Collection Rouge et Noir
Couverture Sous belle jaquette en papier couleur, à teneur en coton
Illustration Gérald Duchemin inspiré par Gustave Doré
Recueil de 6 nouvelles
ISBN : 2-916202-01-3
« Petits contes macabres » est un recueil de nouvelles atypique, notamment par les formats déséquilibrés de ses textes. Deux d’entre eux s’apparentent en effet quasiment à la novella si l’on considère leur longueur, un s’attache à un style proche des faits divers et les trois autres restent au format classique. En outre, l’auteur joue manifestement avec les styles, se délectant d’un vocabulaire et d’histoires proches des romans et nouvelles fantastiques du XIXème siècle. Gérald Duchemin délaye également un humour omniprésent par petites touches à travers moult situations incongrues. Il s’est manifestement fait plaisir en écrivant ses textes.
Ces contes, tous auréolés par la malveillance de la faucheuse, ne sont pas forcément originaux au niveau des sujets mais leur traitement est unique, notamment grâce à une utilisation habile du narrateur (une tombe qui vous raconte sa vie ne se rencontre pas à tous les coins de textes).
« Motus » et « Monsieur Carpetto » développent des ambiances et un style particulièrement proches des écrits du XIXème. Ces deux nouvelles sont fondées sur des narrations différentes mais un vocabulaire proche. Elles représentent les pierres d’achoppement de ce recueil nous donnant à lire des histoires diablement bien menées. Sans en dévoiler trop, il sera question d’un spectre encombrant et familier et d’un mari boulimique et peu enclin à l’échange verbal.
Véritable hommage aux « nouvelles en trois lignes » de Félix Fénéon, les « Petits contes macabres », qui donnent son titre au recueil, représentent d’authentiques « brèves de comptoir » de l’enfer.
Mais la force de ce recueil réside surtout dans le long texte « Le bal des obsolètes » ou l’incursion dans l’intimité d’un cimetière. Une tombe brise la loi du silence et nous raconte tout, notamment le réveil nocturne des créatures de l’autre monde. Toujours porté sur l’humour, l’auteur y fait référence à son propre roman Carmélia sous forme de pied de nez.
Un recueil d’un autre temps qui puise ses inspirations chez les précurseurs du genre.
Tiphaine |