boy and His Dog est un film singulier qui joue avec peu de moyens dans la cour des grands. Le jeu des acteurs est juste ce qu’il faut de grotesque par moment, pour dédramatiser les situations très dures. L’attitude de Quilla June Holmes (Susan Benton) s’explique par ses intentions qui sont révélés plus tard dans le film. L’attitude de Michael (Hal Baylor) est tout à fait adaptée à sa situation d’homme de main/gardien (vous comprendrez à la fin du film). Le petit groupe de décideurs du monde souterrain est horripilant à souhait, en bons despotes qu’ils sont.
Les maquillages avec ces sourires forcés (qui m’on fait penser au Joker) sont un bel indicateur de la tyrannie qui sévit.
Les décors sont très minimalistes, mais peu importe, c’est surtout l’idée portée par le film qui est intéressante. Que les scènes de gun-fights ne soient pas crédibles, peu importe. Le but est de vous faire comprendre que la vie humaine n’a plus aucune valeur.
Et c’est là, une des forces de cette histoire : vous faire réfléchir sur le fait que dans des mondes où la vie semble moins importante que de la nourriture en converse périmée, certains continuent de se battre pour vivre libre, alors que la masse des moutons continuent de se laisser conduire en laisse.

Ce film post apocalyptique est une petite pépite que vous ne pouvez plus ignorer désormais.


Xavier