Grandclapier, un roman de l’ancien Temps Année de sortie : 2014

Auteur : SFAR Joann
Editeur : Gallimard



Roman Broché/272 pages
Couverture et illustrations Noir et Blanc : J. SFAR
Date de parution : 27 février 2014
ISBN : 9782070656820

Tout commence avec un barbare qui a perdu son nom. Ou plutôt un barbare qui n’a pas eu de nom puis en a eu plusieurs puis les a perdus. Bref, un barbare.
Intéressant en vérité puisque Grandclapier n’est pas l’histoire d’un barbare mais celle d’un ogre, Grandclapier donc. Un ogre amoureux d’une reine et qui promet de lui ramener une licorne.
Enfin c’est quand même aussi un peu l’histoire du barbare. Et puis aussi celle du sourcier en lutte contre les religions monothéistes. Ou peut être bien celle de la reine Mathilde. Ou alors de sa licorne. Ou même d’un ogre qui s’associe à un barbare. Ou bien d’une petite fille qui n’a pas froid aux yeux. Ou encore…
Oui Grandclapier c’est tout cela à la fois et bien plus encore !
A tel point que j’aurais aimé enregistrer ce résumé décousu et vous le clamer à la manière d’un héraut médiéval…

Grandclapier, un roman de l’Ancien Temps constitue une aventure de fantaisie très à part. A priori destinée aux ados à partir de 14 ans, elle comporte plusieurs niveaux de lectures et convient parfaitement au lectorat adulte. Notamment, aux fans des arts multiples de Joann Sfar. Encore plus précisément, ceux qui ont déjà apprécié sa BD L’Ancien Temps et les aventures de Nadège et Cassian, femme renarde et apprenti sourcier que l’on retrouve dans Grandclapier.
On y rencontre toute la poésie, les talents de philosophe et de conteur de Joann Sfar qui n’y va pas par quatre chemins pour critiquer l’injustice.
Ses personnages sont magnifiquement bien construits avec des références manifestes et multiples. Ainsi, comment ne pas penser au Petit Prince (une source d’inspiration de longue date de Monsieur Sfar) lorsque que l’on voit apparaître Cassian, ses voyages initiatiques, ses rencontres insolites (mais peu pacifiques car il doit s’entraîner), son amour pour une femme renarde et son bâton serpent perfide ?

En outre, Sfar nous offre des illustrations à l’allure de gravures foisonnantes où l’on retrouve les différents protagonistes et la patte si particulière de l’auteur.
Grandclapier devient un roman illustré, aspect à l’ancienne pour une histoire qui n’a de médiéval que son propos et ses personnages mais surtout pas son ton tantôt comique tantôt diablement critique qui dénote tout en se fondant dans l’histoire.
Rien d’étonnant à cela puisque Sfar caméléone. Et qu’il le fait magistralement !

Si Rabelais vivait à notre époque, je crois qu’il aurait particulièrement apprécié l’ouvrage !
En attendant, c’est vous qui pouvez en profiter… ne vous en privez donc pas.


Tiphaine