La boussole dorée est censément l’adaptation de « Les royaumes du nord », premier volume de la géniale trilogie du britannique Philip Pulman, « A la croisée des mondes » publiée dans les années 80. Comptes tenus des lieux et personnages décrits dans le roman et du périple accompli par sa jeune héroïne, Lyra, on s’attendait à un long métrage flamboyant. Alors certes, les costumes sont appropriés et les décors plutôt à la hauteur avec le Londres métallique steampunk et les paysages enneigés. Les effets spéciaux ne déméritent pas non plus avec notamment une bonne animation des ours en armures. Cependant, les scènes de combats s’avérant passablement écourtées, on a du mal à rentrer dans la bataille. Mais quel lamentable scénario ! La force des personnages a été complètement occultée : pauvre Nicole Kidman qui se trouvait certainement avec l’un des plus formidables rôles de méchante et qui n’arrive pas à nous donner envie de la détester ! Lord Asriel, personnage central du roman est un ridicule pantin sans consistance dans le film. Et que dire de l’héroïne ? L’histoire est tellement résumée qu’on ne comprend pas la relation des humains aux daemons. Quant à l’aspect théologique subversif, il ne fallait surtout pas l’évoquer pour rester dans le politiquement correct. Un vrai gâchis.