Salle : Le Petit Faucheux
Ville : Tours (37)

Mauvais Genre Jour 6 :


SEANCE DU LUNDI – LONG METRAGE HORS COMPETION

Dead Sushi de Noboru Iguchi (Japon)




La fille d’un chef préparateur de sushis fait tout pour le contenter et prendre sa succession. Elle va jusqu’à s’entraîner dur aux arts martiaux pour perdre toute féminité. Mais lassée de ne jamais combler les exigences de son père, elle fugue. Elle se fait alors employer dans une auberge à la réputation centenaire en matière de sushis. Lorsque l’établissement accueille les membres d’un séminaire qui font l’objet d’une vengeance, tout s’emballe et des sushis tueurs font leur apparition.

On peut dire qu’on l’attendait cette fameuse séance déjantée du lundi matin. On peut aussi dire que Dead Sushi a su combler toutes nos espérances ! Franchement, voir un nunchaku décoré d’authentiques sushis, un baiser à la japonaise, une chorale de sushis tueurs
et la ballade de supplication d’un sushi à l’omelette, une fille se batte contre un homme à tête de thon et on en passe… c’était bien digne de Mauvais Genre et encore plus d’un premier avril !
Bref du grandiose cinéma bis qui a fait hurler de rire la salle pendant les trois quarts du film.
On a adoré ce moment de détente complètement farfelu, improbable et grand guignolesque. Vive les « japoniaiseries » quand elles sont de ce niveau !

COMPETITION INTERNATIONALE DE COURTS METRAGES d’ANIMATION




In Hanford de Chris Mars (USA)




Une enfant se souvient d’un accident nucléaire et de ses conséquences. Narration opaque et dessins visuellement peu agréables à regarder.

Feral de Daniel Sousa (USA)




Un enfant-loup est recueilli par un chasseur qui tente de l’éduquer. Mais l’école n’est-elle pas une jungle plus terrible que la forêt sauvage ?
Visuellement très réussi, en noir et blanc avec de jolies illustrations mais histoire rabâchée des milliers de fois.

Cackle de de Kim Ji-hye, Nam Bo-ra et Lee Dae-han (Corée du Sud)




Variante colorée des combats de coqs. Un dessin animé frais mais pas assez percutant pour rester longtemps dans les esprits.

Zombimania de Nano Benayon et Ariel Lopez (Argentine)




Qu’arriverait-il si l’humanité entière était uniquement composée de Zombies ?
Un animé 2D qui surfe sur la vague actuelle des morts vivants et fait bien sourire les adeptes du genre.

Marcel, King Of Tervuren de Tom Schroeder (USA)




Une très jolie animation façon crayon de couleur pour l’histoire banal de ce coq de village qui combat pour rester sur son territoire.

Sewing Woman de Woo Jin (Corée du Sud)

Le passe-temps de couture d’une femme tout en noir et blanc. Heureusement, la durée est très courte !

Look de Jane Mumford (Suisse)

Techniquement très propre. Ces personnages qui ont un trou à la place du visage et qui reçoivent de la lumière de temps en temps. Ce qui leur permet de prendre vie. Mais quel est le but de ce court métrage ? L’animation en stop motion fait penser aux clips du groupe Tool. Joli, mais sans aucune innovation.

How Dave And Emma Got Pregnant de Joost Lieuwma (Pays Bas)

Dave et Emma rêvent d’avoir un enfant mais rien n’y fait. Alors Emma trouve une solution de substitution. Drôle et maîtrisé au niveau du scénario. Un bon court métrage. Dommage que les dessins soient tout de même assez moches.

The Old Man And The Old Woman de Basia Goszczynska (USA)




Un couple de personnes âgées se bat pour savoir qui mourra en premier, jusqu’à ce que la Mort frappe à leur porte…
Marionnettes et beaux décors pour ce conte traditionnel.

Kellerkind de Julia Ocker (Allemagne)
Une femme accouche d’un enfant différent.
Crayonné noir et blanc pour ce court métrage sinistre et plutôt ennuyeux.

Les Voiles du partage de Pierre Mousquet et Jérome Cauwe (France/Belgique)




Un homme solitaire rempli des missions sans se soucier de l’environnement immédiat.
Plein d’humour et de sarcasme. Une histoire qui tient la route. Mais franchement, nous ne sommes pas emballés par le dessin !


VILLAGE MAUVAIS GENRE
Toujours des dédicaces sur le stand de la librairie spécialisée L’Imaginaute

Nos interviews :

Thomas Day (Sympathies For The Devil Folio SF):

Pour télécharger l'interview: Thomas.Day.mp3

Glen Duncan (membre du Jury Mauvais Genre et Le Dernier Loup Garou chez Denoel):

Pour télécharger l'interview: Glen.Duncan.mp3

Leo Henry http://www.leo-henry.com (publications chez La Volte, Dystopia, L'Altiplano) – Grâce à ses bons conseils (hors interview), on n’hésitera pas dès que possible à se procurer l’ouvrage Ainsi Naissent les fantômes de Lisa Tuttle, dirigé et traduit par Mélanie FAZI aux Editions Dystopia.

Pour télécharger l'interview: Leo.Henry.mp3


Frank Lafond http://frank.lafond.free.fr/
(Joe DANTE - L’art du je(u) chez Rouge Profond/ collectif sur Romero et thèse sur Tourneur) :

Pour télécharger l'interview: Frank.Lafond.mp3



CINE CONCERT

Pour la deuxième année consécutive, le collectif Freak On Sunday a concocté un montage sonore et visuel intitulé Patchwork Cinema Club.





Exercice très difficile de créer une bande son sur des extraits de films.
Résultat en demi teinte. Notamment du selon notre humble avis par un manque de rythme et une mauvaise gestion des transitions.
On s'explique :
Aucune narration. Nous avons assisté à un enchaînement d’extrait sans grand lien les uns avec les autres. Si le travail de collecte a du être long, quel intérêt pour le spectateur de voir ces images défiler sans cohérence entre les séquences ?
Pour la musique, lorsque l’on change de style d’image, il aurait été bon que la musique se modifie aussi vite. Les transitions sont lentes, voire inexistantes. Du coup le manque d’interaction entre la musique et le son lace très vite. Il y a bien eu quelques changements d’instruments, de rythme, mais pas de façon significative.
Le résultat est décevant. Une réelle construction aurait très certainement demandé plus de temps que ce dont disposé le trio. Mais elle se révèle indispensable. Car nous avons eu l’impression de voir une simple compilation visuelle avec des musiciens qui jouaient dans leur coin, sans s’occuper de l’écran. Ce qui pourtant n’était pas le cas.
Un rendez vous manqué. Dommage, car Freak On Sunday est un collectif de très bons artistes. Nous les excusons pour cette fois. Et espérons les revoir dans une composition plus inspirée lors de la prochaine édition du Festival.



LONG METRAGE EN COMPETITION INTERNATIONALE

Jug Face de Chad Crawford Kinkle (USA)






Dans l’amérique profonde, vivent plusieurs familles. Elles portent une dévotion à une fosse, à laquelle il est nécessaire de sacrifier un membre de la communauté de temps à autre.
L’entité qui vit au fond de la fosse annonce le nom de la prochaine offrande par l’intermédiaire de l’un des membres de ces familles, qui modèle le visage de la future victime sur une jarre.
Et si un des membres de la communauté décidait de ne pas respecter la volonté de la fosse ?
Sale et âpre comme il se doit, Jug Face dénonce tous les travers de cette micro société repliée sur elle-même : inceste, violence, obscurantisme, croyance aveugle…
Un film dur servi par de très bons acteurs. Malgré la présence permanente de la forêt, ce qui pourrait laisser à penser que l’action se passe dans de grands espaces, vous aurez l’impression d’assister à un huis clos. Cet enfermement sur la communauté vous mettra mal à l’aise. But bien évidement recherché par le réalisateur.
Une belle claque pour ce film que nous vous recommandons.

CEREMONIE DE CLOTURE

Après un petit mot de Eriq Ebouaney, qui devait partir rapidement la remise des prix a commencé.





Voici le palmarès :
Compétition Internationale de Courts Métrages de fiction
Prix du public : Doctor Glamour de Andrew Jones
Prix du jury jeune : Silence de Pierre-Gil Lecouvey et Emma Spook



Prix du jury : El Otro de Jorge Dorado
Mention à Doctor Glamour de Andrew Jones

Courts Métrages MAD IN France
Prix du public : Antoine et les Héros de Patrick Bagot
Et Skomde Christophe Deroo






Compétition Internationale de Courts Métrages d’animation
Prix du public : Les voiles du partage de Pierre Mousquet et Jérome Cauwe
Prix du jury jeune : How Dave and Emma got pregnant de Joost Lieuwma
Prix du jury : Keller kind de Julia Ocker
Mention à Feral de Daniel Sousa

Compétition Internationale de Longs Métrages
Prix du jury jeune : Funeral Kings de Kevin & Matthew McManus
Mention à The Battery de Jeremy Gardner




Prix du public : The Battery de Jeremy Gardner



Prix du jury : Ok, good de Daniel Martinico



Mention à The Battery de Jeremy Gardner





Film de cloture :
Turn It Up To Eleven 2 documentaire de Baek Seung-Hwa (Corée du Sud)




Le groupe koréen Galaxy Express organise sa seconde tournée aux USA. Cette fois, ils veulent jouer avec des groupes américains.
Si les premiers concerts ne sont pas très concluant : 3 spectateurs pour le 1er, pour le deuxième les clients du bar préfèrent s’amuser à faire du rodéo sur la vache mécanique que de les écouter jouer), les choses s’améliore lors de leur 3ème prestation.
Groupe de rock surexcité, Galaxy Express n’a peur de rien. Reste à voir si le public américain saura les apprécier à leur juste valeur.


C’est ainsi que se termine ce qui, à notre avis, a été la meilleure des éditions du Festival.
Des films alternatifs, déjantés d’une très grande qualité pour la plupart. Preuve que le cinéma indépendants est bourré de talent.
Le public a une fois encore répondu à l’appel, pour sortir des sentiers battus.
Le cinéma de genre, qu’il soit produit par le gros studios hollywoodiens, comme par des amateurs avec leurs courts métrages a trouvé son lieu de culte : ça se passe tous les week-end de Pâques, à Tours, lors du Festival Mauvais Genre.

Un dernier mot pour finir : nous tenons à saluer la qualité du travail de tous les bénévoles, des équipes techniques, du personnel des différentes salles qui ont accueilli le festival cette année (CGR Tours Centre, Nouvel Olympias, Petit Faucheux) et surtout ce qu’a réussi à accomplir Charline Adzuar, la régisseuse. Son travail a d'ailleurs été reconnu par tout le monde avec une standing ovation bien méritée lors de la cérémonie de clôture.
Si tous les bénévoles continuent de déployer autant d’énergie, cela garantit de nombreuses et belles éditions pour les années futures.