Salle : Cité des congrés
Ville : Nantes

UTOPIALES 2019 – Dimanche


Lien Utopiales Samedi : lien ici



Nous avons profité du passionnant documentaire L’intelligence des arbres de J. Dorcel et G. Tölke qui cadrait parfaitement avec le thème coder-décoder de cette édition 2019 des Utopiales. Deux films documentaires étayés par des expériences scientifiques clarifiaient les récents résultats sur l’analyse des communications entre les différentes espèces d’arbres. Point de mysticisme mais des faits relayés par des analyses précises et pointues qui nous ont fait regarder les plantes sous un jour nouveau. Manifestement, tout le monde n’est pas prêt à accepter ces nouvelles données car nous avons perdu tout de même quelques spectateurs pendant la séance alors qu’il avait une nouvelle fois fallu faire une queue certaine pour y assister. Dommage, ce fut vraiment éclairant.

Pour finir avec la Compétition internationale de Longs Métrages, nous avons pour assister à la rediffusion traditionnelle dominicale du film primé par le Jury.

Little Joe de Jessica Hausner


Alice, psychogénéticienne nouvellement embauchée, fait preuve d’originalité et de talent en créant une plante capable de rendre les gens heureux quand ils s’en occupent. Du moins en est-elle convaincue s’attirant convoitise et jalousie de ses collègues, essentiellement masculins. Mais cette plante génétiquement créée n’est pas si inoffensive que cela et développe des effets secondaires surprenants chez ses propriétaires…
Le film bascule peu à peu dans le film de genre fantastique par le biais de manipulations scientifiques. Au passage, comme c’est dans l’air du temps, on évoque la misogynie en cours dans certaines entreprises et les relations complexes entre des parents et leurs enfants entrant dans l’adolescence.
Tout est très aseptisé, avec une mise en scène très (trop ?) propre qui nous empêche d’avoir de l’empathie pour les protagonistes assez dérangés de cette histoire. Difficile de comprendre le prix d’interprétation féminine obtenu par Emily Beecham au festival de Cannes 2019. Sa prestation nous a paru honnête, aussi juste que celle de ses partenaires, sans pour autant se détacher outre mesure. Le rôle ne paraît pas d’un niveau de difficulté de jeu tel.
Au final, ce film nous laisse un goût d’inachevé. Tout ce qui aurait pu (du) basculé dans le fantastique oppressant, est resté aux marges du réel, avec quelques éléments suggérés de loin en loin. On aurait aimé plus d’engagement.

En plus de toutes les propositions cinématographiques, qui ont été prises d’assaut par le public pendant tout le festival, il y avait de quoi bien s’occuper, pour s’amuser, s’instruire, voire même faire les deux en même temps.

Si vous étiez un enfant, vous pouviez participer avec « Galactik Bricks 3 » à la création d’une structure géante, dont la finalité, cette année nous a échappé.



Le secret des pyramides était enfin percé grâce à Blake et Mortimer, qui bénéficiaient d’une belle exposition à propos de Le Dernier Pharaon de François Schuiten et Laurent Durieux.






Pour mieux appréhender de façon ludique le thème du festival (Coder/Décoder), la bibliothèque municipale, le chronographe, le labo des savoirs, le musée Jules Verne, le Muséum d’histoire naturelle et le Planétarium se sont réunis au sein d’un laboratoire futuriste imaginé et mis en scène par les élèves de l’école d’architecture de Nantes. Voici quelques spécimens qui pouvaient être observés pour l’occasion : des créatures issues de modifications de l’ADN, du décryptage de langages codés, des écritures pour dialoguer avec les extraterrestres et bien d’autres choses curieuses.






Vous pouviez prolonger l’expérience avec le CEA et leurs ateliers sur la cryptographie, la bio-informatique, l’astrophysique, le climat.


Comment coder son prénom en ADN, simuler un climat, rendre incompréhensible un message à toute personne non initiée, décoder les signaux des toutes premières étoiles grâce à l’instrument ECLAIRs embarqué sur le satellite SVOM, qui à partir de 2022 utilisera un masque codé pour localiser les sursauts gamma dans la voûte céleste. Ce qui signifie remonter le temps jusqu’à des époques proches du Big Bang, rien que ça !



Si le génome éveille votre curiosité, vous aviez la possibilité d’en apprendre beaucoup sur le sujet, à travers de courtes vidéos explicatives sur de nombreux sujets, en rapport avec ce qui se passe à l’intérieur de notre corps. Explications prolongées avec les panneaux simples et clairs sur le microbiote et notre santé. L’insern est là pour vous accompagner dans votre démarche curieuse pour vous emmener plus loin.

Si les jeux vous passionnent, une présentation de HAVEN, un jeu prévu pour 2020 sur consoles et PC était à voir à l’état de la cité des Congrés : thegamebakers.com/haven ou discord.gg/thegamebakers.





Et pour la partie plus traditionnelle, c’est au sous sol que cela se passe. Entre les figurines à peindre, ce qui demande de la minutie d’orfèvres, ou des jeux de plateaux plus ou moins élaborés, vous aviez l’embarras du choix en passant par les traditionnels jeux de rôles.





Nous avons manqué de temps pour croiser Philippe Tessier, sur place, mais nous avons pu réaliser son interview pour discuter de Morts publié chez les Editions Leha par téléphone. Notre chronique : lien ici

Pour écouter l'interview :

Pour télécharger l'interview: itw.PhilippeTESSIER.11.2019.mp3




Les Utopiales se sont terminées sur une très bonne note.

Il y règne une atmosphère de tranquillité apparente, avec tous ces cerveaux en action. Un monde harmonieux, intelligent, où le partage est omniprésent qu’il s’agisse d’expérience, de savoir ou de toute autre chose.
Les Utopiales, c’est un lieu de rencontre incroyable pour parler de ce qui a été et de ce qui sera. Un rendez vous incontournable pour comprendre d’où nous venons et savoir où nous pourrions aller.
Un conseil pour l’année prochaine : réservez vos places à l’avance pour ne pas avoir de mauvaise surprise le jour J.