Passion

Groupe : Anaal Nathrakh
Label : Candlelight
Année de sortie : 2011



Sortie: 23.05.2011



Rien que la pochette de l’album vous confirme qu’Anaal Nathrakh n’est pas là pour s’amuser.

Et effectivement, ce qui vous attend dans leur nouvelle production « Passion » est on ne peut plus solide. Du Black Metal comme le faisait Emperor et comme le fait maintenant Ishan. C'est-à-dire qu’au milieu d’une musique extrêmement violente, remplie de saturation, notamment sur le chant, vous avez quelques chœurs ou même la voix principale qui partent dans des mélodies Heavy. Ce qui ne manque pas de contraste. Mais pour le reste, Anaal Nathrakh est un très bon représentant de la scène Black Metal. Variant les styles (si l’on peut dire) en fonction des morceaux, vous aurez des titres violents et rapides, comme Violenti Non Fit Iniuria. Et encore ce n’est rien par rapport à ce que vous envoie le très court (1’42) Post Traumatic Stress Euphoria. Un peu en dessous, bien que pas mal non plus dans le genre vous avec Locus Of Damnation avec ses 1’01.

Pour le côté malsain à en mourir, allez écouter Drug-Fucking Abomination qui a en guise de chant, des cris de souffrance sur toute la première partie, avant de retrouver leur verve puissante et destructrice, entrecoupée de chants Heavy, mais toujours sur une musique des plus extrêmes. La fin est pas mal non plus, avec ces cris et bruits de respirations bestiaux. Vous avez un peu la même ambiance au niveau du chant avec une alternance Black/Heavy sur Paragon Pariah. A noter également un bon solo de guitare rapide comme il se doit.

Si vous espériez pouvoir entendre les paroles sur Le Diabolique est l’ami du simple, c’est raté, il n’y a que le titre qui soit en français. Pour le reste, violence, cris, énervement etc. Tout ce qui fait la marque de fabrique de cette boule de noirceur qu’est Anaal Nathrakh. Il y a pourtant, pas mal de passage en chant heavy, ce qui en fait un titre plus facile d’accès (tout est relatif), car il ne fait pas que de vous taillader les oreilles.

Mais pourquoi tant de haine et de violence me demanderez-vous. Et bien Parce que !

Mais surtout : et pourquoi pas. Chaque titre est un challenge pour repousser encore un peu plus loin les limites de l’audible et du compréhensible. Les riffs s’enchaînent à une vitesse incroyable, sans aucun ménagement (Tod Huetet Uebel, Who Thinks Of The Executioner). A croire qu’un pari a été lancé avant chaque composition pour savoir s’il était possible d’aller plus loin, sans tomber dans l’inintelligible. Avec Ashes Screaming Silence on se demande un peu où l’on se trouve, car en plus d’avoir un chant hurlé, qui ne ressemble plus à rien, la musique est elle-même réduite au minimum, avec un riff répétitif, mais la vitesse et les blasts reviennent rapidement sur les instruments. Un morceau qui se révèle être une véritable épreuve auditive.

L’album se clôture avec un titre d’une minute vingt où l’on entend des bruits bizarres sur fond de violon. C’est vraiment étrange.

Passion est un album redoutable. Accessible aux plus résistants d’entre vous, il se révèle être également très ‘addictif’. A croire qu’il possède la capacité de nous transformer en masochistes sonores.





Xavier