Les deux amants Rose-Aimée et Martial ont été cruellement séparés. La première a continué sa vie solitaire à La Villette entre son travail nocturne de danseuse et chanteuse de Cabaret et ses journées ensommeillées dans un couvent hanté. Le second s’est embarqué pour l’Amérique, fuyant la police, et avec un bien encombrant bagage : l’intenable et dangereuse prostituée La Fauvette, qui s’est en outre entichée de lui.


Et l’aventure de tourner à plein régime : sur les traces du marin qui soulève la poussière californienne et sur celles de la fausse ingénue qui continue de porter diablement malheur à ceux qui en veulent à sa vertu.


Alors qu’ils se languissent l’un de l’autre pendant des mois, bien vite transformés en années, les deux amoureux pourront-ils se retrouver, se reconnaître, et vivre enfin sereinement ?





Le récit suit son cours à un rythme infernal nous laissant découvrir la dure et dangereuse vie maritime, l’inconfort des voyages en diligences, la richesse de la Californie, l’avènement du Pony Express et les bagnes français. L’auteur nous fait voyager dans le temps et géographiquement en nous contant les déconvenues et les petits bonheurs de ses personnages avec un beau réalisme. Les nombreux détails distillés au cours du récit se trouvent par ailleurs étayés par les notes complémentaires en fin de roman (vie maritime, superstitions, famine en Irlande, Wells Fargo, Bagnes). Comme lors du précédant tome de ce diptyque, on retrouve donc un intéressant éclairage historique servi par d’édifiantes illustrations en noir et blanc.





La conclusion ne déçoit pas. Elle s’avère plus noire que le volume précédent. Plus difficile à vivre pour les personnages aussi. Ils se trouvent en effet emmêlés dans des situations vraiment compliquées à l’instar de tous ceux qui peuplaient les romans feuilletons.


Un grand moment de lecture aussi pédagogique qu’entraînant. Un livre qui met parfois en colère, fait frémir, détaille une société pas jolie jolie et sait partager quelques touches fantastiques arrivant à point nommé.


Je ne me lasse pas de le conseiller aux adeptes d’aventures.








Retrouver notre interview de Béatrice Bottet au Salon du Livre de Paris 2011 : ici