Corbeyran et Guérin remettent le couvert avec un troisième volume des véritables légendes urbaines. Quatre histoires quelque peu horrifiques ou grinçantes avec un petit bonus de quatre pages qui cherche à tester nos limites…

Cinq dessinateurs se sont collés aux illustrations, dont Tarquin, le « papa » de Lanfeust, et Berlion, acolyte de Corbeyran qui a commis avec lui l’année passée le diptyque « Garrigue » (Dargaud).

Avec un léger parfum de contes de la crypte, le narrateur (sorte de privé au chapeau mou) s’adresse au lecteur d’abord en lui lançant un défi (qui trouvera toute son ampleur dans les dernières pages) puis en lui présentant quatre aventures plutôt sordides avec des personnages ayant comme trait commun leurs attitudes antipathiques. Des situations ridicules dans lesquelles ils se mettent à leur dénouement tragique, nous ne devrions pas nous sentir concernés. Et pourtant… Le récit laisse le doute s’installer… Du docker claustrophobe, gréviste et un peu voleur, à la jeune fille en mal de reconnaissance professionnelle en passant par le fils décevant et l’écrivain à succès méprisant ses fans, nous avons une belle brochette de personnages plutôt misanthropes qui méritent bien leur destin. Mais qui sommes nous pour juger ? Comment traiterions-nous de telles situations ? En se posant la question, un léger frisson nous parcourt l’échine. Une situation cocasse devient vite dérangeante en y réfléchissant bien. Ambiance garantie donc, à la lecture de ce troisième volet des légendes urbaines, surtout si l’on découvre l’album dans des conditions propices aux mystères (plutôt seul, le soir…).

Une agréable série bien mise en valeur par l’intervention des différents dessinateurs qui permettent de donner une identité bien propre à chaque histoire. Bonne lecture… et n’oubliez pas d’écouter les conseils qu’on vous donne…