Madame Harfang, la bien nommée, ne se délecte que de la « couleur » blanche. Vieille femme acariâtre, elle tyrannise méthodiquement tous les habitants de son quartier. Sa vie quotidienne va cependant prendre des allures différentes suite à deux aléas inhabituels : l’arrivée d’un chat et celle d’un tueur en série dans le proche voisinage.





Ne vous y trompez pas, « la laiteuse et son chat », n’est pas une chronique ordinaire de la vieillesse. Si je ne vous ai dévoilé que certains détails choisis du récit, c’est pour mieux vous laisser pénétrer dans son univers particulier. Tout d’abord, vous apprendrez à connaître cette héroïne atypique et antipathique. Puis vous basculerez mine de rien dans une histoire teintée d’un fantastique insidieux qui se faufile au hasard des mots et finalement prendra possession du roman. Car la « laiteuse et son chat » s’avère bel et bien une œuvre de l’imaginaire avec ses personnages mystérieux et ses événements de ressort de l’étrange.





Gérald Duchemin nous emmène hors des sentiers battus du genre tout en rendant clairement hommage aux écrivains du XIXè siècle. Cela est particulièrement frappant dans le choix d’un vocabulaire très typé et extrêmement varié ainsi que dans les tournures de phrases. On se trouve donc avec une création originale, à la croisée des chemins entre le fantastique moderne et les fondateurs du genre.





Petit roman soigné avec sa couverture sous jaquette papier/coton, « La laiteuse et son chat » reste une œuvre singulière et forte, à découvrir (ou redécouvrir si vous avez eu l’occasion de le lire lorsqu’il était édité aux éditions du Calepin Jaune) si vous vous intéressez aux récits fantastiques. Ne passez pas non plus à côté si vous êtes adeptes des récits vampiriques car la vision de l’auteur en la matière se montre aussi originale que son héroïne insupportable.