Toujours aussi sympathique, le tome 2 des « Quatre de Baker Street » nous propose la suite des aventures de nos trois compagnons et de leur chat, Watson. Au cœur d’un East End où des meurtres se perpétuent, dans la veine de ceux de l’Eventreur, les minorités ethniques sont faciles à accuser. Un complot est ainsi organisé contre Raboukine, un jeune russe opposant au Tsar. Il va être injustement accusé des meurtres. Nos enquêteurs en herbe vont rencontrer Katia, la fiancée de Raboukine, au pied de la maison de Sherlock Holmes. Le détective ayant dû s’absenter pour une affaire à Vienne, les jeunes gens vont décider de venir eux-mêmes en aide à Katia, sachant qu’ils veulent en outre venger une des victimes de la vague de meurtres.


Avec ce nouvel opus, nous découvrons plus la personnalité de nos quatre héros, notamment l’impressionnante gourmandise de Watson, qui a par ailleurs la panse qui traîne souvent ras de terre. On laisse de côté Holmes, qu’on ne voit que dans les dernières pages, pour se concentrer se les idées ingénieuses de nos apprentis détectives.


Pour David Etien, c’est de nouveau l’occasion de nous présenter Londres sous des plans très mobiles et variés avec nombre de plongées et contre plongées. Le combat sur les docks vaut vraiment le détour avec une immersion dans la Tamise parfaitement orchestrée, et de superbes couleurs. Beaucoup de soucis du détail dans le dessin nous pousse à revenir plusieurs fois sur les cases pour découvrir des petits traits d’humour, des suppléments à la narration ou des éléments de la vie quotidienne dans les bas quartiers de la capitale victorienne. Les couleurs très contrastées peuvent parfois dérouter mais elles mettent superbement en relief les architectures et les actions des personnages.


Un très bon chapitre qui renouvelle un peu le thème holmésien en intégrant le problème des immigrés russes dans le Londres cosmopolite mais conservateur du XIXème siècle. N’hésitez pas à tenter l’aventure.