L'éducation des assassins, tome 1 : les délices de l'OrcanAnnée de sortie : 2008

Auteur : LE ROUX Etienne
Editeur : Delcourt




Album cartonné/48 pages couleurs


Date de parution : 27 août 2007


ISBN : 978 2 84789 862 0





A l’Autre Monde, nous avons une affinité particulière pour Etienne Le Roux, d’abord parce qu’il est talentueux, ensuite parce qu’il est tourangeau et enfin parce que nous nous souvenons l’avoir vu magistralement illustrer les contes gothiques joués par l’acteur Richard Petitsigne, notamment « le Chat Noir » d’Edgar Allan Poe. C’est de nouveau avec plaisir que nous avons découvert sa nouvelle série « L’Education des assassins » prévue en trois tomes chez Delcourt. Il s’agit d’une histoire aux allures d’Heroïc fantasy qui dénonce ouvertement les ravages de l’esclavage. Dans les délices d’Orcan, nous faisons la connaissance des quatre jeunes héros de l’aventure. Lors de la fête du renouveau qui se déroule tous les douze ans, les enfants se trouvent enlevés par deux voyageurs de fortune qui passaient dans leur village et n’en n’ont pas compris les rituels ancestraux. Mais bien vite l’innocence des quatre frères et sœur va être mise à mal et se perdre à jamais. Les décors, en particulier la nature luxuriante et la citadelle des esclaves sont somptueux. On s’y sent comme happés et on a presque l’impression d’y évoluer en même temps que les personnages tant ils possèdent de profondeur de champ. Le scénario, également mené par E. Le Roux, mène de front le côté onirique et la dureté du propos. Tout en appliquant les codes de l’héroïc fantasy le récit réinvente totalement le genre en y appliquant de façon appropriée des questionnements sociaux. Il va sans dire que le lecteur ressent plus les pouvoirs occultes que la magie des fées. Il sera très difficile de trouver un prince héritier qui s’ignore ou une donzelle en détresse dans les griffes d’un dragon. Mais en y regardant de plus près, tous ces rôles seront répartis de manière différente dans cette histoire. Un tome très bien mené avec une aventure sordide qui nous révolte déjà mais qui nous fait attendre avec impatience l’arrivée de la suite avec des actes héroïques. Ou peut-être verrons-nous de manière encore plus prégnante les sévices infligés à nos héros/anti-héros ? Quoiqu’il en soit l’originalité ici s’impose dans le meilleur sens du terme et l’illustration ne fait que renforcer notre très bonne impression sur cette nouvelle trilogie.

Tiphaine