Ivan n’est qu’un simple paysan. Bien bâti certes, mais qui ne sait pas se battre. Son avenir proche : passer le concours de magistrat pour qu’enfin la justice soit rendue de façon équitable. Quel optimisme...
Il vit simplement, avec sa future épouse. Alors pourquoi se fait-il enlever ?

Comme dans beaucoup de roman de Fantasy, il y a un enfant caché. « Quand vient la horde » ne déroge pas à la règle. C’est ce « secret » qui la première pierre du roman. L’histoire bâtie par Aurélie Luong par-dessus va emmener Ivan loin, voire même au-delà de ses pires cauchemars.
La dark fantasy d’Aurélie Luong est sans concession. Le monde d’Ivan est des plus durs : la force prime toujours, aucun ordre moral semble-t-il. Avec un système de seigneurs qui sont en permanence entrain de guerroyer pour avoir davantage de territoire. Certains font même appel à des mercenaires qui sont plus expéditifs dans leur manière de mener à bien leur mission.
C’est ainsi que s’est créé la Horde qui est commandée par La « putain blanche ». Cette dernière est la cheffe d’une bande de 300 mercenaires (pour ne pas dire voleurs/assassins/violeurs/bourreaux/psychopathes…). Elle connaît les origines d’Ivan et compte bien s’en servir à ses propres fins.
Cela va plonger le lecteur dans un enchaînement de violences, meurtres, trahisons et bien pire encore, dont la première des victimes est Ivan lui-même. Qu’est qu’il va souffrir… Il est la personnification de l’expression « ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort ». Ivan deviendra un véritable colosse, presque un berserker, quand on voit avec quelle violence il est capable d’intervenir sur un champ de bataille.
Vous allez découvrir sa transformation tout au long du roman. Il va être broyé et remodelé par les mensonges, les fausses amitiés, les jeux de pouvoir et surtout par l’esprit de vengeance qui est présent sur chaque page de ce roman.

Rien ne sera épargné dans « Quand vient la horde ». C’est sombre, poisseux, malsain et révoltant. Dans le même temps, c’est passionnant. Aurélie Luong a toujours les éléments de contexte qui permettent de continuer à lire, malgré l’horreur qui est décrite que ce soit les scènes de combats ou de pillages, la dark fantasy ne fait pas dans la dentelle. Sans vous donner d’exemple précis pour ne pas gâcher votre plaisir de lecture, je vous conseille tout de même d’avoir le cœur bien accroché sur certaines descriptions ou actions perpétrées par les nombreux protagonistes de cette aventure.

Au-delà de l’ambiance des plus sombres, parfois glauque du roman, ce qui est aussi un point fort, de mon point de vue, c’est la richesse et le nombre de personnages.
Certes, l’ensemble des événements tourne autour d’Ivan. Pour autant, il y a une bonne dizaine de personnes qui gravitent autour de lui de près ou de loin. Tous ont un rôle à jouer à un ou plusieurs moments, que ce soit une action directe ou un souvenir. Cela donne de la consistance à l’histoire. Vous allez avoir le cœur déchiré quand certains vont mourir ou du soulagement quand une vengeance sera assouvie. Tout va très vite dans « Quand vient la horde » et pourtant vous aurez l’impression d’avoir toujours chevauché aux côtés de Kisang, Oi-ok, Sedol, Songseung, Baedung ou Antae.
Pour vous y retrouver avec plus de facilité, vous avez une carte en début d’ouvrage et à la fin une liste des personnages, des dieux, des organisations politiques.

Vous l’avez compris, Aurélie Tuong vient de créer un monde à part, dans lequel il y a de nombreuses autres pistes ou périodes qui pourraient être exploitées. Si « Quand vient la horde » est un roman qui est un « one-shot », une suite, une préquelle, un spin-off ou un jeu de rôle pourrait tout à fait se justifier.
Prenez votre épée, votre hache ou votre poignard le plus crasseux et rouillé, oubliez votre morale et venez vous faire emporter par la Horde.

Xavier