Les Utopiales 2012Date : 08-11-2012

Salle : Cité des congrés
Ville : Nantes




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Pour écouter ou voir les conférences: lien Site ActuSF

Le Palmarès de cette année :
JEU DE ROLE : Meilleur scénario attribué à Victor Bret pour Héros de guerre

JEUX VIDÉO
Ex aequo : Thanks for playing et 2012 le jeu

BANDE DESSINÉE
Prix spécial du jury de la bande dessinée : Big Crunch de Rémi Gourrierec
Prix Utopiales de la bande dessinée : Daytripper de Gabriel Ba et Moon Fabio

CINEMA
Court métrage
Mention spéciale au court métrage Robots of Brixton de Kibwe Tavares
Mention spéciale au court métrage Error 0036 de Raul Fernandez
Mention spéciale au court métrage Tvillingen de Gustav Danielson
Prix du jury pour le court métrage : Apnoe d'Harald Hund
Prix du public du court métrage La Mysterieuse disparition de Robert Ebb de Francois Xavier Goby, Clement Bolla et Matthieu Landour
Long métrage
Mention spéciale : The Human Race de Paul Hough
Mention spéciale : Iron Sky de Timo Vuorensola
Grand Prix pour Eega de S. S. Rajamouli
Prix SyFy du public pour Iron Sk.

LITTÉRATURE
Prix jeunesse pour Saba Ange de la mort de Moira Young
Prix Utopiales Européen pour Mordre le bouclier de Justine Niogret

Un mot pour commencer sur l’invité d’honneur de cette année Neil Gaiman.


Nous vous suggérons d’écouter l’ensemble de ses interventions. Il est toujours pertinent. A un phrasé admirable. Sa venue confirme tout le bien que nous pensions de lui. Sa créativité semble inépuisable.
Merci aux Utopiales d’avoir permis une telle rencontre (de loin bien sur, car Neil Gaiman est inapprochable). Nous pourrions presque dire qu’il est aussi curieux voire étrange que ses propres créations…


JEUDI:

Iron Sky: le trailer et des extraits du film avaient été présentés l'année dernière lors d'un workshop.
Depuis le montage et la post production ont été achevés. Si certains pays ont eu la chance de le voir projeté en salle, ce n'est pas le cas de la France. Les plus impatients se sont déjà procurés le DVD. Cette fois, c'était l'occasion de le voir sur grand écran.
Le pitch tient sur un timbre poste: après 1945, les nazis se sont réfugiés sur la face cachée de la lune. Ils sont désormais prêts à revenir conquérir la terre!
Rien que ça!


Ce film qui a commencé comme une blague a reçu un large soutient du public permettant son financement et sa promotion. Le résultat est très amusant. Rempli de clin d'oeil, il s’agit d’un film à voir entre amis. Pour ne citer que 2 références : Full Metal jacket et Les Dents de la Mer. Amusez vous à retrouver les autres par vous même. Car Iron Skyest un film fun. Très 2ème degré, autoparodie, absurde, c’est un bon moment à passer. Si vous commencez à rechercher de la vraisemblance ou de la cohérence dans Iron Sky, alors vous n'avez rien compris et vous allez le détester
Laissez votre cerveau avant le lancement du générique et tout ira bien. Iron Sky est un film jubilatoire. Le public lui a décerné son prix. Et le jury une mention spéciale pour le scénario (qui est sans doute le travail le moins fignolé dans cette parodie).

Pour sa conférence, Robert Charles Wilson répond tranquillement à toutes les questions. Ambiance calme et détendue. Robert Charles Wilson se prête très bien au jeu et répond en toute franchise sur son travail. Passionnant.


Nous avons eu le plaisir de l’interviewer.
Pour écouter l’interview :
Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous) : ITW-Robert.Charles.Wilson.mp3

Pendant la conférence « Mythes et Science Fiction »: nous nous apercevons que tous les auteurs ont été influencés par les mythes antiques. Tous y restent fortement attachés. Et quelle que soient les histoires qu'ils racontent. Il y a toujours un lien avec les mythes.

Nous avons assisté à la projection du film The Human Race de Paul Hough:
Encore un pitch ultra simple : 80 personnes sont transportées en un instant dans une zone inconnue. Ils entendent une voix qui leur annonce les règles d'une course. Leur seule chance de survie: courir.
Dans ce film marathon-survivor, rien ne vous sera épargné. Il y a 80 coureurs. Il ne peut en rester qu'un.



Le réalisateur qui a brièvement présenté The Human Race annonçait que plusieurs personnes lui avaient demandé si ce n'était pas un film à boire, une gorgée à chaque mort!
Faites attention, il vous faudra boire 79 fois, et parfois très rapidement. Car si les règles de la course sont simples, certains participants souhaitent gagner du temps, pour assurer leur survie. Dans ce cas l'homme est capable de tout.
Revenons aux règles: si vous ne participez pas à la course vous mourrez. Si vous avez plus de tours de retard vous mourrez. Si vous marchez sur l'herbe, vous mourrez. Rien de plus simple.
Pour incarner ces coureurs, Paul Hough a choisi des acteurs qui sortent des critères classiques: un homme unijambiste, un couple de sourd. Si vous vous attendez à de la pitié à leur égard vous faites fausse route. Que vous soyez vieux, enceinte, enfant, peu importe. Il ne peut en rester qu'un.
Sur cette idée simple et déjà de nombreuses fois exploitée Paul Hough a su développer un scénario qui tient la distance. Souvent à la limite du nanard, il sait éviter l'écueil, pour rester dans la catégorie low-budget. Certes le film connait quelques imperfections. Mais avec si peu, Paul Hough s'en sort avec les honneurs. Human Race mérite une diffusion en salle, ou à tout le moins une sélection dans de nombreux festivals.
D'ailleurs le jury ne s'y est pas trompé : The Human Race a reçu un mention spéciale pour sa réalisation. Paul Hough a du potentiel, suivez sa carrière avec intérêt.


Pour en savoir d'avantage, écoutez son interview :

Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous) : ITW-Paul.Hough.mp3

VENDREDI :

La compétition de courts métrages s'achevait ce jour avec une rediffusion des deux sessions déjà diffusées hier.
Pour notre part, nous avons suivi la session 2, dominée par de l'animation et des films sans paroles (7/10).
Alors forcément, dans ces conditions, on ne peut qu'apprécier le sixième court métrage: Enfin un film avec des acteurs et des textes.
Il s'agissait de Error 0036 de Raúl Fernández (Espagne), qui nous a aussi plu par son côté décalé façon Brasyl.



Pour voir Error 0036 :


Mais notre coup de coeur revient à Apnoe de Harald Hund (Autriche), un film qui défit les lois de la gravité en mettant les liens familiaux à rude épreuve.



Nous avons ensuite eu la grande chance de voir sur grand écran La Foire des Ténèbres de Jack Clayton (dont nous ne pouvons qu'aduler "les innocents").



Ce film est une vraie curiosité. Sous la distribution Buena Vista, il nous sert tout ce qu'il y a de mieux en matière de fantasmes enfantins et de longs métrages fantastiques.
Outre ses excellents plans et ses décors, ce film possède une séquence d'anthologie pour les arachnophobes (promis ça fait vraiment froid dans le dos). La musique est grinçante et répétitive à souhait.
Notre seul regret vient de la configuration de la salle. En effet la salle Hal n'est pas vraiment adaptée à la diffusion d'une oeuvre cinématographique (les non anglophones ont beaucoup bougé pour essayer de lire les sous titres). Elle s'avère aussi trop petite et des personnes ont dû être refoulées.

La soirée s’est achevée avec la diffusion de Antiviral de Brandon Cronenberg, dans le cadre de la compétition internationale.
Depuis sa première, dans la sélection off du Festival de Cannes en mai 2012, le film a été remonté. Il tourne depuis sur les festivals et sa sortie française officielle n’est prévue qu’en février 2013.


Le propos ultra dérangeant et pourtant si bien trouvé, si acerbe. La réalisation parfois clinique rappelle les débuts audacieux de papa Cronenberg.
Antiviral constitue une œuvre forte, qui appuie bien où ça fait mal. On cherche à y découvrir jusqu’où les fans peuvent aller dans leur délire d’adulation. En effet, on peut dorénavant avoir le privilège de contracter le même virus que sa star favorite, moyennent finance bien sûr. Mais cela n’est qu’un début…
Le jeu des acteurs se veut juste et, cerise sur le gâteau, nous profitons d’un Malcom Mc Dowell dans un rôle à sa mesure, déviant à souhait.
On peut évidemment se demander si trop de piqûres ne tue(nt) pas l’effet (les achmophobes n’ont qu’à bien se tenir !) mais la virtuosité de la caméra fait souvent oublier la dureté des images. Au final, nous avons apprécié les qualités de ce long métrage, pas un chef d’œuvre mais un film qui méritait à notre sens d’être récompensé par une mention spéciale.

SAMEDI:
Pour cette journée de samedi, nous avons passé beaucoup de temps à regarder les différentes expositions et à réaliser des interviews.

Commençons par les interviews.


Michael MOORCOCK (avec un grand merci au site http://www.lepetitvaporiste.new.fr/) qui nous a laissé le temps de poser nos questions). Pour écouter l'interview:
Pour télécharger l'interview (clic droit+enregistrer sous): ITW-Michael.Moorcock.mp3




Nous nous sommes arrêtés à la table de Carine M, Elian Black'Mor et Pierre Dubois également.

Pour écouter l'interview:
Pour télécharger l'interview (clic droit+enregistrer sous):ITW-Pierre.Dubois.Carine.M.Elian.Black'Mor.mp3








Lionel Davoust a réussi à répondre à nos questions dans le timing imparti. Merci beaucoup à lui et à sa disponibilité.


Pour écouter l’interview :
Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous): ITW-Lionel.Davoust.mp3


Pour ce qui est des expositions: Dès l’entrée des Utopiales, nous étions accueillis par le robot NAO, du haut de ses 58 cm, il a été l’attraction du Festival. Il sert actuellement comme robot domestique. Développé par la société française Aldebaran Robotics, il a un bel avenir devant lui. En tout cas, chaque intervention a été suivie avec assiduité par les visiteurs. Pour en savoir d’avantage pour pouvez regarder ces quelques vidéos tournées pendant les Utopiales : Robot NAO 1; Robot NAO 2



Côté expositions, nous avons été moins emballés que les autres années. Mais cela dépend bien évidemment des affinités graphiques.

Nous avons, comme toujours apprécié le travail des AFOLS dans leurs reconstitutions hyper détaillées.

Mais surtout, nous avons aimé voir exposées les illustrations de Manchu pour le magazine Ciel et Espace et non ses couvertures de romans SF comme à l’accoutumée. Cela permettait d’être en bonne adéquation avec la double orientation prise par les Utopiales depuis quelques années : jouer sur des paramètres autant scientifiques que fictionnels.



Intéressant concept autour des pulps pour l’expo Amazing Science mais nous ne pouvons que déplorer l’affichage vantant les mérites de l’expérimentation animale. Nous savons bien qu’elle existe et qu’elle a permis de réelles avancées mais nous ne cautionnons pas pour autant le fait de la présenter comme un bienfait.



Belle muséographie sur l’exposition Dave Mc Kean, dont vous avez obligatoirement croisé le chemin à un moment ou un autre. Que ce soit pour une pochette d’album, une couverture de roman, un comics, un film… Avec ces seringues pour nous accueillir et donner le ton de son univers étrange et torturé.



La partie consacrée à Nicolas Fructus, qui est également le responsable de la très belle affiche de cette année, s’est révélée fort intéressante. Le seul regret vient du fait que l’album qui regroupe les photos n’a été édité qu’en tirage ultra limité : 22 exemplaires. Dommage, nous serions bien reparti avec un souvenir plus palpable que notre photographie de ses œuvres.



Les dessins de Mervyn Peake sont remplis d'humour. Très finement dessiné, ces pirates nous ont beaucoup plu.



Au final, nous avons eu l’impression d’un espace plus restreint et surtout de devoir faire pas mal la queue pour accéder à certaines parties d’expositions. Notamment pour l’exposition Lego qui était confinée dans un tout petit espace.



Vous pouviez également vous amusez avec quelques anciens jeux vidéo. Avec dans sur les murs, les dessins de Camille Bachmann qui sest occupé du concept-design du jeux video Mars : War Logs, qui est en cours de développement chez Spiders. Un peu plus de place pour apprécier le travail de Camille Bachmann n’aurait pas été du luxe.



La journée s’est terminée pour nous avec le visionnage de Dead Shadows, un film français de David Cholewa, avec Fabian Wolfrom, John Fallon, Rurik Salé


L’histoire est simple: une météorite doit passer près de la terre. C’est ainsi que des créatures qui possèdent de grands tentacules vont semer la panique. Pour se dresser face à elles, quelques hommes aussi inconscients que désespérés. Notamment Chris (Fabian Wolfrom), qui est pour le moins perturbé par l’attitude des plus provocatrices de sa (très sexy) voisine.
Le film est un petit budget très agréable à voir. Pas prise de tête, loin des clichés ou des nanards que l’on voit trop souvent dans le genre, Dead Shadows apporte un nouveau regard sur le thème de l’invasion extra-terrestre.
David Cholewa ne s’est pas refusé grand-chose. Il sait utiliser au maximum ses angles de caméra pour obtenir le meilleur effet sans avoir besoin d’en faire des tonnes. Un simple coin de rue, une bonne dose de brouillard et tout est possible. Une tout petite dose d’image provenant d’un caméscope, façon founding footage, et le clin d’œil est fait.
Les effets numériques sont tout à fait crédibles. Et même la scène de couple au milieu du film qui est d’un cliché incroyable, elle s’avère tellement attendue et énorme qu’elle devient humoristique et passe très bien. En tout cas, le public a apprécié.
Dead Shadows est un film de genre qui ne trouvera peut-être pas de distribution en salle, mais il mérite toute votre attention. N’hésitez pas à vous déplacer pour le voir en festival ou à guetter sa sortie en vidéo. Vous passerez un agréable moment à voir la Terre envahie par des aliens qui ne nous veulent pas que du bien.

DIMANCHE:

Nous avons réalisé l’interview de Jérôme Noirez.


Pour l’écouter: ITW-Jerome.Noirez.mp3
Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous) :

Et également Laurent Queyssi, qui a co-écrit une nouvelle avec Xavier Mauméjan, qui figure dans l’anthologie Utopiales 2012.


Pour écouter l’interview:
Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous): ITW-Laurent.Queyssi.mp3

Traditionnelle journée «Manga Tan» avec présentation en avant première du film A Letter To Momo de Hiroyuki Okiura

Puis, conférence sur le phénomène manga City Hall (Ankama) en présence des auteurs (Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre) qui nous ont gentiment accordés une interview.


Pour écouter l’interview :

Pour télécharger l’interview (clic droit + enregistrer sous): ITW-City Hall.mp3



Dans le même temps s’est déroulée une conférence sur la grande scène de l’Espace Shayol sur le thème « The Big Bang Theory : l’humour sert-il la science ? » animée par Laurent Queyssi, avec Roland Lehoucq, Daniel Tron, Emile Bravo et David Calvo. Beaucoup d’amateurs de la série et de scientifiques dans le public, pour preuve la réaction à la blague de Roland Lehoucq sur la poule. Ses interventions ainsi que celles de Daniel Tron et dans un moindre mesure celle d’Emile Bravo ont été très pertinentes et intéressantes. Par contre David Calvo n’avait rien à faire là. Il n’aime pas la série, insulte les fans en disant que seuls les ego-centrés peuvent apprécier The Big Band Theory. Et surtout n’apporte rien aux débats. Il se demandait lui-même pourquoi il participait à cette conférence peu de temps avant de monter sur scène. Effectivement, il aurait du s’abstenir. Heureusement que Daniel Tron et Roland Lehoucq sont à la fois cultivés et dotés d’un véritable sens de l’humour, cela nous a permis de passer une heure agréable.

Conférence sur la création manga avec Florent Georges et Julien Pirou est revenue sur les origines du manga, jusqu’à la création actuelle. Intéressante et complète, cette intervention a su toucher un large public, qui attendait le concours de Cosplay

Démo surprise d’encrage d’un personnage manga par Ayumi Katagiri, ancienne élève du Jam College de Nigata (ville jumelée avec Nantes)

Le concours de Cosplay était encore plus suivi que d’habitude et le public présent en masse.
Gagnant individuel : Vampire Hunter D / Gagnant groupe : Trinity Blood.





La dernière animation de la journée était la diffusion du film Voyage vers Agharta de Makoto Shinkai.

Encore un franc succès pour les cultures nippones.

La journée de lundi, réservée aux scolaires a été ouverte par Ugo Bellagamba et proposait une lecture des textes lauréats du concours de nouvelles, des conférences et diverses tables rondes.

Au final, ce fut une nouvelle bonne édition pour les Utopiales. Rendez vous en 2013 pour la prochaine édition que nous attendons déjà avec impatience.