Salle :  
Ville : Paris

Salon du Livre de Paris

Pour retrouver toutes nos photos : http://www.hostingpics.net/album/Salon-du-Livre-2012

Le Salon du Livre de Paris était cette année consacré à la littérature japonaise. Nous attendions donc des événements autour des mangas puisqu’une expo sur «les dix ans de Naruto » était organisée par Kana et qu’un concours de Cosplay avait lieu.




Il faut néanmoins reconnaître que nous avons été un peu déçus par rapport à l’année où le mangaka Atsuki Okhubo s’était déplacé pour nous présenter la sortie en avant première des deux tomes de l’excellent shônen Soul Eater (Kurokawa).

Nous avons remarqué la part belle faite à la Bit-Lit avec une conférence organisée samedi matin sur le «Phénomène Bit-lit» (voir ci-dessous pour plus de détail) et un espace conséquent chez Castelmore/Milady présentant notamment un mur récapitulatif sur la littérature vampirique et les films/séries associés (le tout restait significativement plus orienté bit-lit que littérature vampirique au sens large) ainsi qu’un atelier maquillage/photos avec des mannequins vivants aux dents longues et un décor de fond romantico-gothique.



On retrouvait aussi Jeanne Faivre-d’Acier en dédicace pour son roman tout juste sorti chez Bragelonne Le Dernier Vampire.



L’autre point fort de la littérature de genre était la sortie en avant première de la réédition de La Roue du Temps, ce monument de la littérature de fantasy, avec une toute nouvelle traduction et un découpage respectant le nombre de tome initialement prévu par l’auteur. L’intégralité du stand Bragelonne était consacrée à cette sortie majeure.



De nombreuses autres avant-premières étaient bien sûr au rendez-vous comme La Vallée de l’Eternel Retour d’Ursula Le Guin chez Mnemos.



Des sorties attendues ponctuaient aussi le salon tels Le Premier Sang de Sire Cédric (Pré aux clercs).



Le Royaume des Dieux le dernier tome de «La trilogie de l’Heritage» de N.K. Jemisin (Orbit)



Ou encore la saga en 13 thrillers Zodiaque (Guy Delcourt/Corbeyran et dessinateurs variés), le manga à la française Sara et les contes perdus (Jenny) et le 3ème tome de Azur (Ogaki) chez Delcourt, ou bien la nouvelle série fantastique Black Stone du talentueux duo Corbeyran et Chabbert (Glénat).

Une vitrine était également consacrée par Milady à la série SF «Docteur Who» et à son adaptation romancée. Les Daleks nous observaient sournoisement du haut du stand…



Sans oublier l’exposition sur les supers-héros de chez DC Comics, qui attirent toujours autant.




Tout au long du week end, les lecteurs de tous genres ont pu patienter devant les tables où s’empilaient les ouvrages tant convoités, mais surtout obtenir une dédicace des auteurs et dessinateurs présents. Avec parfois quelques petits attroupements, constitués en grande majorité de curieux, quand une star de la télévision ou du cinéma était attendue. Mais ce sont bel et bien les romanciers et auteurs de bd qui ont généré le plus de files d’attente.


Les yeux étaient comme d’habitude attirés par les très nombreuses couvertures, le choix était parfois difficile et la tentation omniprésente. Pour ne prendre qu’un exemple, ce superbe livre de photos de guitares, à taille réelle, qui vous offrait une rétrospective de 61 guitares de Légende. Le prix est à la hauteur du format de l’ouvrage. Plus d’information sur le site : http://www.foxyladyproject.fr/



Pour la partie numérique, certains stands proposaient de tester leurs tablettes et autres liseuses. Nous avons eu l’impression que les visiteurs y venaient par curiosité, mais l’engouement ne semblait pas être au rendez vous. Il faut bien reconnaître que le prix d’achat reste très élevé.

Le matin du samedi, nous avons assisté à la conférence sur le phénomène Bit-Lit…
Animée par Jean Luc Rivera avec comme intervenants : Stephane Marsan, Marjorie Boutet et Jeanne Faivre d'Arcier.


Voici un résumé de ce qui a été dit :
La Bit-Lit a connu ses début 1997 avec la série télévisée Buffy contre les vampires. Le style a connu un développement majeur dans les années 2000. La Fantasy a connu le même effet dans les années 70 avec une réaction d’auteurs qui était celle-ci : « j’aime le style, je veux aussi en écrire ».
Le principe de la Bit-Lit est de retrouver dans les romans, de l’humour, de l’aventure, du thriller et de l’ironie.

La Bit-Lit peut également se définir comme une réaction face à la littérature de romance (type Arlequin), mais également aux classiques du genre qui présente toujours une gentille fille enfermée dans les codes de bienséance (Dracula).
La Bit-Lit est également contre l’image du vampire comme prédateur sexuel. Ce qui se retrouve beaucoup dans les films de la Hammer
Tous les intervenants ont cité en référence le roman Carmilla de Sheridan Le Fanu, publié en 1871. Pour la simple raison de deux de ses composants: La femme fatale et lesbienne.

Jeanne Faivre d’Arcier considère qu’elle n’écrit pas de Bit-Lit. Ou alors comme Monsieur Jourdain, elle en écrit sans le savoir. Pour Jeanne Faivre d’Arcier, ses références sont les romans classiques : Maupassant, Kafka...
Cependant elle concède que dans ses histoires on retrouve des femmes fortes et rebelles, lesbiennes, ce qui correspond également aux codes de la Bit-Lit

Est-ce que le Vampire trouve une rédemption à travers les femmes?
En littérature vampirique, le renouveau a été apporté par Anne Rice, avant la Bit-Lit.
A ce moment le vampire devient métaphore du drogué, du malade, de l’obsédé sexuel.
Maintenant les vampires parlent comme les autres personnages: ils entrent en empathie avec le lecteur.
Cela se voit dans des séries télévisées comme True Blood ou Vampire Diaries. Avec une touche anti-héros en plus.

Jeanne Faivre d’Arcier précise que le vampire est bourreau et victime dans son roman Le Dernier Vampire aux éditions Bragelonne. Sa transformation n'a pas été vécue comme positive. Puis au fur et à mesure des années il a réussi à trouver des avantages à sa condition. Il passe ainsi d’un côté négatif à un côté positif. Jeanne Faivre d’Arcier apprécie également le vampire, car en raison de sa très longue période d’existence, cela lui permet d'écrire sur des périodes historiques anciennes.

Il ne faut pas oublier la dimension érotique selon Stephane Marsan. Cela pose choix éditorial dans certains pays européen, où classer les livres: Fantastique ou érotique ?

Au passage Stéphane Marsan en profite pour annoncer qu’aux Etats Unis, 50% des livres vendus sont des histoires d'amour! Et que Milady va dans quelques mois développer une nouvelle ligne éditoriales pour publier de la Romance (dans cette nouvelle collection, il n’y aura pas du tout de Fantastique ou de Fantasy, ce sera de la pure "Chick-Lit").

Marjorie Boutet ajoute qu’elle est d’accord pour dire que le vampire représente la peur et la sexualité, mais il y a en plus de l'amour dans la Bit-Lit maintenant.

Jean Luc Rivera relance le débat en disant que selon lui, l’héroïne est toujours l'élément dominant. Même si elle a des faiblesses. Il cite alors le personnage de Queen Betsy de Mary Janice Davidson publié chez Milady.
Pour lui, il y a un renversement par rapport à la faiblesse des femmes dans les histoires amoureuses, ce qui leur permet d’utiliser cette «faiblesse» comme une force.

Stephane Marsan pose alors la question de la place du féminisme dans la Bit-Lit.

Marjorie Boutet lui répond qu’il ne faut pas réfléchir en terme de domination. Il faut de l'égalité désormais. En fait maintenant ce qui change, c’est le point de vue: les femmes racontent. Mais elles n'ont jamais été faibles.
Avant ce n était qu'un point de vue des hommes avec une peur de la sexualité imposée par les religieux, une peur de la domination des femmes.

Jeanne Faivre d’Arcier précise qu’elle a un intérêt dans la prise de pouvoir par la ruse, pour séduire le vampire. Ce qui est finalement une figure classique.

Existe-t-il un message de tolérance dans la Bit-Lit?
L’apparition du Sida a transformé le vampire en une représentation du malade. Le sexe est redevenu associé à la mort.
Le vampire est une image suffisamment vague pour s'adapter aux besoins de la société, à tous nos désirs et à toutes nos peurs. C’est parfait pour de maladie, de sexe et de mort, mais aussi pour ré-enchanter notre quotidien.
Le désir d'immortalité qui a toujours existé. Tout comme la peur de l'autre ou la peur du sang

A ne pas oublier, même s’il intéresse beaucoup moins. Dans Bit-Lit il y a aussi le loup garou.

Les séries littéraires ont été construites comme les séries télévisées: Avec un côté addictif. Le but est de susciter l'envie du lecteur.

Dans ce type de littérature, principalement aux USA, il y a une place importante de la religion. C’est le cas pour Twilight, mais d’autres auteur(e)s n’ont plus peur des symboles.
En fait ce qui est important, c’est la croyance, pas Dieu. Les gens veulent croire.
En France les lecteurs sont plus cartésiens. Il y a une plus grande défiances face au fantastique. Il faut parler du quotidien.
Jeanne Faivre d’Arcier déclare qu’elle est d’éducation athée et qu’elle a découvert qu’elle était un peu mystique!
Pour Marjolaine Boutet, il y a un côté oblatif de la mort et de l’au delà. Le vampire plus que le loup garou permet de faire un choix. D’ailleurs les femmes refusent souvent de devenir vampire! Mais le choix est bien là.

Stephane Marsan précise que Patricia Briggs est mormone (Mercy Thompson chez Milady) mais contrairement à Stephanie Meyer, elle est très ouverte d’esprit. Pour elle le vampire a une dimension ludique elle ne renie pourtant jamais ses valeurs.

Le différence en la Romance et la Bit-Lit : dans la Romance, l’héroïne attrape le garçon et part avec. Dans la Bit-Lit, la fille devient l’héroïne de sa propre vie.

Ensuite la parole a été donnée au public, mais malheureusement les questions posées étaient sans intérêt, à savoir :
Je travail dans une bibliothèque, où puis-je acheter des romans de Bit Lit. Et Combien de temps va durer la mode Bit-Lit ?


Juste après a eu lieu une conférence à l’initiative des éditions Le Lombard autour de leur collection "Signé". Pour avoir un exemple d'ouvrage publié dans cette collection bien intéressante, allez lire notre chronique de Nocturnes de Clarke : Lien ici







Les Interviews réalisées cette année :

Jeanne Faivre d’Arcier (Le Dernier Vampire, éditions Bragelonne) :
Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous): Salon_Du_Livre_itw-17.03.2012-Jeanne_Faivre_d_Arcier.mp3



Laurent Kloetzer (Petites Morts, éditions Mnemos)
Notre chronique de Petites Morts: Lien ici

Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous) : Salon_Du_Livre_itw-17.03.2012-Laurent-Kloetzer.mp3



Kris et Bruno Duhamel (Les Brigades du Temps – T.1 – 1492, à l’ouest rien de nouveau éditions Dupuis)
Notre chronique de Les Brigades du Temps – Tome 1 – 1492, à l’ouest rien de nouveau : Lien ici

Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous) : Salon_Du_Livre_itw-17.03.2012-Kris-Duhamel.mp3



Alain Pozzuoli (Biographie de Bram Stoker à paraître aux éditions Pascal Galodé à l’occasion du centenaire de la mort de l’auteur, Les fantômes de Dublin court métrage documentaire réalisé par Jean Michel Ropers, Quand les Vampires ont les crocs éditions Didier Carpentier, Le goût des vampires éditions Mercure de France)
Notre chronique de Quand les vampires ont les crocs: Lien ici
Notre chronique de Le goût des vampires:Lien ici

Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous) :Salon_Du_Livre_itw-17.03.2012-Alain-Pozzuoli.mp3



Sire Cédric (Le Premier Sang éditions Le Pré Aux Clercs)
Notre Chronique de Le Premier Sang: Lien ici

Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous) : Salon_Du_Livre_itw-17.03.2012-Sire-Cedric.mp3




Pour retrouver toutes nos photos : http://www.hostingpics.net/album/Salon-du-Livre-2012