Salle : Nouvel Olympia
Ville : Tours (37)

Festival Mauvais Genre Jour 3 : Vendredi

Pas moins de trois films en compétition internationale longs métrages, une conférence exceptionnel du réalisateur Juan Solanas (Upside Down, diffusé en avant premiere lors de l’ouverture du festival ; L’Homme sans tête court métrage primé à Cannes et aux Césars entre autre), le vernissage de l’expo photo de l’artiste K-pture, et la fameuse Nuit Interdite au menu de cette intense 3ème journée.
Allez on peut le dire, c’est même le jour le plus long de cette 7ème édition, pour le plus grand plaisir des spectateurs.

DEUX LONGS EN COMPETITION INTERNATIONALE
Nous n’avons malheureusement pas vu ces films mais en voici les trailers.

Tulpa de Frederico Zampaglione (Italie)



OK, Good de Daniel Martinico (USA)





CONFERENCE DE JUAN SOLANAS

Nous avons été passionnés par cette conférence qui surpasse de loin toutes celles que nous avions vues précédemment sur le festival. En toute simplicité, avec un bon feeling avec la salle et des touches d’humour bien sympathiques, Juan Solanas nous a parlé de l’émergence de Upside Down (lien vers notre chronique du film : lien ici). La conférence a surtout été l’occasion de faire le point sur l’avancée de l’utilisation du numérique dans les films.
C’était LE moment à ne pas manquer.

Voici un résumé de ce qui s’est passé.




L’idée du film est né après avoir vu une image de l’artiste Alexandre de Broca.

Juan Solanas avait envie de tourner mais sans balle de ping poing pour avoir une vraie interaction entre les acteurs. Il a du adapter le matériel de tournage en conséquence. Ce qu’il a réussit au moyen du système Master-Slave entre la caméra Dolly et la caméra Milo.

Début de la création : utilisation d’un logiciel 3D pour la modélisation dès la première semaine. La mise en scène fonctionne. Il était possible de continuer le projet.

Écriture scénario : l’idée au départ très baroque, avec des choses insensée comme un match de water polo utilisant les 2 gravités...

3 mois pour la création du story board
Au final le film est assez proche du story board. Juan Solanas insiste sur l’importance de la préparation

Avec les dessins d'Alex de la Broca et le scénario : Début de la recherche de financement.

Modélisation en 3D animation pour savoir ce qui fonctionne ou pas:
Diffusion d’un extrait de cette étape : deux personnages (chacun dans son monde) échange d'objet dans la smoking-room.

Extrait : La scène de tango (en référence à son pays, écouter l’interview ci-après pour en savoir plus)





Ensuite casting, pré prod

Cela a amené Juan Solanas à vivre 2 ans au Canada avec toute sa famille.

Préparation = début du coût réel du film = retour à la réalité

La prévisualisation 3D : très utile pour être créatif et avoir des solutions.
Tournage : 54 jours
Un directeur artistique super bon Alex McDowell

Cela a permis un chiffrage du budget pour les décors. Ainsi tout ce qui a été construit à été utilisé = pas de gâchis = économie

Enorme travail technique : L’utilisation de 2 caméras en interaction avec une Dolly et une caméra Milo. Pour les acteurs : utilisation d'un téléprompteur. Ce qui permet d’avoir toujours une justesse dans le regard. Le tournage a pu se faire en temps réel.
Prévisualisation très importante pour la position des caméras :
Comme le système des deux caméras pèse 2 tonnes, il fallait 12h travail pour les équipes de nuit.
Donc important de tourner au maximum sans changement de caméra. Pour être sûr de son orientation, rien de mieux que la prévisualisation en 3D.


Lors de la préparation, il y a eu aussi de la prévisualisation des dialogues : Juan Solanas le faisait chez lui. Soit en s’enregistrant lui-même, soit avec les prises de son pendant les répétitions des comédiens.

Le tout était montées avec la modélisation 3D : cela donne le nombre de plans à réaliser, le découpage etc
Ça permet de savoir comment et combien de temps tourner.


Nouvel extrait : La première scène de changement de réalité en temps réel dans le film!
C’est un extrait making OF
Inspiration: Fred Astaire
Tout est collé sur le plateau.
La caméra est solidaire du décor qui bouge.
L’acteur Jim Sturgess s’était fait un peu peur lors du premier essai, sans vraiment ce faire mal. Du coup cette scène a été tournée à la fin.


Question du public :
Ratio de l’image: un bon 4/3 serait plus facile ? Ou 2/35 anamorphique plus compliqué ?

Réponse de Juan Solanas : Ou plus dur mais plus beau.


Lumière : 2 éclairages?

Le décor a été fait avec une lumière intégrée quand il s’agit des scènes avec une double réalité. Pas de lumière directionnelle. La lumière diffuse est obligatoire
Les décors ont été conçus pour avec beaucoup de parallélisme . Sinon ça marche pas à l’image.


La Fin a-t-elle toujours été la même ?
Au début elle était plus longue. 2 scènes en plus qui ont été coupées.
Mais la fin que l’on voit à l’écran est bien celle qui avait été imaginée dès le départ du projet.


Story board + previsualisation, est-il nécessaire de faire les deux ?

Oui : Il est possible de faire une prévisualisation directe. Mais c’est plus long.
Le story board est une bonne base de travail. Cela est très rapide ç faire.
Le story board est fait avant de savoir si c’est ok pour le film: il faut que ce soit simple et pas cher.
À long terme passage direct aux prévisualisations directes sera possible grâce aux logiciels de plus en plus simples.

Le dessin n'est qu'une étape.
La 3D c'est déjà du concret avec les distances.
Mais faut pas oublier l'acteur lors du tournage.
Attention aussi à la lumière sur le plateau.



Système Master slave et calibrage ?
Tout preparé : distance, optique ou des changements possibles ?


Lors du tournage : pas de modifications possibles mais un peu tout de même
La caméra Milo pèse 2 tonnes. Donc possible de temps en temps de bouger le rail.
Mais c’est compliqué.
Par contre, une liberté totale sur la hauteur de caméra
Il n’y avait qu’un blocage que sur l’axe avant arrière.


Des projets ?
Juan Solana dit qu’il a plus de possibilités maintenant
Il a 2 idées simples mais folles, et 2 compliquées

Donc il travaille sur 4 histoires en même temps.


Il a déjà eu une proposition long métrage homme sans tête. Il l’a refusé.
Il préfère suivre ses idées, quand elles s’imposent à lui.


Notre interview de Juan Solanas : lien ici

VERNISSAGE DE L’EXPOSITION K-PTURE




NUIT INTERDITE

Un retour aux sources pour une nuit interdite zombie, sanguinolente et fun avec en ouverture un court métrage local Tout Doucement qui a bien donné le ton pour la soirée.

Tout Doucement Damien Boulier avec Aurélie Boquien, Rodolphe Couthouis
1ère collaboration commune. 3jours de tournage presque tout en une prise. Budget de 3000 euros. Un bon suspens, avec un peu d’humour.




Game Josh Mac Donald (Canada)
Une femme est poursuivie par trios individus bien louches mais est-elle réellement une faible victime?
Restez jusqu’à la fin du générique…




The Battery Jeremy Gardner (USA)




Dernier long métrage en compétition internationale de la soirée




Road movie aux Usa. 2 joueurs de base-ball survivent tant bien que mal après une invasion zombie. Les zombies sont là, mais pas si nombreux. Le plus important, c’est la relation qu’entretienne les deux coéquipiers : entre solitude et survie. Des passages très drôles et d’autres très poignants. Un peu long sur la dernière partie du film. Mais un jeu d’acteur remarquable de Jeremy Gardner.


Court Métrage : Fist Of Jesus lien ici

Espagnol. Bien gore façon Brain Dead
Jésus ressuscite Lazare, mais se loupe: Lazare est un zombie !
L'invasion commence.
Mais Jésus sait se battre, façon kung-fu!
Très très drôle.

13 eerie de Lowell Dean (Canada)







Nous sommes prévenus par Gary dès la présentation : il va y avoir du boyaux!
Et il faut bien le reconnaître le sang et les intestins ont giclé.
Histoire simple: des étudiants en médecine légale vont passer un dernier test de sélection dans une zone abandonnée. Le problème: l'endroit à été pollué par des expériences interdites pratiquées sur des condamnés à mort. Certains sont toujours vivants et particulièrement agressifs.
Encore un film survivor pourriez vous dire. Oui. Mais un bon. Malgré quelques faiblesses de scénario (qui sont vites pardonnées grâce aux éclats de rire qu'elles produisent dans la salle) l'aventure tient la route. Vous savez rapidement qui va mourir et qui va survivre. Mais les survivants vont méchamment morfler.
Qualité d'image indiscutable surtout pour les scènes de nuit. Des cascades bien filmées. Du maquillage irréprochable
Au final rien à redire si ce n'est Bravo.


J’capote de Philippe Boissier – court métrage lien ici

Flash back sur une soirée entre un garçon et une fille. Tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu.
De l’humour (un peu scato). Ça fonctionne, c’est bref, ça passe.

Saw Misgivings de David Lilley (Royaume Uni) – court métrage lien ici





Parodie de Saw dans une petite famille. Humour anglais décalé. Génial.


Manborg de Steven Kostanski (Canada)




Un nanard ! une série Z comme vous auriez aimé ne plus en voir et pourtant vous allez aimer vous moquer des comédiens qui sont lamentables. Avec des dialogues pourris. Des effets spéciaux d’un autre temps. Tout est kitch. Les références à Bioman, X-or, Mortal Combat, Hellraiser et autres sont grotesques.
Un film à mourir de rire, qu’il faut voir entre amis pour qu’il y ait autant d’animation dans la salle qu’à l’écran.
Du très grand n’importe quoi. Mais peu importe, vous êtes là pour vous amuser.
Parfait pour clôturer la Nuit interdite.

Il est 3h du matin : l’heure d’aller reprendre des forces et un peu de sommeil pour tenir les 3 prochains jours du Festival.