Salle : Le Petit Faucheux
Ville : Tours

Pour la 5ème journée du festival : Lien dimanche

LUNDI


Compétition de courts métrages d'animation : 
La salle n'était pas comble. Et malheureusement aucun réalisateur présent. Dommage car certaines œuvres avaient besoin d'explication.

Cactus de Vincent Brossard: histoire très étrange, en 3d
Un groupe de créatures improbables s'amuse dans le désert. Lorsque la foudre frappe un cactus et lui donne la vie! Face à cette étrange bête, une seule solution, entrer dans son cerveau...
Très délirant et propre. Sans voix, les paroles et émotions son incrustées avec des bulles, façon BD. Un court métrage au scénario improbable, pour une réalisation conventionnelle. Rien à reprocher au film mais rien de remarquable non plus.

Candy heart de Joan Martin Giménez : animation stop motion, avec des personnages en cire. Tourné en noir et blanc, l'influence du cinéma impressionniste allemand est très forte. Candy heart nous a fait penser au classique Cabinet du Dr Caligari
Histoire muette, assez convenue du coup, avec cette petite fille qui est poursuivie par un vieux marchand ambulant. Un jeune forain va s'interposer.
Ce type de court métrage est toujours très esthétique, mais il faudrait une histoire plus créative pour nous combler.

The blood of the bear de Lottie Kingslake: Animation façon feuille de papier collées.
La thématique de la mort du père y est traitée avec douceur et délicatesse.
Une belle découverte, même si nous ne sommes pas amateurs de ce type d'animation.

Destimaçao (Pet bird) de Ricardo de Podesta: Dessin animé dans les teintes de gris
Vous y découvrez la relation difficile d'un enfant avec un drôle d'oiseau.
L'enfant capture un oiseau, mais une fois en cage, l'oiseau boude. L'enfant décide de le libérer. Mais la réaction de l'oiseau est inattendue.
Très drôle et bien animé, avec un côté cartoonesque et un bon rythme. A voir dès que vous en avez l'occasion.

Bitseller de Juanma Sanchez Cervantes
Réalisé en animation 3d, avec un graphisme qui fait penser à Là haut de pixar.
Une histoire simple et efficace, avec la découverte de l'utilisation de cette drôle de machine qu'est l'ordinateur par un vieil écrivain qui vient de perdre sa machine a écrire.
La représentation de l'intérieur d'un ordinateur est faite avec beaucoup d'humour.
Très beau. Un bon moment.

Leviathan Ages de Jon Yeo.
Prise de vues réelles et 3d mélangées.
Histoire totalement incompréhensible.
Le message donné par la voix off est on ne peut plus opaque.

Hardlock de Shim Je-Eun et Kim Tae-Kyun
Dessin animé en niveaux de gris
Un jeune garçon apporte son projet à son chef d'entreprise. Ce dernier l'envoie promener. Alors que la jeune ferme la porte, celle-ci disparait...
Clitoral Awareness de Sara Koppel :
Poésie surréaliste. Vous y découvrirez une vision du sexe féminin délirante.

Grains de Petri Kulju :
C'est du grand n'importe quoi.
C'est également incompréhensible. Toute l'animation est faite à partir d'esquisses au fusain.
Y a t il une histoire nous nous posons toujours la question.
Visuellement c'est sans intérêt. A oublier très vite.

Ed de Gabriel Garcia:
Les derniers instants d'un lapin qui a eu plusieurs vies,
Gros effets de reflets sur la 3d. Très propre, très bien fait. L'utilisation des flashes back fonctionne très bien. Un scénario soigné qui ne perd jamais le spectateur. On se pose des questions, les réponses arrivent lors d'un long travelling qui sert de dernière séquence. Un film intelligent. Du grand art. Des courts métrages de cette veine, nous en redemandons !

Woody de Stuart Bowen
Un mannequin de bois rêve d'être pianiste. Difficile lorsque on n'a pas de doigt !
Très beau et poétique ce court métrage ne peut pas laisser indifférent.
Le traitement est parfait. Tous les sentiments transparaissent alors que le mannequin n'a pas de visage, par définition. Un très bon travail de mise en scène et de cadrage.
Un grand talent. Notre coup de cœur de la sélection.


Dans le square, vous pouviez retrouver de nombreux stands, notamment celui d'une autre association que nous suivons avec plaisir depuis quelque temps et qui organise un festival bd à Tours à la rentrée : Le festival A Tours de Bulles
http://siteatdb.free.fr/


La dixième édition du festival de BD tourangeau se tiendra du 10 au 14 septembre avec le thème de Gourmandise (illustré par le gagnant de la Tour d'Ivoire 2013 : Alexandre Clérisse qui sera présent sur le festival)
La programmation avance bien avec comme d'habitude des expositions prévues et des rencontres avec une quarantaine d'auteurs.

Sur le stand, on pouvait lire un large échantillon de bandes dessinées de tous les horizons : franco-belges, comics et mangas. De quoi passer un bon moment entre deux projections...


Ciné concert : Janski Beeeats vs The Feebles :
Le ciné concert est toujours un événement important dans un festival. La confrontation entre un film (souvent un classique) et un musicien est une opération délicate.
Cette année, c'est Janski Beeeats qui relève le défi. Tout le monde à Tours connait ce groupe électro enervé qui se présente comme de l'electro surf rock ultra visual. Il est tout à fait à son aise au milieu de la troupe improbable de Feebles de Peter Jackson. Si le film a mal vieilli, Janski Beeeats lui a donné un bon coup de bistouri pour ce lifting musical auquel personne n'aurait pu s'attendre.
Si Janski Beeeats est habitué de triturer le son et l'image pour ses concerts, il s'est bien amusé avec The Feebles. Remontage du film, scènes ralongées, son supprimé sur plusieurs dialogues pour laisser la part belle à la musique. Nous avons eu droit à une sorte de clip géant. Janski Beeeats ponctuant tout le film de petits sons, pour souligner une blague, un instant d'émotion etc.
Janski Beeeats a assuré un show parfait.


Ce ciné concert est le plus décoiffant que nous ayons pu voir jusqu'à présent. Rarement un musicien prend autant de liberté. C'est une très bonne initiative de Janski Beeeats. Tout le monde fut ravi de ce concert. Un très grand bravo à Janski Beeeats



Knights Of Badassdom
Un goupe de GNistes a la mauvaise idée d'utiliser un vieux grimoire.
Ils invoquent alors par erreur une sorcière qui va venir agresser les participants au Grandeur Nature.

Nous avons envie de dire : enfin un long métage qui a sa place dans le festival.
Second degré et parodie de l'univers rolliste au rendez vous avec en plus les prestations de deux acteurs bien connus des amateurs de séries Peter Dinklage (Tyrion Lannister dans Game Of Thrones) et surtout Ryan Kwanten (Jason dans True Blood) qui assure carrément.
Les initiés ainsi que les joueurs présents et passés apprécieront sans aucun doute l'état d'esprit de ce film loin de se prendre la tête et qui jongle avec les codes medfan. On a aimé aussi l'opposition puérile entre les joueurs en armures et les adeptes du airsoft. Vous y retrouverez une ambiance façon evil dead burlesque.
Un Teen movie pour les trentenaires.



Au final, cette édition a été plutôt décevante avec des longs métrages en compétition d'un intérêt vraiment moyen.
Il manquait beaucoup de second degré à la plupart. Trop de found footage présentés dans la sélection et des films au scénario bien peu abouti mais qui se prennent toujours trop au sérieux.
Nous avons regretté qu'il n'y ait plus de décoration loufoque au Petit Faucheux (rappelons que lors des précédentes éditions il y avait des mains ensanglantées jusque dans les toilettes). Et aussi les délires des spectateurs déguisés de la Nuit Interdite ont fait défaut cette année. La relève de ces vaillants étudiants qui venaient depuis plusieurs années n'a pas été assurée...
Des personnes du public ont remarqué que le « festival s'assagissait » en terminant par la pire des conclusion « ils vieillissent eux aussi ! ».
Cela explique peut-être pourquoi les salles n'aient pas été combles.
Nous regretons que cela ait aussi été le cas pour la conférence sur les effets spéciaux de Gravity. C'est une réelle chance d'avoir de telles interventions à Tours et il est vraiment dommage que le public ne se soit pas plus mobilisé.
Les courts métrages étaient intéressants pour certains. Le ciné concert était décoiffant. La soirée SyFy fut une belle initiative encore une fois.
Là est peut-être le secret : ne pas forcément tout voir, pour se réserver uniquement pour les choses que l'on apprécie...

Quoiqu'il en soit, le festival existe depuis 8 ans. Les éditions précédentes furent de bonne facture. Il peut arriver à tout le monde de connaître une baisse de forme. Il suffit de reprendre l'entrainement, de sortir de sentier battus, de remettre son sac d'explorateur sur le dos (avec chapeau et fouet si vous voulez), puis de s'enfoncer en zone hostile, loin des festivals convenus et reconnus, pour aller découvrir de véritables trésors, des pépites, des diamants brutes, qui seront (si le public en est d'accord) les talents de demain.

Si comme tout le monde le sait rien n'est acquis d'avance, le public n'est pour autant, pas rancunier.
Bon courage à toute l'équipe du festival. Et encore une fois un grand chapeau à tous les bénévoles et à la régisseuse première classe qu'est Charline Adzuar.
Nous vous souhaitons bon courage pour la suite et espérons retrouver pour la prochaine édition, ce qui a fait le charme des années précédentes.

Palmarès Festival Mauvais Genre 2014

PRIX DU JURY :
Long-métrage : DER SAMURAÏ de Till Kleinert (Allemagne)
Mention spéciale : LFO de Antonio Tublén (Suède)
Court-métrage de fiction : THE FIRST HOPE de Jeremy David White (Etats-Unis)
Court-métrage d’animation : WOODY de Stuart Bowen (Australie)

PRIX DU PUBLIC :
Long-métrage : LFO de Antonio Tublén (Suède)
Court-métrage de fiction : EXTRÊME PINOCCHIO de Pascal Chind (France)
Court-métrage d’animation : ED de Gabriel Garcia (Brésil)
Court-métrage Mad in France : JIMINY de Arthur Môlard (France)

PRIX DU JURY JEUNE :
Long-métrage : DER SAMURAÏ de Till Kleinert (Allemagne)
Mention spéciale : REUBER de Axel Ranisch (Allemagne)
Court-métrage de fiction : LA PAURA PIU GRANDE de Nicola Di Vico (Italie)
Mention spéciale : THE FIRST HOPE de Jeremy David White (Etats-Unis)
Court-métrage d’animation : CANDY HEARTS de Joan Martin Giménez (Espagne)
Mention spéciale : CLITORAL AWARENESS de Sara Koppel (Danemark)