Vernes-Monde

Groupe : Collection D'Arnell Andrea
Label : Prikosnovenie
Année de sortie : 2011



Sortie: 11 avril 2011



Chaque sortie d’album pour Collection d’Arnell-Andréa est un événement. Vernes-Monde ne fait pas exception. Leur musique est toujours aussi mélancolique et leurs textes poétiques. Mais cette fois les ambiances sont plus intimistes. C’est dû en grande partie à la légèreté des orchestrations. Cela ne veut pas dire qu’il y a peu d’instruments, mais que la ligne mélodique est très douce et en retrait. Sur Vernes-Monde, ce sont les voix qui sont prépondérantes, mis à part sur The coming of believes. Les instruments et effets électroniques ne sont là que comme accompagnement des textes. Cette douceur vous oblige à tendre l’oreille, à vous mettre à disposition de la musique pour l’accueillir. Ici pas d’agression sonore tapageuse qui s’impose à vous, c’est vous qui devez venir à la musique. Et ainsi vous vous rendez plus réceptif à ce que vous allez entendre tout au long des 11 titres qui figurent sur Vernes-Monde.

Vous y retrouverez toujours ce mélange de musique électronique et d’instruments (violon, violoncelle, guitare, percussions et claviers). Avec une prépondérance, semble-t-il pour les instruments cette fois. Il ne s’agit pas d’un album acoustique bien évidement, mais tout de même, l’électronique n’est présente que par petites touches, pour accentuer un effet ou souligner un passage sur une chanson (The world we leave).

Mais la véritable star reste le chant. Pour plus tôt devrais-je dire LES chants. Vous retrouvez les voix de Chloé St Liphard, Carine Grieg, Franz Torres-Quevedo et Jean-Christophe d’Arnell. Cette richesse dans les différents timbres des chanteurs (et chanteuses). La douceur qui a été imprimée à la musique se retrouve dans le chant, qui donne l’impression d’être majoritairement féminin sur Vernes-Monde. Ici, peu d’opposition entre voix masculine et féminine, mais plus un accompagnement (The wan plain). Comme s’il fallait ne pas se faire remarquer par ce qui nous entoure. Après tout, vous retrouverez de nombreux Faunes, il serait dommage de les fâcher (Au chevet des Faunes, The world we leave, The wan plain). C’est particulièrement marquant sur Dawn Again qui est un titre particulièrement sous pression ou l’on sent une tension intense qui ne cesse de s’accroître, pour ne jamais être relâchée. Ces textes presque murmurés sont d’autant plus percutants que vous allez faire attention pour pouvoir les écouter convenablement.

Pour accompagner tout cela, vous trouverez quelques photos dans le digipack. Des photos d’arbres bien sûr. Vernes étant le nom donné aux tilleuls dans certaines régions de France. Mais vous ne verrez pas forcément cette variété d’arbres sur les images. Attardez vous sur ces photos qui illustrent les textes. Sur la page 10, en faisant attention, dans l’ombre des arbres vous y verrez peut-être ce qui pourrait être le bras de Chloé St Liphard. Mais quoi de plus normal sur un texte comme L’envol.

Ce nouvel album de Collection d’Arnell-Andréa est une très belle production. Toujours aussi inspiré, le groupe ne cesse d’explorer de nouvelles pistes. Vernes-Monde est une réussite et démontre toute la créativité que peut avoir le groupe. Propre à la rêverie, il ne manquera pas d’éveiller en vous d’incroyables images. Il ne reste plus qu’à espérer pouvoir les voir sur scène, lieu où ils se font malheureusement trop rares.



Xavier