ToolDate : 28-06-2006

Salle : Le Zenith
Ville : Paris

C'est un mythe que nous allions voir ce mercredi 28 juin 2006.

Nous entrons dans le Zénith de Paris sur les coups de 20h. Il y a beaucoup de monde, le public est assez jeune en moyenne. Nous nous placons dans les gradins afin de profiter au maximum du spectacle, car TOOL propose un show très visuel.

Malheureusement, il n'y a aucun groupe de première partie. Partie pris du management ? annulation de dernière minute ? nous n'en savons rien. Toujours est-il que nous attendons jusqu'à 21h dans une atmosphère très tendue, pesante, sous le matraque d'une musique électro/techno très répétitive, entrecoupée de deux morceaux de Meshugga et d'un extrait de film ou d'une émission de radio américaine.

Ce qui nous laisse le temps de nous imprégner du décor de scène, laissant notre imagination inventer de folles ambiances.

Bref, ce soir, la soirée est entièrement à TOOL.

Les lumières s'éteignent, le public réagit comme un seul homme. Concert d'applaudissement. Les premières notes de "Lost Keys" (10,000 Days), morceau d'intro propice, à la fois planant et bruitiste, nous prends à la gorge. Le son est très fort. Le groupe, amputé de son chanteur pour cette intro, enchaîne sur "Rosetta Stoned" (10,000 Days). Les toiles tendues en fond de scène diffusent des ambiances liquides, hypnotiques. Soudain apparaît la crète de Maynard en ombre chinoise. Il nous salut. Nous répondons avec passion. Il a beaucoup d'effet sur sa voix pour ce premier morceau chanté. Cela plus le son très fort, bien que parfaitement équilibré, rend difficile la compréhension des textes, mais cela s'améliore sur la fin du morceau.

Sur le morceau suivant, "Stinkfist" (Ænima), des extraits de clip sont projetés.

Ces visuels projetés nous hypnotisent, focalisant notre regard sur le fond de scène et participant à l'envoutement collectif. Cela nous empèchent de faire attention aux musiciens qui sont très statiques.

Puis s'echaînent les titres, tous aussi bien exécutés les uns que les autres : "Forty Six & 2" (Ænima), "Jambi" (10,000 Days), "Schism" (Lateralus), "Right in Two" (10,000 Days).

La musique nos prends, nous nous oublions, nous n'existons plus. TOOL joue !

Entre les morceaux, Maynard nous invite à arrêter de fumer. Etant non fumeur, nous comprenons sa gêne. "Cela fait 5 ans que nous ne sommes pas venus et vous n'arrêtez même pas de fumer pendant 2 heures..." Il eu quelques piques acerbes à notre égard.

Puis Maynard nous présente un invité, un chanteur plus petit que lui nous annonce-t-il. Pour nous, c'est un inconnu, Heitham Al-Sayed le chanteur de Senser, peut-être cela vous dira quelque chose.

Le morceau qu'il nous interprête est "Opiate", extrait de leur premier opus, Opiate. Une grande première en Europe.

Le morceau est très planant, avec l'invité qui transcende les parties vocales arabisantes.

Une belle réussite, un morceau peu entendu. 9 minutes incroyables.

Puis "Lateralus". Le groupe fait alors une petite pause, tous assis au milieu de la scène, sous un tonnerre d'applaudissements, de cris. Ils se régalent visiblement. Un petit lancé de baguettes et c'est reparti pour deux morceaux : Vicarious (10,000 Days) et "Ænema" (Ænima).



Ce dernier morceau obtient la même réaction que lors de la petite pause. En lançant ses peaux de fûts, le batteur nous dit clairement que c'est fini pour ce soir.



Bilan du concert : un show trop court (1h40) pour une attente de 1heure dans la salle, une entrée à presque 40 euros (sans compter les frais de transports pour venir de notre province). Un groupe très carré, même si Maynard n'est pas aussi bons vocalement sur scène que sur album. La faute à la fumée des cigarettes et autres produits illicites ? Un show très bon visuellement, ce qui nous fait oublier un chanteur autiste prostré au fond de la scène dans l'ombre, et des musiciens peu expansifs (même si d'un niveau exceptionnel). Et le nouvel album a eu une place de choix.

Petite déception : "Sober" (Undertow) et Pushit (Ænima) manquent cruellement.

C'est comme une course de dragster, il y en a peu et trop intensément pour pouvoir apprécier sur le coup. Nous sortons du Zénith un peu hagards avec un sentiment de trop peu dans la bouche, mais heureux de trouver l'air frais. Si le groupe repasse, nous hésiterons certainement à retourner les voir, à moins qu'ils nous proposent une grosse évolution musicale, ce que le dernier album ne propose pas, car il est trop juste dans la continuité du précédent, même si les ambiances ont été plus approfondies.

Bilan mitigé.



Matthieu