The Return To Darkness

Groupe : Demonic Resurrection
Label : Candlelight
Année de sortie : 2010



Date de sortie: 02.08.2010



‘The Return To Darkness’ est un album de contrastes.

Comme tout bon album de Black Metal, ‘The Return To Darkness’ débute avec une belle intro très symphonique, chacun retenant son souffle attendant que les enfers de déchainent. ‘Where Dreams And Darkness Unite’ tranche instantanément, chant en avant, guitare agressive, batterie façon mitrailleuse, tout y est. Mais attendez encore un peu et vous allez voir le titre évoluer avec un break qui arrive au bout de 2’30, apportant une petite mélodie heavy, avec des claviers, tout en conservant un chant extrême. Puis la rupture se fait définitive à 4’00, car c’est un chant clair qui prend le relais. Le titre finit comme il a commencé, en puissance avec ce chant caverneux à souhait.

Changement d’ambiance avec ‘The Warriors Return’, qui débute très Dark-ambiant façon Dargaard, avant de partir dans un mélange entre Black et Heavy Symphonique. Au final un gros mélange qui passe bien, mais va en surprendre plus d’un. Car les changements de mélodies et de styles sont nombreux et que les deux styles n’ont pas les mêmes adeptes en principe. Malgré tout, le résultat que nous propose Demonic Resurection est à saluer, car faire des breaks aussi tranchés avec solo de piano tout en gardant une cohérence dans la mélodie n’est pas donné à tout le monde. Et surtout les alternances Black/Heavy/Atmo sont si bien maitrisées qu’elles semblent naturelles. Vous ne serez finalement pas surpris par toutes ces variations alambiquées.

Vous pourriez croire au retour des ambiances musclées sur ‘A Tragedy Befallen’. Mais comme Demonic Resurection aime jouer sur les oppositions, vous allez avoir droit à une alternance entre chant dark et chant clair, le tout sur une mélodie qui sent le souffre tout en restant relativement atmosphérique. Le morceau se terminant vraiment très tranquillement. Véritablement virevoltant ce titre est déroutant et particulièrement visuel.

Ambiance Black Metal Symphonique à grand renfort de clavier sur ‘The Unrelenting Surge Of Vengeance’, à la manière des plus grands groupes scandinaves, avec cette voix profonde et puissante qui gronde au dessus de l’orage musical. Et surtout une bonne saturation sur la guitare, qui vous fera peut-être penser à l’album ‘Animatronic’ de The Kovenant

Les chevaux de l’apocalypse sont lancés, fuyez ou périssez. ‘Bound By Blood, Fire And Stone’, enchaîne tel un rouleau compresseur, sans faire de détail. Un son lourd à souhait avec cette voix profonde qui appuie encore sur ces mélodies plombées.

Avec ‘Lord Of Pestilence’, vous allez pouvoir prendre votre temps. Le titre dure 11’29. Tout commence tranquillement, comme une belle balade rock. Et l’énergie monte crescendo pour laisser place à des guitares saturées dont les riffs sont particulièrement catchy, avec des chants puissants sur des rythmes entre Death et HardCore. Un petit break arrivé à 8’00 façon métal symphonique avec les guitares et les claviers en avant, un changement de rythme à la batterie et c’est reparti avec un chant Black Métal. Il s’enchaine parfaitement avec ‘Dismembering The Fallen’, qui laisse la part belle aux guitares en arpèges, avec de nouvelles alternance Black Metal Symphonique/Heavy.

‘The Final Stand’ est très épique et très sombre à la fois. Vous allez avoir de grosses variations de rythme sur ce titre. Car l’intermède est d’une douceur incroyable, avec une mélodie intimiste, juste avant un solo de guitare qui annonçait le retour d’un chant puissant l’espace de quelques instants, avant un nouveau break très calme.

Et pour clôturer cet album, ‘Omega, I’ joue sur les mêmes principes d’opposition musicale auxquels vous avez eu droit depuis de début, avec peut être un peu plus d’emphase.

Au final, j’aurai tendance à classer cet album dans la catégorie métal extrême symphonique. En sachant que ceux qui ne veulent que de la violence musicale seront déçus. Mais ceux qui recherchent une puissance sonore associée à un travail musical élaboré seront entièrement comblés à l’écoute de ‘The Return To Darkness’. Toutes les modulations de rythme, de mélodies, de chants se font en douceur. Vous n’avez presque jamais de break marqué. La variation s’installe doucement, le chant, puis la guitare, ensuite la batterie ou inversement. Tous les titres sont polymorphes tout en étant homogènes. C’est de ces variations que ‘The Return To Darkness’ tire sa force, car vous allez voyager à travers tous les paysages musicaux que vous propose Demonic Resurection.

Un très bel album rempli de surprises.



Xavier