Golden Decadence

Groupe : Karelia
Label : Music For Ever
Année de sortie : 2011



Date de sortie 26.08.2011




Karelia est un groupe difficilement classable. Car presque chaque morceau possède un son différent. Si l’on prend Bill For A Bride, le titre qui ouvre l’album, on se retrouve avec un métal à la limite de l’industriel et du gothique, avec des guitares saturées bien solides et froides, une voix masculine grave et suave, qui part ensuite dans des envolées plus heavy. Un titre simple, mais qui rentre bien en tête. Karelia reste dans ces ambiances avec War Party, chant clair enjoleur, une batterie qui claque, des guitares très discrètes, puis tout d’un coup une grosse série de double pédale à la batterie, mais pas d’explosion derrière. Cela laisse à penser que l’album sera sympa à écouter mais sans plus. Alors qu’il n’en est rien, l’album va se modifier au fur et à mesure que vous le découvrirez, comme un véritable caméléon. Déjà avec Animals, vous aurez des ambiances plus atmosphériques et intimistes, plus rock également, avec des guitares en son clair. Quelques effets se rajouteront à la mélodie, mais en toute discrétion. Ce titre pourrait faire penser de loin à des compositions de Korn. My Tv Sucks va très certainement vous surprendre avec son intro qui a un chant rap, rapidement effacé je vous rassure pour partir sur des sonorités métal atmo. Le titre est émaillé de samples de voix féminines, mais reste très doux. Une sorte de balade moderne et polymorphe. Avec Vanity Label, les guitares font leur retour sur le devant de la scène, avec un chant heavy plus classique. Un petit intermède au piano et c’est reparti. Un titre agréable, qui s’écoute facilement. Keep Wath On Me monte le niveau d’un cran, avec une atmosphère plus hard-rock et plus rapide. Par contre c’est un vrai retour de manivelle avec The Way Across The Hills : guitare discrète et chant susurré, sortez les chandelles, c’est un slow bien mou qui vous est proposé. Ride It Wild est encore une drôle de surprise avec ce mélange de chant façon Jonathan Davis avec des riffs de guitares très courts et répétitifs, jusqu’à ce solo sorti d’on ne sait où, ultra planant. L’énergie, les synthés et la voix suave reviennent sur Body’s Falling Appart et l’on retrouve l’ambiance des premiers morceaux de l’album. Out For A Walk est une copie presque conforme d’un titre de Korn avec le chant rapisant, la rythmique saccadée et les guitares qui ne jouent que de gros accords. En fait rien de nouveau avec ce morceau, si ce n’est la fin qui part dans un délire flamenco à la guitare sèche qui arrive sans crier gare.

Un mot sur la reprise du titre de Queen The Show Must Go On : pourquoi ?

Franchement, il y a des titres qui ne devraient jamais être repris, surtout de cette façon. L’intention est louable, mais le résultat est plus que décevant : pas assez audacieux ou trop transgressif, Karelia se trouve entre les deux. Et finalement, on regrette l’original.

Pour finir l’album et les titres bonus, vous avez droit à 2 morceaux acoustiques en commençant par Child Has Gone, qui démarre très doucement avant de se réveiller avec l’arrivée de percussion. Ambiance plage et noix de coco au coin du feu l’été.

En dernier morceau Unbreakable Cordon est le comble de la douceur : guitare acoustique, piano, chant clair et flûte traversière ou quelque chose dans ce goût là. On frise la guimauve. Qu’est-ce que ce titre fait sur l’album ?

Au final Karelia nous a surpris, mais il manque un petit quelque chose pour que Golden Decadence nous laisse un souvenir mémorable. Cela fait partie de album que vous aurez plaisir à entendre, mais que vous n’irez peut-être pas chercher en premier choix dans votre discothèque.

A noter la présence de Rudolf Schneker, membre de Scorpion en guest sur les titres Keep Watch On Me et The Way Across the Hills

Xavier