Out Of My Ego

Groupe : Escalator
Label : EK Product
Année de sortie : 2011



Sortie: 24.01.2011



Dire qu’il a fallu attendre 17 ans ce nouvel album studio. Il y a fort à parier que beaucoup de personnes vont découvrir le groupe avec cette nouvelle production.

Album electro par excellence, Out Of My Ego va vous faire bouger sur les dance-floor encore et encore. Leur son particulièrement entrainant joue parfaitement avec tous les codes du genre. Le but et de vous entrainer toujours un peu plus loin dans une sorte de transe hypnotique pour que vous laissiez décider votre corps, lui-même ne répondant plus qu’aux impulsions rythmiques qui lui sont envoyées par les machines. Et vous finirez en une sorte de marionnette commandée à distance par ondes sonores.

La force d’Escalator est de pouvoir utiliser n’importe quel son pour en faire de la musique. Cela se retrouve principalement sur Rew Stop Play où ils ont samplé la tonalité d’un ancien modem 56K et réussit à l’intégré dans leur morceau sans que cela choque l’oreille.

Mais tout commence avec Bad Constellation, avec un son très doux, qui s’étoffe tranquillement, avec cette voix, d’abord lointaine, puis juste devant vous, à vous parler, sans effet pour commencer, puis avec beaucoup d’écho, avec ce son synthétique et froid qui vous rappelle en permanence que vous n’êtes qu’une partie de la machine et commence à vous montrer sur quel rythme il faut avance.

Rew Stop Play accélère le débat, à grand coup de samples et cette voix claire qui est doublée avec un effet lointain. Le résultat est vraiment surprenant, car vous aurez tendance à tendre l’oreille à cause de l’effet lointain, alors que vous entendez parfaitement les paroles grâce au chant clair. Cela vous permet à la musique de mieux vous atteindre. La machine est lancée.

Out Of My Ego va pouvoir insister. Cette fois le titre est moins rapide, mais plus lourd, avec ces samples qui vous assaillent en permanence, comme si vous étiez relié à un réseau d’information devenu fou.

Forcément avec DeeplyBuried Psychosis il faut s’attendre à un morceau ultra synthétique et froid. Vous allez en avoir pour votre argent : désincarné à souhait, vous aurez l’impression d’être au mauvais endroit au mauvais moment, car l’ambiance de ce titre est des plus angoissantes (effet renforcé par les bruits de respiration).

Pour le hit ultra dance-floor de l’album vous avez Shut Me Off, cependant l’ambiance reste toujours aussi glaciale et continuera de vous mettre mal à l’aise, comme si quelque chose de dérangeant et d’impalpable signalait sa présence sans que vous puissiez véritablement l’appréhender. La répétition et l’accélération sur la fin du morceau ont un petit côté hypnotique très bien étudié.

Strike est bien étrange, avec ce mélange de sample de foule et de synth-pop, comme une lutte de l’organique contre la machine. Et ce petit riff qui pourrait être le son d’une sirène futuriste qui ne cesse de venir vous titiller les tympans, ça présence vous rappelle qu’il y faut toujours être sur le qui-vive.

Un peu dans la même veine, vous avez Biological Countdown qui vous rappelle que l’humanité est vraiment mal partie si elle veut survivre sur cette planète qu’elle foule quotidiennement.

Gepek Lesztek qui clôture l’album est peut-être le morceau le plus étrange, avec sa longue intro qui est composée à partir de 4 sons uniquement. Puis arrive la voix qui n’a rien d’humaine. Vous aurez l’impression de discuter avec une intelligence artificielle et vous serez seul avec lui et visiblement il n’y a plus grand-chose à attendre de sa part, en tout cas, pas de compassion. Et pendant les 9’40 de ce titre, vous allez vous demander ce qui va bien pouvoir vous arriver.

Cette nouvelle production d’Escalator est vraiment surprenante. Il est bien plus qu’un simple album, car les sons que vous entendrez vous procureront des émotions. Il est alors possible de parler d’expérience sensorielle. Et celle que vous offre Escalator n’est pas de tout repos.

Oserez vous franchir le cap pour voir jusqu’où vous êtes prêt à vous abandonner ?



Xavier