Salle : Cinémas Studio - Le Petit Faucheux
Ville : Tours

Lien vers la 1ère journée du festival lien ici

http://www.festivalmauvaisgenre.com/

Cette deuxième journée de l’édition 2014 a débuté aux cinémas Studio avec la séance pour les scolaires, une séance ouverte gratuitement à tous dans la limite des places disponibles et avec priorité aux élèves des classes présentes.

Et Gary Constant a su se mettre à la portée du public ado pour présenter ce film.
Il s’agissait d’une avant première avec Les amants électriques (Cheatin’), long métrage d’animation de Bill Plympton (http://www.plymptoons.com/) qui sortira en salle le 23 avril prochain.

Ella est une belle indifférente qui snobe tous les hommes qu’elle séduit sur son virevoltant passage. Mais voici qu’à la fête foraine, sur le manège des auto-tamponneuses, suite à un violent accrochage, elle est sauvée par Jake et ses biceps avantageux. Le courant passe et les électrise. Installés en couple les amants vivent une histoire fusionnelle, décalée, heureuse. Jusqu’au jour où une rivale orchestre un malentendu qui les désespère et les sépare. Leur haine réciproque s’avère alors l’exact négatif de leur défunt amour. Tout aussi passionnelle…

Le graphisme expurge tout superflu, ne conservant que des détails significatifs au risque de frôler la caricature (les muscles hypertrophiés de Jake...). Tout est électrique : quand les amants font l'amour leur électroménager participe... et l'électricité est source de vie puisqu'au final Ella lui doit sa résurrection. Les situations courantes et objets du quotidien, sans doute très étudiés en amont, sont très bien rendus. L'histoire dérive, on passe de l'amour fou à la haine folle avec quantité de dommages collatéraux qui font souvent sourire (effet recherché). C'est à la fois poétique, dingo, surréaliste, galvanisant... Et bourré de connotations sexuelles soulignées par la bande son et les bruitages (un tour de force pour un film muet).



Toujours aux cinémas Studio était diffusé le premier film de la compétition internationale de longs métrages : Wolf de Jim Taihuttu (Pays-Bas)

Entièrement tourné en noir et blanc, Wolf traite du petit banditisme Néerlandais. On y rencontre un jeune homme qui sort de prison et peine à se réinsérer. Plus à l’aise lors de ses combats de kick boxing que dans son métier où il fait de la manutention dans une entreprise… de fleurs (et oui ça ne s’invente pas, on est aux Pays Bas !). Après quelques vols minables comme celui d’un scooter, il participe à des actions plus agressives pour une mafia locale.

Filmer la banalité des HLM et la misère humaine n’est pas aisé. Jim Taihuttu s’en sort plutôt admirablement avec sa pluie qui coule le long des vitres des voitures ou le sang qui s’échappe de la buse de la douche façon psychose. La brutalité de la narration est adoucie par le noir et blanc. Mais il reste un film sur le mal être et la difficulté à vivre « normalement », dans la banalité du quotidien où la fuite en avant n’est certainement pas le meilleur des remèdes.
Un film qui ne dit malheureusement pas grand-chose de nouveau. Dommage.




Puis est arrivé le tour de la salle emblématique du Festival, Le Petit Faucheux, avec la diffusion dans la soirée de deux longs métrages de la compétition internationale et des bénévoles toujours aussi motivés.


Reuber de Axel Ranisch (Allemagne)
Film allemand du gagnant du prix du jury Mauvais Genre en 2012.
Le réalisateur et l’acteur avaient préparé un petit mot.
La projection de cet enregistrement a remporte un franc succès dans la salle! Il faut dire qu'ils y ont mis les formes pour nous faire partager leur délire!


Le soir de son anniversaire un jeune garçon demande pour la énième fois à son père l’histoire de Robby Reuber le roi des voleurs. Tout en écoutant l'aventure il s imagine les membres de sa famille dans les rôles principaux.

Ce conte de fée halluciné au petit budget tient tant bien que mal la route, bien que les chaos soient incessants.
Pourtant tout le monde fait de son mieux et se donne sans compter. Sans toutefois être très abouti au niveau de l’image ou des effets spéciaux. Le travail sur la photo est bien présent, avec des changements de couleurs et de lumières en fonction des différents lieux qui seront traversés tout au long du film. Mais sans avoir le résultat escompté. De même un travail a été apporté aux angles de caméras, sans être mémorable non plus.
La narration dans la thématique poésie enfantine évoque la recherche du père et celle du passage entre grandissement et regret de l’enfance. On peut d’ailleurs dire que les adultes burlesques et truculents souffrent d’un profond syndrome de Peter Pan. Avec Reuber, il y a un humour décalé très présent. Le public a parfois bien ri. Une expérience à voir à l'occasion.



Delivery de Brian Netto (USA)



Kyle et Rachel attendent enfin leur premier enfant. Pour vivre cet événement exceptionnel, ils acceptent de devenir les vedettes d’un show de téléréalité. Mais cela commence à déraper quand le chien de la maison se met à aboyer contre le ventre de sa maîtresse. D’autres petits faits étranges s’accumulent, rendant la grossesse pour le moins tumultueuse. Et si un démon cherchait réellement à prendre possession du bébé ?

Un film tourné caméra à l’épaule qui nous fait suivre les personnages au plus près. On a une idée intéressante et une fin efficace (même si prévisible selon nous). Néanmoins, le film traîne vraiment en longueur. Les séquences sont trop longues pour que le suspense parvienne à s’installer concrètement. C’est regrettable car il y avait du potentiel. Les amateurs de found footage et ceux qui aiment les scénarios où la possession entre en jeu devraient apprécier ce film. Et encore, nous n'en sommes pas persuadés.



Le public a pu s’exprimer tout au long de la journée. Si vous voulez faire entendre votre voix, il reste 6 films en compétition, qui ont toutes leur chance, car pour l'instant nous sommes loin d'être séduits.

Rendez vous dès demain pour la suite de la programmation !



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