HAMILTON PeterLe 15/03/2009

Interview de Peter Hamilton réalisée lors du salon du livre de Paris le 15 mars 2009 sur le stand des éditions Bragelonne.



Pour écouter l'interview ou la télécharger (en anglais) : ITW-Peter_Hamilton_15.03.2009.mp3



Pour visiter le site officiel de Peter Hamilton : http://www.peterfhamilton.co.uk/



LAM : Je suis avec Peter Hamilton au salon du livre bonjour

HAMILTON Peter : Bonjour

LAM : Content de vous rencontrer. Qu’est ce que cela vous fait d’être en France ?

HAMILTON Peter :

Oh, j’aime venir ici. Je ne viens pas assez. Maintenant que nous avons le train depuis Londres. C’est si facile. Je remercie Bragelonne de m’avoir invité.

LAM :

Qu’est ce que cela vous fait d’être à Paris pour nous parler de votre dernière saga: la Trilogie du vide, sur laquelle vous travaillez toujours. Mais dont le 1er tome est sorti il y a quelques années. Est-ce devenu quelque chose d’ancien pour vous ?

HAMILTON Peter :

J’écris encore le 3° volume. Le 2° tome sortira en France en aout ou septembre 2009. J’espère que j’aurai également terminé l’écriture du 3° volume. Les traductions sortent rapidement en France par rapport à la date de publication en anglais. C’est encore très frais dans mon esprit, car je n’ai pas encore fini la trilogie. C’est agréable d’être ici pour promouvoir quelque chose d’actuel. D’habitude les traductions arrivent après plusieurs années. Cette fois c’est plus récent. Et c’est très bien.

LAM :

Vous n’êtes pas allé à la fac. Mais vous lisez beaucoup de revues scientifiques. Est-ce que l’on peut dire que vous avez désormais le même niveau de connaissance qu’un étudiant diplômé ?

HAMILTON Peter :

Non, je dirai que mes connaissances sont plus généralistes. A la fac, les études sont ciblées sur un seul aspect de la technologie ou de la science. J’essaye de garder une connaissance de nombreux sujets actuels en matière de science et de technologie. De la génétique aux microprocesseurs, en passant par la mécanique, ce genre de choses. J’ai besoin de tout cela pour le genre de livre que j’écris.

LAM : Est-ce que vous voyez des scientifiques pour parler avec eux des théories que vous élaborez pour vos livres ?

HAMILTON Peter :

J’ai de la chance, car mon beau-frère est Docteur en physique. Je peux lui lancer quelques idées et il me dit ce qui est bon et ce qui est faux. Si j’écris sur un thème particulier, comme par exemple la génétique, je vais lire autant que je peux sur le sujet. Cependant, je ne veux pas faire des livres trop techniques. La science sera bonne tant que je la comprends. Bien sur il y a des exceptions dans la science fiction comme les voyages plus rapides que la vitesse de la lumière. Mais en dehors de ces exceptions de ce genre qui sont nécessaires pour l’histoire, pour la société que je crée, la mécanique et la technologie seront, je l’espère, tout à fait plausibles, parce que j’aurai ces comprises ces bases.

LAM : Comment organisez vous votre travail ? Vous avez beaucoup de notes partout ? Comment est-ce que vous les rangez ?

HAMILTON Peter :

Ma façon d’écrire est assez simple. Je commence avec une idée. A partir de là, tout dépend de l’idée de départ, je travaille sur l’univers dans lequel elle va se développer, dans quel genre de société. Une fois que j’ai tout ça, je commence à créer les différentes planètes. Puis viennent les personnages et les actions. Par exemple pour la Trilogie du vide, j’ai travaillé sur la création des notes pendant 6 à 9 mois, pour être prêt. J’avais tous les détails du monde. Ce n’est qu’après que j’ai écris le premier chapitre. Cela me demande beaucoup de temps de préparation pour écrire chacun de mes livres. Et lorsque j’écris, j’ai 2 écrans devant moi : un où j’écris et un où j’ai les notes et les fichiers auxquels je peux me référer. Tout est là, à ma disposition.

LAM : Quelle est l’importance de partie consacrée à l’Homme, au futur de l’humanité, dans votre travail ?

HAMILTON Peter :

C’est essentiel. Tout est basé là dessus. Votre écriture dépend des personnages. Ce que j’aime voir, ce sont les effets des idées ou des problèmes que j’ai créé, sur les gens. Sinon, quel est l’intérêt ? Les gens sont importants pour nous. Les sociétés que nous créons, c’est tout ce que nous recherchons dans la science-fiction et les effets que nos idées et que les technologies ont est tout ce pour quoi j’écris mes livres.

LAM : Pour la trilogie du vide, comment avez-vous eu l’idée de créer une religion autour de la volonté d’aller de l’autre côté du vide ?

HAMILTON Peter :

C’est un commentaire sur la façon dont nous vivons actuellement. Les gens ont confiance dans le système. Je ne parle pas d’une religion en particulier, mais les gens ont ce besoin de croire en quelque chose. Maintenant le problème dans ce genre ce cas, c’est qu’ils croient qu’ils ont un droit absolu de faire ce en quoi ils croient, qui est d’aller vers le vide au centre de la galaxie où ce trouve le vide. Ce qui sera catastrophique pour la galaxie. Donc ont-il ce droit ? C’est à propos de ce conflit que tout se met en place. D’autres personnes vont croire qu’ils ont le droit de les stopper. C’est à propos des gens et d’à quel point ils peuvent être stupides. Et ce pourquoi nous avons des guerres et autant de conflits dans le monde actuellement. C’est à cause de cette ridicule auto-croyance : j’ai raison et ma voie est la seule que vous puissiez suivre. Ce n’est pas un roman qui prêche quoi que ce soit. J’ai horreur de ce genre de roman. Mais dans le même temps, les plus jeunes pourront le lire et y trouver beaucoup d’action, j’espère. Un lecteur plus agé aura une lecture à un autre niveau et y verra un commentaire sur la société.

LAM :

Comment avez-vous eu l’idée des deux univers : un qui est habituel chez vous, c'est-à-dire un monde futuriste et l’autre univers celui qui est un monde de fantasy. Est-ce quelque chose de nouveau pour vous d’écrire ce genre de monde ?

HAMILTON Peter :

Oui très nouveau. Et les réactions ont été très surprenantes. Les lecteurs sont venus me voir en me disant qu’ils avaient apprécié les parties se déroulant dans le vide et m’ont demandé pourquoi je n’écrivais pas plus de fantasy. Ce qui est amusant pour moi, car je suis connu pour écrite de la Hard Science. Il faut que je garde ça à l’esprit pour un livre que je pourrai écrire dans le futur. En tout cas, c’était une réaction intéressante de la part des lecteurs.

LAM : Quelle est la dernière évolution en matière de technique ou de science qui vous a intéressé et que vous pensez utiliser pour un livre ?

HAMILTON Peter :

Je pense que vous ne pouvez pas ignorer la thérapie génique. J’utilise toujours cette phrase : c’est l’antibiotique du 21ème siècle. Le potentiel est extraordinaire. Les applications pratiques sont presque à chaque fois ce qui était promis. C’est un peu comme la puissance nucléaire dans les années 50. Nous n’avions pas pensé que c’était la réponse. Vous pouvez avoir une puissance nucléaire sure, vous pouvez avoir une puissance nucléaire à faible coût, mais vous pouvez avoir une puissance nucléaire sure et à faible cout. Maintenant nous avons des centrales nucléaires, nous en avons besoin. Mais cela ne répond pas aux promesses qui ont été faites. Il y a des conséquences que nous n’avions pas anticipées au début. Et la même chose se passe pour la thérapie génique et les entreprises qui travaillent sur la génétique. C’est bien d’avoir l’air plus jeune de 10 ans. Mais nous ne réalisons pas les problèmes qui sont liés au transfert génétique, des problèmes chimiques, la résistance des insectes. Il y a tous ces effets qui font que les promesses ne correspondent pas au final avec la réalité. Ou la réalité ne correspond pas avec les promesses. Nous verrons comment ces technologies se développeront. En tout cas, elles sont très intéressantes. Notamment pour voir où elles vont nous emmener.

LAM : Que pensez vous de la couverture française, qui a été réalisée par Manchu ?

HAMILTON Peter :

Je l’aime. Dès que je l’ai vu, je me suis dis : c’est cas, c’est ce que j’écris. De ce point de vue, c’est brillant. Je l’aime vraiment beaucoup. J’aimais aussi les couvertures pour Judas Déchainé et L’étoile de Pandore . Elles illustraient bien ce qu’il y avait dans les livres. Et c’est plaisant de voir que ce que j’ai écris peut être représenté si fidèlement. J’aime les couvertures.

LAM : Quelque chose que vous voulez ajouter, peut-être en français ? Vous connaissez quelques mots ?

HAMILTON Peter : Mon français est si limité. "Bonjour" ... "Merci"

LAM : Un dernier mot ?

HAMILTON Peter :

C’est super de venir en France. J’espère que je serais de nouveau invité par mon éditeur. J’ai beaucoup cet endroit.