Vous en avez assez des récits de Fantasy classiques, avec le fils caché du roi ou la découverte d’une arme magique qui permet de devenir le maitre du monde ? Vous aimez les femmes fortes, qui savent garder toute leur féminité et qui n’hésitent pas à prendre les armes pour défendre un idéal ? La Perle et l’Enfant vous tend les bras.


Jéhanne est soldat. Sans être la meilleure, elle a tout de même une particularité : elle résiste à la magie. Dans ce monde où seules les Sylves peuvent exercer la magie, cette particularité n’est pas d’un grand intérêt, jusqu’au jour où des rumeurs laissent à penser qu’une nouvelle zone magique a vu le jour. Jéhanne va voir son destin basculer en acceptant cette mission sans réfléchir, trop fière de l’honneur qui lui est fait. Car c’est une occasion inespérée pour elle, qui a du mal à suivre le rythme de l’école militaire. Elle va se rendre à Diable-Vert, une citée pauvre, qui ne devrait pas faire parler d’elle. Mais une terrible réalité l’attend sur place et bien pire encore. Car si Jéhanne résiste à la magie, ce n’est pas le cas du reste de la population. Et lorsque tout devient possible, comment résister à la tentation ? L’envie a toujours été la faiblesse des hommes. Et comme la médaille a toujours un revers, plus grande sera l’envie, plus lourd sera le tribu. Jéhanne pourra-t-elle résister à ses tentations perpétuelles ? Pourra-t-elle survivre pour mener à bien sa mission ? Et si tout cela n’était que l’arbre qui cache la forêt ? Lorsque la magie s’en mêle, les limites du possible sont repoussées à l’infini. Une simple lieutenante pourrait-elle être le grain de sable qui enraille la machine ?


Paul BEORN est malin. Avec La Perle et l’Enfant, le premier livre du dyptique La Pucelle de Diable-Vert, l’air de rien, il va saisir votre curiosité comme si de rien n’était. Tout commence comme n’importe quelle histoire : une mission avec un mystère magique à élucider. Oui et alors ? Vous vous laissez conduire en compagnie de Jéhanne dans cette ville ensorcelée de Diable-Vert et c’est là que tout bascule. Plus vous allez découvrir la ville et le monde qui l’entoure, plus vous allez vous prendre d’affection pour Jéhanne. Vous allez apprécier la perle et ses capacités dont nous ne faisons que découvrir l’étendue du pouvoir tout au long de ce premier tome. Quant à l’enfant, s’il n’est pas très actif (ce n’est qu’un bébé), son influence sur Jéhanne est telle que vous en arriverez à ne pas les imaginer l’un sans l’autre. Vous allez me dire, un soldat avec un enfant, comment est-ce possible ? Et c’est bien toute la malice de Paul BEORN que l’on retrouve ici. Il vous faire vivre des situations improbables, mais qui deviennent crédibles sous sa plume.


Vous découvrirez également un langage ancien, qui est utilisé par les protagonistes de ce roman. Mais rassurez-vous, tout est parfaitement compréhensible. On y parle de baba (au lieu de bébé), avec des expressions désuètes, mais tellement parlantes « rien de bon ne sort jamais d’une ensorcelance ». Ces mots anciens ajoutent au charme du style de l’auteur et au charisme des personnages. Car tous ont un sacré caractère. Jéhanne vous fera peut-être penser, tout proportion gardée à une sorte de Jeanne d’Arc, de part son côté impétueux et déterminé. Mais les autres acteurs (que je vous laisse le plaisir de découvrir) ne sont pas en reste. Et au final, vous avez entre les mains une belle palette de personnages passionnants, même ceux qui sont du mauvais côté. Et n’est-ce pas le secret d’une bonne histoire ? Un méchant particulièrement réussi donne encore plus d’attrait à l’aventure. Et il faut bien le reconnaître, Paul BEORN nous a gâtés avec son « vilain ». D’autant qu’il semble avoir construit un plan particulièrement machiavélique, de grande envergure. Mais je n’en dirai pas plus.


Avec ce premier roman, Paul BEORN va marquer les lecteurs. La magie du roman va se propager à travers les pages, jusqu’à vous posséder. Il vous tardera de connaître la suite des péripéties de Jéhanne une fois la dernière page achevée. Mais rassurez vous, l’attente ne sera pas longue, le second volume sortira à la fin du mois d’octobre. Comment expliquer cette attraction irrépressible qui s’emparera de vous ? Je ne vois qu’une réponse : ce livre est magique.