Le titre de ce deuxième volume de Thair et sa couverture donne une bonne idée de ce qui va rythmer les aventures des personnages de ce monde où Jean Luc Marcastel mélange Fantastique, Science Fiction, Post-Apocalyptique et un bestiaire dont il a le secret.

Nous avons pu nous familiariser avec les différents intervenants de cette véritable épopée dans le premier volume.
Nous savons, dans les grandes lignes, quels sont les objectifs de chacun. Mais les rebondissements préparés par Jean Luc Marcastel vont proposer de nouvelles voies à cette histoire passionnante.
Nous savons que Vicent, le postiaïre et ancien soldat, a décidé d’aider le fougueux Yaïn, qui vient de se faire dérober sa compagne, Naïde, une fille du peuple des vagues, par des contrebandiers. Ces derniers n’ayant pour seul but que de la vendre au plus offrant dans quelque bordel mal famé. Nous avons quelques intuitions sur les raisons de cette aide qui, si elle est sincère, a aussi des racines plus anciennes. Le témoignage de Vicent, est un des passages de ce Tome 2, qui ne manque pas d’émotion. Cela donne aussi beaucoup de consistance à Vicent. De cette façon, puisque vous aurez partagé ses traumatismes, vous comprendrez ses choix futurs, vous vibrerez à ses côtés quand il devra affronter la mort lors des combats qui ne manqueront pas de faire rage.
Faïria, de son côté n’est pas au bout de ses épreuves. Elle qui s’est retrouvée à la tête de son clan, alors que celui-ci était en train de se faire décimer. Elle est depuis accompagnée par Jaan de Carsac, dont les véritables origines seront un peu plus révélées ici. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation ne manque pas de piquant. Faïria et Jaan ont des obligations qui pèsent sur eux au point qu’il semble possible de dire que l’avenir de Thair repose sur leurs épaules. Leurs avantages : Jaan lui-même, pour ce qu’il est. De ce côté-là, les révélations laissent à penser que le champ des possibles est infini. Et qu’il n’en fallait pas moins pour faire face à la Malepeste.
Quant à Faïria, sa volonté est une de ses nombreuses forces. Il lui en faudra de la détermination pour réussir ses premières entreprises dans sa lutte contre ce fléau qu’est la Malepeste. Ses alliés sont pour le moment peu nombreux. Comment faire comprendre à celles et ceux qu’elle rencontre l’importance de la situation ? Il faudra malheureusement passer par la force pour s’imposer, malgré les aspirations de Faïria. Mais les coutumes sont bien trop ancrées pour ne pas être respectées. Faïria, en sa qualité de castalaïna devra s’y plier, pour asseoir son autorité, quoi qu’il en coûte. Un mal pour un bien, en quelque sorte.
Et en ce qui concerne Node Prime, Akiko Shimoda et les Ectopsyché, leurs objectifs apocalyptiques font froid dans le dos. Leurs noms et leurs discours sont autant de signes de mort et de destruction. Est-ce que leurs dissensions internes pourront jouer en faveur de leurs adversaires ? Leurs forces et leurs ressources semblent tellement supérieures. A moins que… les dernières pages du roman vous donnent des éléments nouveaux à prendre en compte.

Le monde de Thair continue de se dévoiler pour notre plus grand plaisir. Le style inimitable de Jean Luc Marcastel vous permet de dévorer le deuxième volume. Les destins qui se poursuivent en parallèle ou vont finir par se croiser pour ne pas dire se heurter avec fracas...
Il y a tant à dire sur ces régions ravagées où la Nature est toujours source de danger. Rien ne vous prépare à un affrontement avec un Crocongre, une bête qui peut atteindre les 40 mètres. Mais un Crapoge, un Crasèche ou une Anguipère peuvent aussi faire du dégât. Si vous pensez que la flore est plus sympathique, détrompez-vous. La Fouetteronce se nourrit du sang de ses victimes et le Saul esclavagiste, lui aussi hématophage, vous perfore le crâne pour mieux vous contrôler.
Au milieu de toute cette violence, ces multiples menaces et autres périls, l’amour et l’amitié, le sens du sacrifice et de souhait d’amélioration, sont autant de signes de noblesse d’âme qui sortent d’autant plus du lot. Les oppositions sont très fortes avec des dangers si sombres que les tentatives de sauver le monde, sont autant de petites chandelles dont la lumière brille de mille feux. Les véritables tornades qui s’abattent dessus plongeront-elles Thair dans les ténèbres de façon définitive ou l’espoir pourra grandir et devenir majoritaire ? Les prochains volumes nous le diront. Surtout avec l’ombre de la Malepeste qui se fait de plus en plus grande.

Thair est une saga très excitante où les dangers sont autant d’occasions pour les héros de montrer leur valeur.

Xavier