Alexandre Ptouchko est un cinéaste ukrainien (1900-1973) qui a fait l’admiration de ses contemporains (dont Walt Disney). Sa renommée internationale lui a valu plusieurs prix, en Russie, mais aussi au festival de Cannes et à la Mostra de Venise.
Dans le Géant de la steppe (titre français quelque peu trompeur), vous allez découvrir la geste d’ilya Muromets. Ce personnage légendaire russe va sauver la ville de Kiev de l’envahisseur barbare, à savoir le peuple Tougars, qui enlève, pille et réduit en esclavage toute la région. Personne ne leur résiste. Ce n’est pas le prince Vladimir qui est entouré de nobles envieux, pleutres et comploteurs qui va pouvoir entamer une quelconque résistance. Mais l’arrivée d’ilya Muromets, avec sa force sur-humaine, sa droiture morale et son astuce va changer les rapports de force. Si tout semble sourire à ilya Muromets dans un premier temps, il va se heurter à plusieurs écueils. Les nobles voient sa présence d’un très mauvais œil. Le manque de discernement du prince Vladimir ne va pas aider. Ces obstacles seront autant de victoires pour ilya Muromets qui saura toujours surmonter les difficultés pour sauver sa patrie.

Ce film est une véritable merveille, comme vous pouvez vous en douter à plus d’un titre. Ce n’est pas pour rien qu’Artus Films a choisi une édition dvd + blu-ray, (avec la présentation de Stéphane Derderian et Christian Lucas) + livret (de Nicolas Bonnal).
Cette aventure hors du commun emprunte comme bon nombre de légendes à un imaginaire collectif très large. Vous y retrouverez des éléments de la geste arthurienne, de Hercule, de Roland etc. De la même façon que ces légendes et autres mythologies ont par la suite influencé à la création de personnages comme Conan ou d’œuvres comme le seigneur des anneaux.

Nous sommes en présence d’ilya Muromets qui est invalide, alors qu’il est doté d’une force extraordinaire. Les troubadours itinérants lui donnent une potion qui lui permet de repartir à l’aventure et ainsi de sauver son pays.
Les intrigues politiques, avec des complots de cour, des conseillers malveillants, sont autant de sources d’injustice qui renforce notre sympathie vis-à-vis d’ilya Muromets. Lui qui n’est là que pour servir et aider. Certes, il a un franc-parler. Mais ses actions d’éclats ne sont pas faites dans le but de plaire ou d’obtenir une quelconque récompense. Ilya Muromets fait son devoir, sans arrière-pensées.

La qualité du film vient aussi des décors, des costumes, des prises de vue extérieures et du nombre incroyable de figurants à l’image. Est annoncé 106000 soldats et 11000 chevaux. Chiffres vraisemblablement gonflés, mais tout de même. Vous voyez de véritables marées humaines à l’écran dans les mouvements de troupes. Ce qui renforce l’impact visuel de l’image.
Les nombreux rebondissements qui se produisent en seulement 91 minutes donnent un dynamisme indéniable au film. Il se passe toujours un nouvel événement qui fait progresser l’histoire.
Le talent de mise en scène d’Alexandre Ptouchko, son utilisation de la pellicule, font de Le Géant de la Steppe un film incontournable.