Ylem

Groupe : Dark Fortress
Label : Century Media
Année de sortie : 2010



Date de sortie : 25.01.2010



Qui a osé dire que le Black Metal était réservé aux groupes scandinaves ? Dark Fortress, groupe allemand est là pour démentir ce genre d’affirmation erronée. Ylem est un véritable trou noir absorbant toute source de lumière et d’espoir se trouvant à sa portée. Cette fois, Dark Fortress n’a pas réalisé un concept album, même si la source d’inspiration de tous les titres est la mort. Le terme Ylem est l’état dans lequel se trouvent les éléments avant le Big Bang. En alchimie, il fait référence à la matière primordiale à partir de laquelle tous les éléments sont créés. Le retour à un état d’Ylem signifie la fin de tout ce qui existe actuellement. Vous retrouverez dans cet album plusieurs versions, plusieurs visions différentes de la mort. A titre d’exemple, un point de vue personnel vous est proposé dans Osiris ou Wraith, un point de vue magique avec Ylem et Redvider, religieux pour Nemesis et The Valley, cosmique avec Silence ou As The World Keels Over.

L’album débute sur un rythme infernal avec Ylem : tout à fond avec une voix ultra agressive et une mélodie suraigüe à la guitare. Malsain à souhait, le côté le plus obscur qui soit commence à vous gangrener lentement mais surement. Ce titre vous fera aussi découvrir un son plus insidieux lors d’un break ultra lent. As The World Keels Over va vous permettre de prendre un peu de recul, avec un titre qui a un son très large, qui vous enveloppera à tel point que vous aurez l’impression de devenir un tout petit point si insignifiant qu’il n’existe plus. Ce morceau est relativement planant, avec un chant très articulé. Osiris avec ses guitares bourrées de reverb est également très atmosphérique sur l’intro, puis la batterie, la basse et les guitares vous asséneront une rythmique plombée. Un titre qui vous glacera jusqu’à l’os. Silence a un son massif, le chant y est très varié avec plusieurs modulations. La rythmique est fluctuante également, avec quelques influences espagnoles sur la fin du titre. Evenfall est encore plus lourd, down-tempo à la limite du doom, vous aurez l’impression d’être englué dans une matière visqueuse et poisseuse, reprenant espoir quelques instants avec des passages plus légers. Un titre qui sonne comme du Tiamat. Redvider renoue avec les ambiances malfaisantes, la rythmique est presque tribale et le chant véritablement incantatoire. Satan Bed est une pure tuerie, ultra speed et agressif, du plus pur Black Métal sans fioriture. Hirudineans a un son plus haché, avec une rythmique martelée. Nemesis est plus classique dans la structure, avec un rythme ultra-speed au point de devenir lancinant sur l’intro, avant de ralentir à mort pour mieux repartir dévastant tout sur son passage et ainsi de suite. The Valley est un titre ultra lent, avec une voix relativement grave. Vous aurez l’impression d’être dans le plus obscur des endroits. Wraith clôture l’album de façon étrange : chant clair, son entre doom et atmosphérique. Ces deux derniers morceaux vont très certainement vous surprendre et c’est le but : ouvrir votre univers musical.

Le nouvel album de Dark Fortress est très varié. Vous n’y retrouverez que du bon, du très bon même. Avec ces compositions différentes, mais toujours très sombres, le groupe réussi un nouveau coup de maître.

Xavier