LahannyaLe 15/11/2007

Interview de Lahannya réalisée par téléphone le 15.11.2007, suite à la sortie de son premier album Shotgun Reality.



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Durée : 17 min 43 - Taille du fichier : 8,88 Mo



LAM : Bonsoir, bienvenue à toi Lahannya dans l’emission de radio l’Autre Monde, peux-tu te présenter car c’est ton premier album même si tu as fait un premier EP il y a quelques années ?

Lahannya : C’est vrai. Oh mon dieu, je ne sais pas par où commencer. Je vis à Londres depuis environ 7 ans et la plupart des membres de mon groupe habitent à Londres également. Bien que le producteur vive en Allemagne.

LAM : Comment as-tu eu l’idée de faire un groupe car tu es DJ, tu écoutes donc beaucoup de musique, qu’est-ce qui t’a donné l’idée de créer ton groupe et de faire ta propre musique ?

Lahannya : Je pense que faire de la musique a toujours été un de mes rêves. Et en réalité c’est la première chose que j’ai voulu faire. Ce qui est la raison pour laquelle j’ai sorti un EP autoproduit il y a quelques années. Etre DJ est arrivé ensuite et j’ai fait cela quelques années et j’ai également été invitée à chanter en guest avec plusieurs groupes de club ou électroniques. Mais c’était surtout parce que je ne trouvais pas les bonnes personnes avec qui travailler. Donc quand j’ai trouvé, cela a été vraiment fantastique de retourner faire ma propre musique dans le cadre d’un groupe.

LAM : Quelle définition pourrais-tu donner à ton son, car c’est quelque chose comme du rock gothique avec du son électronique également ?

Lahannya : C’est exact. C’est en fait très difficile de définir ce que c’est. Parce que quand je l’appelle musique rock avec de l’électro, les rockers disent : « mais c’est vraiment électro, ce n’est pas du rock » et si j’appelle cela électro, les gens qui aiment l’électro disent : « eh bien, il y a de la guitare dedans ! ». Donc j’ai abandonné l’idée de le définir, je pense que les gens doivent juste écouter et le définir par eux-mêmes.

LAM : Comment as-tu rencontré les autres membres du groupe ?

Lahannya : J’ai rencontré Lutz, qui est le bassiste, et aussi Michael, le parolier et producteur, en 2004 au festival M’Era Luna en Allemagne, c’est un des plus grands festivals gothiques d’Allemagne et sûrement du monde. Et nous nous produisions tous les deux là-bas. Je jouais avec l’electronic club act Soman et il jouait avec son autre groupe Umbra & Imago, un groupe avec une sorte d’intéressante réputation, dirons-nous. En fait nous nous sommes bien entendus. En réalité je me suis très bien entendue avec tout le groupe Umbra & Imago. Donc on est restés en contact et après un moment on a essayé de voir si on pourrait travailler ensemble. Et nous avons décidé de produire l’album ensemble. Peu de temps après, on a commencé à chercher pour les autres membres du groupe : Belle qui est le batteur et a joué pendant quelques années avec killing Miranda. C’est un vieil ami à moi, je le connais depuis 5-6ans, probablement plus puisqu’il vit au coin de ma rue à Londres. Parce que c’est un ami et un batteur fantastique, je lui ai demandé en premier et il a arrêté ce qu’il faisait avant. Chris Milden, le guitariste qui était sur la tournée Umbra & Imago avec son autre groupe NFD, comme on le connaissait un peu tous les deux, on s’est dit qu’on allait essayé pour voir comment ça marchait et cela a été fantastique : la façon dont il jouait de la guitare était la pièce manquante du puzzle.

LAM : Comment composes-tu ? Lors des répétitions, en face d’un ordinateur… ?

Lahannya : Cela dépend vraiment des chansons. J’écris certaines d’entre elles toute seule sur ma guitare ou mon piano ou je commence par le chant et quand j’ai l’idée de base je les montre to Lutz et il les mélange avec un programme de batterie, des claviers, la basse, etc. Mais parfois Lutz écrit la musique et ensuite je trouve les paroles et les vocalises qui vont avec. Donc cela dépend vraiment de qui apporte la première idée. Et c’est l’autre personne qui passe à la seconde étape, puis cela revient à la première. Donc il y a beaucoup d’étapes.

Ce que j’aimerais vraiment à l’avenir c’est que Belle et Chris soient impliqués dans l’écriture des morceaux parce que ce sont des musiciens fantastiques avec de grandes idées et beaucoup d’expérience donc j’attends avec impatience de faire cela bientôt !

LAM : Qu’est-ce qui est plus facile à composer : les chansons avec un son plus électro ou les autres ? Ou est-ce égal ?

Lahannya : C’est vraiment difficile car je ne pense pas que la difficulté vienne du fait que la chanson est électronique ou non. Je pense plutôt que quelque fois une chanson exige une certaine vocalise ou alors on est facilement inspiré par ses paroles et on a juste quelque chose qu’on veut faire sortir de ses tripes. Mais d’autre fois, on prend un peu plus de temps pour être connecté à la chanson ou on n’est pas dans le bon état d’esprit. Donc pour moi, je ne pense pas qu’il y ait une différence à cause du son de la chanson, c’est plutôt une question de comment je me sens et comment je suis liée ou non à la chanson.

LAM : Où avez-vous enregistré l’album ?

Lahannya : La majorité a été enregistrée dans le studio de Lutz, Le Twilight’s sound studio en Allemagne mais pour certains chants, je les ai enregistré ici dans mon studio à Londres.

LAM : Etait-ce difficile d’enregistrer sur un temps court pour faire toutes les chansons ?

Lahannya : Le plus difficile c’est que parfois, quand Lutz et moi travaillons dans un studio, nous avons tous les deux des idées fortes de où on veut que la chanson aille. C’est parfois très fort en émotion parce qu’on pense tous les deux si forts à la musique. Parfois il y a de grosses polémiques et pas mal de cris qui sortent. A part cela, cela a été un plaisir absolu de travailler ensemble. On est créativement sur la même longueur d’onde donc les idées arrivent très rapidement quand on est en studios tous les deux car on est liés l’un à l’autre. Donc cela a été une grande expérience de travailler ensemble

LAM : Comment est venue l’idée du nom de l’album « shotgun reality » ?

Lahannya : Je l’aime pour deux raisons. La première c’est que qu’il y a une petite boutique de mon quartier qui a un nom très rapprochant et je me trompe toujours en la nommant. Je l’ai toujours appelée Shotgun reality. Et c’est de la que cela vient à l’origine. Mais je l’aime beaucoup parce que c’est comme le destin ou le monde réel qui vous frappe à la poitrine et vous dit : « voilà comment cela se passe ».

LAM : Vous avez fait une tournée en Grande-Bretagne avec Emily Autumn, maintenant vous allez jouer avec Moon Kana, c’est vraiment différent comme style, d’un côté les violons, de l’autre les costumes de lapins…Qu’attendez-vous du fait de jouer avec des formations si différentes, c’est toujours de la musique « gothique » mais… ?

Lahannya : (rires)

J’aime jouer avec Emily Autumn parce que c’est une artiste étonnante, très talentueuse et son public est très éclectique : il y a des gens de la scène gothique, d’autres de la scène métal, d’autres qui aiment la musique classique et traditionnellement, ses fans sont très ouverts d’esprit. Donc ils ont été très accueillants avec nous et nous ont bien encouragés.

Avec Moon Kana, j’aime le fait qu’elle est différente et qu’elle fait quelque chose de différent. Ce n’est pas gothique, ni métal, c’est un mélange unique et j’aime vraiment cela. Je pense que cela sera différent. Je ne suis pas sûre que tout le monde appréciera ce quelle fait parce que elle a une façon inhabituelle de chanter mais je pense que cela marche bien avec son groupe en live, d’après les vidéos que j’ai vues. Et je pense que son public aimera aussi ce que l’on fait puisqu’ils aiment manifestement l’aspect visuel et théâtral et nous sommes aussi un groupe très visuel donc je pense que cela va vraiment bien ensemble de ce point de vue. Et c’était pareil avec Emily Autumn mais je n’aime pas l’idée de jouer juste pour un public gothique, ou juste métal ou juste alternatif et c’est très agréable de jouer avec des artistes qui ont les mêmes idées là-dessus et qui sont ouverts à un public varié.

LAM : Comment jouez-vous en live, plus agressif ? Avez-vous un son différent en live et sur le cd où vous avez un son très propre ?

Lahannya : Je pense que l’on a un son assez différent en concert maintenant Belle et Chris viennent de groupes heavy et Lutz joue aussi dans Umbra & Imago qui est très rock, donc quand on joue en live c’est la guitare, la batterie , et la basse qui dominent vraiment. Donc c’est beaucoup plus fort. Je pense que les gens qui aiment le métal vont apprécier. Mais cela n’a rien perdu de son côté électronique, c’est juste plus fort, cela dit « nous voilà » et c’est ce qu’on fait. C’est un son étonnant et je suis impatiente de le laisser s’exprimer comme cela sur le prochain album parce que travailler avec Chris et Belle va être épatant. Donc je pense que les gens seront agréablement surpris du son que cela va donner en live.

LAM : On pourra vous voir le 16 décembre à Paris et le 18 décembre à la Laiterie de Strasbourg.

Lahannya : Oui

LAM : Tu parlais d’un nouvel album, penses-tu déjà à des chansons ?

Lahannya : En fait, je rentre tout juste d’Allemagne, d’une semaine d’écriture et d’enregistrement de nouveaux morceaux et nous espérons passer du temps avec le groupe pour les répéter juste après la tournée de décembre puis les enregistrer peu de temps après cela. Donc, si tout marche bien, on espère avoir, pas un album mais un EP avec 4 nouveaux morceaux et peut-être quelques remix prêt pour le début mars ou au plus tard en avril

LAM : Avec le même son ?

Lahannya : Et bien c’est difficile à dire. On doit toujours voir comment va tourner l’enregistrement et le mixage mais je pense que cela sonnera un peu différemment puisqu’on a Chris et Belle qui jouent. On enregistrera des vraies batteries donc cela donnera un son différent. Mais je ne sais pas exactement ce que cela va donner donc je devrais te recontacter quand je l’aurais entendu !

LAM : En ce qui concerne les paroles, de quoi parlent-elles ?

Lahannya : Dans shotgun reality les paroles sont surtout sur les aspects variés des émotions humaines : la colère, la haine, la mélancolie…Toutes ces émotions et les situations qui les provoquent. Donc la plupart des chansons ont été créées par moi me sentant d’une certaine humeur ou étant avec des gens qui se sentaient d’une certaine humeur.

Le prochain EP sera un peu différent parce que j’aimerais que chaque chanson ait un thème mais je ne veux pas trop en parler parce que ce n’est pas prêt et on ne sait jamais comment cela va marcher.

Shotgun reality est définitivement sur les émotions et les situations qui les provoquent : la joie, la douleur, la haine et le plaisir que les gens ressentent et que nous ressentons tous et ce qui nous fait agir et comment nous nous sentons et comment nous nous en sortons avec cela.

LAM : Avez-vous quelque chose de plus à ajouter à propos de votre nouvel album shotgun reality ?

Lahannya : Je pense qu’on déjà parlé de la plupart des choses concernant l’album. Mais ce que vous ne savez peut-être pas c’est qu’on nous a récemment demandé un remake du groupe gothique germanique Asp. En gros ils font un EP contenant des chansons de leur dernier album et on leur a fait un remake où je chante également et où j’ai traduit une partie des paroles. Cela vient de sortir. Nous en sommes très contents. Asp également. Le EP s’intitule « niemand », le mot allemand pour jamais plus et notre morceau s’appelle « Nevermore ».

Autrement, en janvier ou février, il y aura un nouvel album de Zotox, un groupe qui fait de la musique industrielle pour les discothèques et qui marche très bien, et j’ai aussi chanté sur un des morceaux. Voici donc deux « news » en terme de sorties. Asp a tellement aimé le remake qu’on leur a fait qu’ils nous ont demandé de tourner avec eux en avril prochain. Donc on fera une tournée assez importante en Allemagne avec Asp. Mais on aimerait aussi tourner plus en France parce que cette fois-ci on ne joue que dans le nord et ce serait génial d’aller un peu plus dans le sud et de nous faire connaître là-bas.

LAM : Merci d’avoir appelé

Lahannya : Merci de m’avoir invitée dans l’émission. Cela a été un honneur. Merci beaucoup.