L'Orphelinat (el orfanato)Année de sortie : 2008

Réalisateur : BAYONA Juan Antonio



Laura a été élevée dans un orphelinat où elle a vécu ses premiers moments de bonheur en partageant sa vie avec les autres petits pensionnaires. Maintenant trentenaire mariée et mère de famille, elle décide d’acheter le manoir de son enfance avec le grand jardin en bordure de plage pour s’y installer avec son fils malade et son mari. Elle souhaite en faire une maison d’accueil pour enfants handicapés mentaux. Bien vite, son fils révèle un comportement étrange et parle avec des amis invisibles. Le jour de l’inauguration du centre, Simon disparaît. Laura découvre un jeu de piste et est persuadée que cela va la mener jusqu’à son fils. Une enquête qui devient de plus en plus angoissante à mesure que l’on suspecte la présence de spectres dans l’habitation. L’intervention d’une voyante sera-t-elle judicieuse ? Laura est-elle réellement guidée par son fils et des fantômes du passé ou fabule-t-elle complètement ? Quelle sera l’issue de cette recherche désespérée ? S’est-il passé quelque chose d’horrible dans cet orphelinat ? Le personnage de Laura est porté par Belén Rueda dans une interprétation magnifique qui éclipse quasiment les autres protagonistes. On regrette d’ailleurs un peu la faible consistance du mari, joué par Fernando Cayo. L’orphelinat est purement et simplement un chef d’œuvre, un film qui fera date dans l’histoire du septième art, notamment dans le genre fantastique. Point n’est besoin de montrer en masse des images horrifiques pour que la tension mais aussi l’émotion montent d’un cran à chaque plan. On reconnaît souvent ce type de films au fait qu’ils n’ont presque pas de tête d’affiche (ici, seule Géraldine Chaplin joue dans un second rôle), que le réalisateur n’a pas beaucoup de productions au compteur (il s’agit en l’occurrence du premier film de J.A.Bayona) et qu’un formidable jeu de bouche à oreilles se met en place et assure la venue du public en nombre. Les spectateurs ne s’y sont pas trompés et ont honoré le film. De plus, la critique a salué le magnifique travail de l’équipe notamment en lui octroyant le Grand Prix Fantastic'arts 2008 du festival de Gérardmer.

Tiphaine