Placée sous le signe de la neige la 37ème édition du festival de la Bande dessinée d’Angoulème se distinguait cette année par une sélection ‘différente’. Ainsi beaucoup d’albums fantastiques y trouvaient leur place comme le magnifique ‘Le Signe de La Lune’ (Dargaud), l’initiatique ‘L’esprit perdu/intégrale de Messire Guillaume’ (Dupuis), le psychique ‘Primal Zone’ (Delcourt), l’inclassable onirique et décalé ‘Jolies Ténèbres’ (Dupuis), le philosophique ‘L’homme bonzaï’ (Delcourt), l’épique ‘Siegfried, tome 2’ (Dargaud) et surtout l’impressionnant seinen d’anticipation dénonciateur ‘Ikigami’ (Asuka – Kaze Manga). Les prix se sont avérés plus conventionnels avec un fauve d’or attribué à Baru le dimanche soir. Dans les rangs des précités, seul ‘L’esprit perdu’ repart avec le prix inter générations.



Le public a encore répondu présent, même si les files de dédicaces paraissaient mieux rangées que d’autres années. Beaucoup d’auteurs présents, bien évidemment, mais aussi des spectacles, des expos, des projections de films, des conférences et la palme du succès public au marteau bouée gonflable et siffleur marqué du logo ‘Léonard’, offert par le Lombard.



Côté expos, les tuniques bleues trustaient la place de l’hôtel de ville avec des panneaux explicatifs et pédagogiques extrêmement détaillés et répartis autour d’un fort de fortune abritant nos yankees préférés.

Grosse déception au Manga building où l’on attendait beaucoup de l’exposition de 200 m² One Piece (Glénat) et où l’accueil s’est avéré déplorable. C’est la première fois que cela arrive, et n’a pas manqué de nous surprendre. Il est regrettable que les pièces les plus intéressantes aient été celles prêtées par le musée de la marine de Paris. Peu d’originaux, et une mise en scène vraiment trop épurée pour un manga aussi déjanté. Bien seul au milieu de la salle, le chopper géant ne pouvait a lui seul combler les fans, car tous l’ont déjà rencontré à Japan Expo. Pour le reste, quelques reproductions planches extraites des mangas et seulement une dizaine de dessins originaux en couleur. Remercions néanmoins l’auteur pour le beau portrait de Luffy dessiné spécialement pour Angoulème. Une exposition qui a été sur-vendue, bien en dessous de celle proposée l’année dernière pour Clamp.

De même, l’expo Vineland saga (Kurokawa) ne présentait que des fac-similés. Néanmoins, la présence de son auteur, le mangaka Makoto Yukimura, rattrapait amplement ce désagrément.

Espérons que l’année prochaine les organisateurs sauront proposer un véritable événement autour du manga-building. Le manga se porte très bien en France, il serait dommage de ne pas lui donner la place qu’il mérite au sein du Salon International de la Bande Dessinée d’Angoulême.

Léonard (Le Lombard), inventeur génial et un rien fou, était à l’honneur pour ses 30 ans avec une expo et des hôtes habillés à la mode Renaissance.



Projections de nombreux longs métrages au manga building, notamment l’adaptation du seinen Ikigami, préavis de mort (Asuka/Kaze manga). Du côté des diffusions de films, Dupuis organisait le samedi soir une projection en avant première des courts adaptés des nouvelles du projet ‘Vampyres’/’Sable Noir’. Dans ce cadre, Dupuis a publié deux tomes de six histoires inspirées du projet en octobre 2009. Si les BD ont été publiée dans un soucis de qualité avec notamment une très belle mise en page et une magnifique couverture de David Mack, les courts métrages semblaient avoir quelque peu laissé tomber l’esthétisme, voire même le côté vampirique (des vampires sans canines proéminentes vous y croyez !). Un peu décevant, ce qui est dommage car les courts ont été produits, avec un budget confortable, avec le concours de la région Charente Maritime. L’initiative est cependant très bonne. Le croisement des media (roman, bd, film) est toujours une expérience passionnante.



Très intéressant également, le Concert illustré « le feu du dedans » le dimanche au Manga Building avec une illustration à la palette graphique, réalisée en direct sur de la musique de rock progressif jouée en live.



Cette édition du festival s’est très bien déroulée. L’ambiance y était relativement calme et posée. Ce qui a permis à tout le monde de se déplacer sans difficulté sur les différents sites, dans la bonne humeur. Tous les auteurs présents ont joué le jeu en accueillant à bras ouverts leurs fans pour des séances de dédicaces fort nombreuses.